A. Cruelle randonnée
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Kaléïdoplumes 4 :: Archives 2019/2023 :: Espace Ecriture et Photo :: Ecriture et Photo sur consigne :: Consigne 517
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A. Cruelle randonnée
Ca nous avait pris comme ça, sur un coup de tête : si on allait faire du ski de fond au Mont Pilat ?
Le soleil faisait scintiller la neige, on ne pouvait espérer plus belle journée !
Nous étions quatre amis, nous avions vingt ans et n’étions pas bien équipés pour une randonnée dans la neige : jeans et pull-over de laine.
Lorsqu’il vit notre dégaine, le loueur de skis nous conseilla de choisir une piste facile. Elle faisait un peu moins de dix kilomètres et ne présentait pas trop de difficultés.
Malgré quelques chutes, la balade se déroula agréablement entre vallons et forêts de pins, accompagnée de nos fous-rires habituels.
Nous veillions à ne pas nous égarer en suivant scrupuleusement les indications des panneaux disposés à chaque carrefour.
Nous savions que l’hiver les après-midi sont courtes et, d’ailleurs, le soleil se mit peu à peu à décliner. La fin de la boucle ne devait plus être très loin, nous allions bientôt voir apparaitre derrière les arbres le parking et l’auberge. Nous n’étions pas mécontents d’arriver au bout car nous en avions plein les jambes !
Mais, à chaque virage, au détour de chaque bois, pas le moindre parking en vue !
Le soleil disparut cette fois-ci derrière la crête et la température baissa brusquement.
Nous accélérâmes le mouvement, un peu inquiets de ne plus rencontrer de promeneurs. Nous aurions aimé croiser quelqu’un pour nous assurer que nous n’étions plus très loin du but.
Mais il n’y eut plus une âme sur notre route ! Le paysage devint de plus en plus sauvage, on ne voyait plus de panneaux et, le soir tombant, nous distinguions à peine le tracé du chemin.
La nuit nous enveloppa peu à peu et l’angoisse nous étreignit. Nous nous étions perdus.
Nous avions aussi perdu la notion du temps et étions épuisés.
Je me souviens du mouvement de mes jambes dans les sillons de neige. Les skis se croisaient parfois, entrainant ma chute et, couchée dans le manteau blanc dont je ne sentais même plus le froid, je disais à mes amis : laissez-moi là, je vais dormir… Mais ils me relevaient et je repartais comme un automate.
C’est lorsque nous avons vu une lumière au loin que le courage nous est revenu. En nous en approchant, nous avons découvert qu’il s’agissait d’une fenêtre éclairée. C’était une maison ! Nous étions sauvés !
Les habitants qui nous accueillirent ricanèrent à notre arrivée : chaque dimanche, des gens se perdaient car des petits malins s’amusaient à retourner les panneaux !
Nous étions à vingt kilomètres du départ et il était 21 heures !
On nous permit de téléphoner au loueur qui nous attendait en fulminant.
Un taxi-village nous ramena.
Si nous n’avions pas vu de lumière, combien de temps encore nous aurait-il fallu marcher ?
Le soleil faisait scintiller la neige, on ne pouvait espérer plus belle journée !
Nous étions quatre amis, nous avions vingt ans et n’étions pas bien équipés pour une randonnée dans la neige : jeans et pull-over de laine.
Lorsqu’il vit notre dégaine, le loueur de skis nous conseilla de choisir une piste facile. Elle faisait un peu moins de dix kilomètres et ne présentait pas trop de difficultés.
Malgré quelques chutes, la balade se déroula agréablement entre vallons et forêts de pins, accompagnée de nos fous-rires habituels.
Nous veillions à ne pas nous égarer en suivant scrupuleusement les indications des panneaux disposés à chaque carrefour.
Nous savions que l’hiver les après-midi sont courtes et, d’ailleurs, le soleil se mit peu à peu à décliner. La fin de la boucle ne devait plus être très loin, nous allions bientôt voir apparaitre derrière les arbres le parking et l’auberge. Nous n’étions pas mécontents d’arriver au bout car nous en avions plein les jambes !
Mais, à chaque virage, au détour de chaque bois, pas le moindre parking en vue !
Le soleil disparut cette fois-ci derrière la crête et la température baissa brusquement.
Nous accélérâmes le mouvement, un peu inquiets de ne plus rencontrer de promeneurs. Nous aurions aimé croiser quelqu’un pour nous assurer que nous n’étions plus très loin du but.
Mais il n’y eut plus une âme sur notre route ! Le paysage devint de plus en plus sauvage, on ne voyait plus de panneaux et, le soir tombant, nous distinguions à peine le tracé du chemin.
La nuit nous enveloppa peu à peu et l’angoisse nous étreignit. Nous nous étions perdus.
Nous avions aussi perdu la notion du temps et étions épuisés.
Je me souviens du mouvement de mes jambes dans les sillons de neige. Les skis se croisaient parfois, entrainant ma chute et, couchée dans le manteau blanc dont je ne sentais même plus le froid, je disais à mes amis : laissez-moi là, je vais dormir… Mais ils me relevaient et je repartais comme un automate.
C’est lorsque nous avons vu une lumière au loin que le courage nous est revenu. En nous en approchant, nous avons découvert qu’il s’agissait d’une fenêtre éclairée. C’était une maison ! Nous étions sauvés !
Les habitants qui nous accueillirent ricanèrent à notre arrivée : chaque dimanche, des gens se perdaient car des petits malins s’amusaient à retourner les panneaux !
Nous étions à vingt kilomètres du départ et il était 21 heures !
On nous permit de téléphoner au loueur qui nous attendait en fulminant.
Un taxi-village nous ramena.
Si nous n’avions pas vu de lumière, combien de temps encore nous aurait-il fallu marcher ?
Dernière édition par Myrte le Mer 15 Mai 2019 - 20:45, édité 1 fois (Raison : Correction de faute)
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: A. Cruelle randonnée
Heureusement que cette randonnée se termine bien pour le groupe de quatre! Changer les panneaux de sens!! Quelle inconscience!! Idée originale pour rallonger ce parcours presque "funeste".
MESANGE- Humeur : colorée
Re: A. Cruelle randonnée
Du suspens comme j'aime.
On n'est pas habitué à ce style avec toi. Bravo pour la description du périple.
On n'est pas habitué à ce style avec toi. Bravo pour la description du périple.
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. Cruelle randonnée
Merci pour vos commentaires ! Zéphyrine, je ne pensais pas avoir un style !
J'ai oublié de préciser que c'était du vécu mais vous l'aviez peut-être deviné.
J'ai oublié de préciser que c'était du vécu mais vous l'aviez peut-être deviné.
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: A. Cruelle randonnée
Mais pour moi Myrte, tu écris plutôt de façon poétique et en douceur, cette fois c'est différent. !
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. Cruelle randonnée
Mais qui sont ces imbéciles qui ont induit en erreur ces petites jeunes filles avec leur mauvaise farce pas drôle du tout ?
Heureusement qu'elles ont vu la petite lumière briller dans la maison.
Heureusement qu'elles ont vu la petite lumière briller dans la maison.
Charlotte- Humeur : tout et rien
Re: A. Cruelle randonnée
Ton commentaire m'a fait sourire Charlotte car nous n'étions pas des "petites jeunes-filles" mais deux couples de 20 ans... C'est drôle l'image que chacun peut avoir en lisant un texte
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: A. Cruelle randonnée
Tu racontes si bien que me voilà fort fâchée sur les vilains farceurs.
Tu as bien fait de ne pas t'endormir dans la neige, la lumière était au bout du chemin, ne jamais renoncer, Myrte, c'est ce que je retiens de ton texte.
Tu as bien fait de ne pas t'endormir dans la neige, la lumière était au bout du chemin, ne jamais renoncer, Myrte, c'est ce que je retiens de ton texte.
Amanda- Humeur : positivement drôle
RE A/Cruelle randonnée
Quand on est jeune on se sent invincible c'est une belle histoire.
automne- Humeur : égale
Re: A. Cruelle randonnée
Je n'ai pas pensé que c'était du vécu, je ne le croyais pas possible!!!!! Je réalise seulement maintenant combien vous avez eu de la chance de trouver une demeure habitée au bout de votre route.
MESANGE- Humeur : colorée
Re: A. Cruelle randonnée
Excellente histoire où il y a tous les ingrédients pour un film à faire frissonner dans les salles obscures !
Sauf que, bien sûr, la fin serait beaucoup plus tragique !
Faut ce qu'il faut !
Sauf que, bien sûr, la fin serait beaucoup plus tragique !
Faut ce qu'il faut !
alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Re: A. Cruelle randonnée
Heureusement, tout est bien qui finit bien !
Mais tout de même, ces farceurs, ils ne sont pas bien malins et ils sont surtout dangereux !
Mais tout de même, ces farceurs, ils ne sont pas bien malins et ils sont surtout dangereux !
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Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c'est son génie.
(Charles Baudelaire)
FrançoiseB- Humeur : Positive
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