A. L'arbre magique
+3
Zephyrine
Plumentête
Myrte
7 participants
Kaléïdoplumes 4 :: Archives 2019/2023 :: Espace Ecriture et Photo :: Ecriture et Photo sur consigne :: Consignes 518
Page 1 sur 1
A. L'arbre magique
Lorsque Monsieur Amédée acheta la vieille bâtisse des Glycines, le parc était en friche. Tous les arbres avaient péri lors de la plus grande tempête du siècle. Son plus gros travail, avant de rénover la maison, fut de faire venir un engin pour déblayer les troncs morts et débroussailler les herbes folles qui envahissaient les lieux.
Monsieur Amédée était un amoureux des murs en pierres et, année après année, il remit en état cette magnifique demeure qui fait maintenant sa fierté.
Dans le parc, il avait replanté toutes sortes d’essences qu’il avait fait venir des quatre coins du monde. C’est une forêt aujourd’hui dans laquelle il aime se promener. Lorsque les passants qui longent le grand mur d’enceinte arrivent au niveau de la belle grille de fer forgé, il n’est pas rare qu’ils aperçoivent le propriétaire solitaire, marchant dans les allées, les bras dans le dos et le front baissé.
Au village on dit que monsieur Amédée a été marié mais sa pauvre femme est morte en couches à la naissance de la petite Lila, sa fille chérie qui, malheureusement était de santé très fragile et n’alla pas au-delà de sa douzième année.
L’achat des Glycines et le travail considérable qu’il lui fallut accomplir pour remettre la gentilhommière en état, fut un refuge, un exutoire pour ne pas penser au drame qu’il avait vécu.
Alors, maintenant que les travaux étaient terminés, le temps lui paraissait plus long. Son majordome Edmond avait confié à madame Rose, la boulangère qu’il lui arrivait de l’entendre parler tout seul.
- A qui parle-il ? Avait-elle demandé
- Il me semble qu’il s’adresse à sa fille Lila. Il s’arrête devant un arbre et il se met à parler.
- Et que dit-il ?
- Oh, ce n’est pas très clair. J’ai cru comprendre qu’il lui demandait de se montrer… Il disait qu’il avait fait venir des arbres de très loin car ils avaient un pouvoir, ils étaient magiques, ils pouvaient faire apparaitre sa fille chérie. Je n’y crois pas trop.
Madame Rose aimait les histoires surnaturelles et ce que lui raconta Edmond aiguisa sa curiosité.
Le soir, elle se glissa dans le parc et resta cachée derrière un tronc, attendant que la nuit tombe.
C’était une nuit de pleine lune. Un nuage s’effaça laissant place à sa face ronde et lumineuse qui donnait à la forêt de monsieur Amédée un aspect étrange et bleuté.
Monsieur Amédée était là, à deux pas de madame Rose. Il se tenait devant un grand robinier tortueux et lui parlait.
- Lila, ma fille chérie, c’est aujourd’hui que tu m’as promis de te montrer. S’il te plait, montre-toi, je désire trop te voir !
Madame Rose vit alors apparaitre sur le tronc une lumière très brillante qui semblait venir du coeur de l’arbre. Il irradiait. Sa puissance était si intense que, comme un projecteur, son rayonnement balayait une des fenêtres de la maison.
Soudain, une silhouette apparut dans le faisceau lumineux et madame Rose distingua peu à peu le visage d’une jolie petite fille aux yeux très clairs et aux boucles blondes. Elle souriait et monsieur Amédée parlait, parlait, parlait… Il parlait à sa fille chérie et elle lui souriait.
Comme ils avaient l’air de s’aimer ! Ils étaient là, tous les deux, comme reliés par un fil invisible et plus rien n’existait autour.
Madame Rosa, tétanisée, assistait à cette apparition, oubliant de respirer.
Et puis, soudain, tout s’éteignit.
La vision disparut et un nuage passa devant la lune. L’obscurité enveloppa à nouveau la forêt et monsieur Amédée tomba à genoux dans les feuilles mortes en sanglotant.
De sa voix brisée, il appelait sa fille.
- Lila, Lila, revient ! Tu me manques trop !
Madame Rose, très émue par le désespoir de cet homme, n’y tenant plus, sortit de sa cachette et s’approcha du malheureux. Elle le prit dans ses bras, essayant de le consoler.
- Vous comprenez, madame Rose, c’est la première fois que je revoyais ma fille et je sais que je ne la reverrai plus car je n’avais droit qu’à une seule fois. Maintenant que Lila s’est montrée aussi nettement, il faut que je me résigne à ne plus la voir.
Monsieur Amédée était un amoureux des murs en pierres et, année après année, il remit en état cette magnifique demeure qui fait maintenant sa fierté.
Dans le parc, il avait replanté toutes sortes d’essences qu’il avait fait venir des quatre coins du monde. C’est une forêt aujourd’hui dans laquelle il aime se promener. Lorsque les passants qui longent le grand mur d’enceinte arrivent au niveau de la belle grille de fer forgé, il n’est pas rare qu’ils aperçoivent le propriétaire solitaire, marchant dans les allées, les bras dans le dos et le front baissé.
Au village on dit que monsieur Amédée a été marié mais sa pauvre femme est morte en couches à la naissance de la petite Lila, sa fille chérie qui, malheureusement était de santé très fragile et n’alla pas au-delà de sa douzième année.
L’achat des Glycines et le travail considérable qu’il lui fallut accomplir pour remettre la gentilhommière en état, fut un refuge, un exutoire pour ne pas penser au drame qu’il avait vécu.
Alors, maintenant que les travaux étaient terminés, le temps lui paraissait plus long. Son majordome Edmond avait confié à madame Rose, la boulangère qu’il lui arrivait de l’entendre parler tout seul.
- A qui parle-il ? Avait-elle demandé
- Il me semble qu’il s’adresse à sa fille Lila. Il s’arrête devant un arbre et il se met à parler.
- Et que dit-il ?
- Oh, ce n’est pas très clair. J’ai cru comprendre qu’il lui demandait de se montrer… Il disait qu’il avait fait venir des arbres de très loin car ils avaient un pouvoir, ils étaient magiques, ils pouvaient faire apparaitre sa fille chérie. Je n’y crois pas trop.
Madame Rose aimait les histoires surnaturelles et ce que lui raconta Edmond aiguisa sa curiosité.
Le soir, elle se glissa dans le parc et resta cachée derrière un tronc, attendant que la nuit tombe.
C’était une nuit de pleine lune. Un nuage s’effaça laissant place à sa face ronde et lumineuse qui donnait à la forêt de monsieur Amédée un aspect étrange et bleuté.
Monsieur Amédée était là, à deux pas de madame Rose. Il se tenait devant un grand robinier tortueux et lui parlait.
- Lila, ma fille chérie, c’est aujourd’hui que tu m’as promis de te montrer. S’il te plait, montre-toi, je désire trop te voir !
Madame Rose vit alors apparaitre sur le tronc une lumière très brillante qui semblait venir du coeur de l’arbre. Il irradiait. Sa puissance était si intense que, comme un projecteur, son rayonnement balayait une des fenêtres de la maison.
Soudain, une silhouette apparut dans le faisceau lumineux et madame Rose distingua peu à peu le visage d’une jolie petite fille aux yeux très clairs et aux boucles blondes. Elle souriait et monsieur Amédée parlait, parlait, parlait… Il parlait à sa fille chérie et elle lui souriait.
Comme ils avaient l’air de s’aimer ! Ils étaient là, tous les deux, comme reliés par un fil invisible et plus rien n’existait autour.
Madame Rosa, tétanisée, assistait à cette apparition, oubliant de respirer.
Et puis, soudain, tout s’éteignit.
La vision disparut et un nuage passa devant la lune. L’obscurité enveloppa à nouveau la forêt et monsieur Amédée tomba à genoux dans les feuilles mortes en sanglotant.
De sa voix brisée, il appelait sa fille.
- Lila, Lila, revient ! Tu me manques trop !
Madame Rose, très émue par le désespoir de cet homme, n’y tenant plus, sortit de sa cachette et s’approcha du malheureux. Elle le prit dans ses bras, essayant de le consoler.
- Vous comprenez, madame Rose, c’est la première fois que je revoyais ma fille et je sais que je ne la reverrai plus car je n’avais droit qu’à une seule fois. Maintenant que Lila s’est montrée aussi nettement, il faut que je me résigne à ne plus la voir.
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: A. L'arbre magique
Très beau texte, de la douceur, de la pudeur, de l'émotion et du surnaturel servis par ton écriture...
Plumentête- Humeur : optimiste parfois sceptique
Re: A. L'arbre magique
Avec ton histoire, on entre dans le merveilleux, la douceur et l'émotion.
Quand je disais que tu as un style bien à toi et qui me plaît beaucoup!
Quand je disais que tu as un style bien à toi et qui me plaît beaucoup!
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. L'arbre magique
J'aime beaucoup ton texte plein de charme de douceur de poésie et d'amour.
Charlotte- Humeur : tout et rien
Re: A. L'arbre magique
J'aime beaucoup ton récit, Myrte, j'ai eu des frissons en te lisant, tu racontes merveilleusement bien !
_________________
Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c'est son génie.
(Charles Baudelaire)
FrançoiseB- Humeur : Positive
Re: A. L'arbre magique
Superbe ! Ton récit coule merveilleusement bien jusqu'à la phrase de conclusion qui n'était pas évidente du tout à placer bravo
_________________
Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Kaléïdoplumes 4 :: Archives 2019/2023 :: Espace Ecriture et Photo :: Ecriture et Photo sur consigne :: Consignes 518
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|