A. Le scénario interrompu
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alainx
Plumentête
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A. Le scénario interrompu
L’histoire de leur vie commence le jour de l’arrivée de mon père dans cette demeure typique des Pyrénées.
Un jour comme un autre, la famille était déjà attablée, la bouteille de vin posée au centre de la table, deux clans qui se faisaient face à face et la Mélanie au milieu, un peu plus proche du père et de son plus jeune cependant.
Comme tous les soirs, Germaine allait servir la soupe, elle s’apprêtait à poser la soupière pleine de garbure et comme tous les soirs, le repas allait se dérouler sans surprise, chacun allait jouer son rôle et réciter son texte et puis chacun s’en irait se coucher. Bien sûr le père essaierait une fois encore de convaincre Mélanie de venir le rejoindre dans sa chambre, bien sûr il la plaquerait contre le mur pour lui peloter les seins en soufflant comme un bœuf et Mélanie croiserait les bras sur sa poitrine en essayant de se dégager.
Elle prierait très fort pour que la grand-mère arrive vite et tance vertement son fils et tout rentrerait dans l’ordre.
Pour combien de temps encore pourrait-elle échapper aux avances de celui qui considérait comme un dû le corps de cette jeune femme que sa mère avait recueillie au décès de sa mère, le père n’ayant jamais daigné s’intéresser ni à elle, ni à sa mère.
Le fils ainé soupirerait et se contenterait de s’empiffrer en silence, il ne fallait pas attendre le moindre soutien de sa part, le père l’avait totalement dominé depuis son enfance. Jamais il ne pourrait s’opposer à quiconque, encore moins à son père et sûrement pas pour défendre une femme !
Germaine était tranquille, elle était plus âgée, elle avait du tempérament et surtout elle était mariée à un bucheron qui n’aimait pas qu’on s’occupe de ses affaires et encore moins de sa femme. Le père le savait bien, alors il avait décrété que Germaine n’était pas son genre et il s’efforçait de ne jamais l’approcher de trop près.
Le plus jeune des fils était vif et fier, il se sentait proche de son père, surtout depuis que leur mère était morte d’une mauvaise bronchite. Elle était fragile des poumons et puis elle n’avait jamais ménagé sa peine et elle s’était épuisée à tout mener toute seule dans ce coin sauvage des Pyrénées.
La maladie s’était installée en elle au début de l’hiver, il faisait particulièrement froid et humide cette année là, les enfants étaient encore jeunes et le travail ne manquait pas même dehors. Alors au début, elle n’avait pas prêté attention à ses douleurs et puis son mari n’était pas toujours très attentionné. Quand les quintes de toux se sont faites plus rapprochées et plus violentes, il était trop tard et quinze jours plus tard, elle décédait.
A partir de là, Gaspard s’était rapproché de son père et celui-ci l’avait pris son aile, disant à qui voulait l’entendre que le petit irait loin, qu’on pouvait compter sur lui et qu’il lui laisserait son affaire en toute confiance. Alors Gaspard s’efforçait de ne pas trop regarder les agissements de son père envers Mélanie. Et puis n’était-ce pas naturel qu’un homme dans la force de l’âge ait des besoins et Mélanie n’aurait-elle pas dû se sentir redevable envers son père et se montrer un peu plus compréhensive ?
Le film était donc bien rodé, le repas allait se dérouler sans surprise quand on frappa à la porte créant l’évènement dans la maisonnée.
Nul n’imaginait que l’homme qui se tenait sur le pas de la porte allait bousculer le scénario et prendre toute la place à la table, dans la maison puis dans le village avant de leur distribuer un rôle inattendu. Seule Mélanie se leva pour lui donner une chaise et une assiette en souriant paisiblement.
Un jour comme un autre, la famille était déjà attablée, la bouteille de vin posée au centre de la table, deux clans qui se faisaient face à face et la Mélanie au milieu, un peu plus proche du père et de son plus jeune cependant.
Comme tous les soirs, Germaine allait servir la soupe, elle s’apprêtait à poser la soupière pleine de garbure et comme tous les soirs, le repas allait se dérouler sans surprise, chacun allait jouer son rôle et réciter son texte et puis chacun s’en irait se coucher. Bien sûr le père essaierait une fois encore de convaincre Mélanie de venir le rejoindre dans sa chambre, bien sûr il la plaquerait contre le mur pour lui peloter les seins en soufflant comme un bœuf et Mélanie croiserait les bras sur sa poitrine en essayant de se dégager.
Elle prierait très fort pour que la grand-mère arrive vite et tance vertement son fils et tout rentrerait dans l’ordre.
Pour combien de temps encore pourrait-elle échapper aux avances de celui qui considérait comme un dû le corps de cette jeune femme que sa mère avait recueillie au décès de sa mère, le père n’ayant jamais daigné s’intéresser ni à elle, ni à sa mère.
Le fils ainé soupirerait et se contenterait de s’empiffrer en silence, il ne fallait pas attendre le moindre soutien de sa part, le père l’avait totalement dominé depuis son enfance. Jamais il ne pourrait s’opposer à quiconque, encore moins à son père et sûrement pas pour défendre une femme !
Germaine était tranquille, elle était plus âgée, elle avait du tempérament et surtout elle était mariée à un bucheron qui n’aimait pas qu’on s’occupe de ses affaires et encore moins de sa femme. Le père le savait bien, alors il avait décrété que Germaine n’était pas son genre et il s’efforçait de ne jamais l’approcher de trop près.
Le plus jeune des fils était vif et fier, il se sentait proche de son père, surtout depuis que leur mère était morte d’une mauvaise bronchite. Elle était fragile des poumons et puis elle n’avait jamais ménagé sa peine et elle s’était épuisée à tout mener toute seule dans ce coin sauvage des Pyrénées.
La maladie s’était installée en elle au début de l’hiver, il faisait particulièrement froid et humide cette année là, les enfants étaient encore jeunes et le travail ne manquait pas même dehors. Alors au début, elle n’avait pas prêté attention à ses douleurs et puis son mari n’était pas toujours très attentionné. Quand les quintes de toux se sont faites plus rapprochées et plus violentes, il était trop tard et quinze jours plus tard, elle décédait.
A partir de là, Gaspard s’était rapproché de son père et celui-ci l’avait pris son aile, disant à qui voulait l’entendre que le petit irait loin, qu’on pouvait compter sur lui et qu’il lui laisserait son affaire en toute confiance. Alors Gaspard s’efforçait de ne pas trop regarder les agissements de son père envers Mélanie. Et puis n’était-ce pas naturel qu’un homme dans la force de l’âge ait des besoins et Mélanie n’aurait-elle pas dû se sentir redevable envers son père et se montrer un peu plus compréhensive ?
Le film était donc bien rodé, le repas allait se dérouler sans surprise quand on frappa à la porte créant l’évènement dans la maisonnée.
Nul n’imaginait que l’homme qui se tenait sur le pas de la porte allait bousculer le scénario et prendre toute la place à la table, dans la maison puis dans le village avant de leur distribuer un rôle inattendu. Seule Mélanie se leva pour lui donner une chaise et une assiette en souriant paisiblement.
Plumentête- Humeur : optimiste parfois sceptique
Re: A. Le scénario interrompu
Et voilà ! Le premier tableau de la mise en scène est en perspective des personnages est très réussi.
Évidemment on ne peut en rester à cette routine ordinaire
Arrive le trublion… et… on attend la suite!
Et donc?
(ce texte est tout à fait digne d'un début de roman)
Évidemment on ne peut en rester à cette routine ordinaire
Arrive le trublion… et… on attend la suite!
Et donc?
(ce texte est tout à fait digne d'un début de roman)
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"Écrire, c'est brûler vif, mais aussi renaître de ses cendres. "
Blaise Cendrars
ICI : Le Blog d'AlainX
alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Re: A. Le scénario interrompu
Roooh je rougis sous le compliment et le savoure pleinement. Merci Alainx
Plumentête- Humeur : optimiste parfois sceptique
Re: A. Le scénario interrompu
Le décor est en place, les personnages bien typés, tout est prêt pour le drame qui s'annonce...Enfin je crois, je reste sur ma faim, cruelle Plume, la suite, vite" !
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A. Le scénario interrompu
C'est splendide ce premier chapitre!
Vite, vite, la suite s' il te plaît Plumentete. Ce sera le livre de l'été!
Vite, vite, la suite s' il te plaît Plumentete. Ce sera le livre de l'été!
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. Le scénario interrompu
Merci à vous deux, ça me fait très plaisir!
La suite, la suite ben on verra si je survis à la canicule et à mon manque de temps, peut-être la saga de l'été sur Kaléido...
La suite, la suite ben on verra si je survis à la canicule et à mon manque de temps, peut-être la saga de l'été sur Kaléido...
Plumentête- Humeur : optimiste parfois sceptique
RE/A :Scénario interrompu
C'est une belle description de la vie rude des femmes de cette époque soumise au bon vouloir du maître.
automne- Humeur : égale
Re: A. Le scénario interrompu
Bon maintenant que tu nous as bien appâtés il nous faut la suite, que va-t-il lui arriver à Mélanie ???
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
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