A. A la claire fontaine, nous allant promener

Bras dessus, bras dessous, nous marchions vers la fontaine en traversant le village qui nous observait toujours avec curiosité . Pensez, les filles du château, les jumelles Julie et Juliette de Montenlair, uniques enfants du gros propriétaire d’hectares de Côtes du Rhône !
Personne n’osait se moquer de nous ouvertement mais nous n’’ignorions pas qu’ils nous avaient baptisées Juju 1 et Juju 2, incapables qu’ils étaient de nous différencier.

Ce que nous aimions le plus, c’était de les choquer par nos tenues et nos actions et encore, ils ne savaient pas tout ce que nous faisions !
A l’unanimité, nous nous étions promis de mener une vie secrète en adéquation avec notre nom de famille. Seul Monsieur le Curé était au courant de tout ( ou presque ) …heureusement,  il était tenu au secret professionnel. Nous allions nous confesser tous les samedis et il en entendait des vertes et des … bien mûres ! Le pauvre ! Une crise cardiaque ne nous surprendrait pas.
Dès l’âge de quatorze ans, nous avions perdu la « petite chose. » derrière les remparts de notre château ou dans le bois de Trousse Chemine. Avec qui ? Je ne sais plus trop exactement. Ma sœur qui tient les comptes, pourrait vous le dire.  Est-ce important ?

Mais revenons à nos moutons ! Ce jour là, nous étions déguisées en gitanes, nous portions foulard bariolé et jupe longue. C’est d’un pas décidé que, guillerettes, nous nous dirigions de l’autre côté de la forêt où la mère Baillard possède un bastidon entouré d’un potager. C’est la bonne du curé. Cette salope nous a surprises en train de batifoler avec quelques gars du camping. La garce, elle possède une langue si longue qu’elle risque d’y marcher dessus. Faudrait pas que notre père qui nous prend pour des jeunes filles modèles, soit au courant de nos faits et gestes. C’est que nous l’aimons notre papa chéri !
Quand nous arrivâmes près du bastidon, la teigne repiquait des salades. Chouette, elle nous tournait le dos ! Julie prit son foulard et le passa autour du cou de Baillard. Nous serrâmes très très fort. La salope tira la langue. Elle ne s’en servirait plus jamais.
A ce moment là, un arc en ciel se forma devant nos yeux. Que c’était beau ! Il ne manquait que des petits anges chantant alléluia !

Par un autre chemin, nous regagnâmes le château, bras dessus, bras dessous, gaies comme deux moineaux sur la même branche.

Tu adores mon esprit tordu et criminel ? Merci mon frère en esprit maléfique.

Récit digne d'un roman noir,quelle imagination,on en frissonne d’horreur !

oui! moi aussi j'aime beaucoup
cette petite histoire est géniale
Bravo 

Encore une histoire sado-masochiste de mon Ataraxie préférée..
Bien imaginé et trés bien rédigé, l'air de rien ce récit nous montre aussi que la provence....et ceux qui y vivent...je n'ajouterai rien!

J'adooore ! Du pur jus d'Ataraxie !

Excellent! L'air de rien, d'un ton très tranquille tu nous emmènes vers une certaine noirceur
J'aime beaucoup

Avec toi, Ataraxie, on ne sait jamais où tu vas nous emmener !

Pauvre bonne du curé...

une histoire qu'Annie Cordy n'aurait pas reniée

Oui, mais la bonne du curé d'Annie Cordy ce n'était pas une Baillard
mais plutôt une rude gaillarde  ...

Histoire noire à souhait   mais il fait si bon rire  !  

Ah tu as fait très fort C'est quelque chose ces jumelles, mais bon elles aiment leur papa, c'est bien