A. Pierrot
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A. Pierrot
L’histoire de leur vie commence le jour de l’arrivée de mon père.
Ce soir-là, alors que Marie apporte la soupe, notre maigre pitance journalière, je ne sais pas encore que notre vie à tous va basculer.
La porte de la ferme s’ouvre avec fracas et un homme apparaît, vêtu avec recherche.
Je ne le reconnais pas, je ne le connais pas.
Mélie et Armand, eux, pâlissent, croyant voir un fantôme.
Mélie et Armand sont mes parents d’adoption. Moi, Pierrot, je vis chez eux depuis que je suis bébé. Leurs deux filles, Lisa et Marie sont comme de vraies soeurs pour moi. Joseph, leur frère est un peu trop mou à mon goût.
De mes vrais parents, je sais peu de choses, ma mère est morte en me mettant au monde et mon père a disparu le jour de ma naissance.
Comme lâche, on ne fait pas mieux…
« Salut Mélie, salut Armand, vous me reconnaissez quand même ! Jean, Jean Banon. Bonjour les enfants ! Quelle belle famille Bravo ! Et le mien c’est lequel ? »
C’est ainsi que je fais la connaissance de mon père.
Mon père, ce héros…si souvent imaginé, rêvé…
Mais là, je reste pétrifié à l’écouter raconter sa vie.
Parti par désespoir ( sic !) aux Amériques, il y a fait fortune dans une plantation de coton en Louisiane dont il hérita à la mort de son propriétaire. Il n’avait pas son pareil pour mener les esclaves noirs d’une main de fer ( et il en est fier !!!)
« Je suis riche, immensément riche, mes enfants, je suis venu vous chercher et toi Pierrot (il ne m’a même pas embrassé).
Je vais te former pour que tu deviennes le maître de « Belle-Maison »
Les choses ne se passent pas toujours comme on le voudrait !
Mon père, ce héros, m’emmena de force avec lui. Marie et sa sœur nous accompagneront, folles de joie (quelles sottes) ainsi que Joseph qui suivra docilement.
Tous les quatre nous briserons ainsi le cœur de Mélie et d’Armand. Eux refusent obstinément de quitter leurs Pyrénées tant aimées. Du bout des doigts, ils accepteront un pactole pour améliorer leur ordinaire.
Mon père ne le sait pas ou ne veut pas le savoir : je le hais.
Je le hais, lui, sa maison qui pue le luxe ostentatoire, ses maîtresses qui changent chaque jour et son mépris pour ses esclaves.
Marie et sa sœur ne tarderont pas à trouver chaussure à leur pied en se mariant l’une avec le pasteur (qui la rendra très malheureuse avec ses Bondieuseries) et l’autre avec un jeune hobereau yankee n( qui la trompera tant et plus)
Joseph, lui, le faible, le mou trouvera son malheur à martyriser les jeunes noires. Il finira, étranglé dans un fossé un soir de beuverie.
Et moi ?
Dès que mon père aura la bonne idée de passer l’arme à gauche ( ce qui ne tardera au vu du nombre de ses ennemis), je prendrai les rênes de la plantation et j’émanciperai les esclaves.
Je vendrai tout et retournerai vers mes chères Pyrénées.
J’y passerai le reste de ma vie à gâter Mélie qui m’aime toujours autant et pleure la disparition de son Armand, mort de chagrin)
Trop hâte de goûter à nouveau la soupe du soir.
Ce soir-là, alors que Marie apporte la soupe, notre maigre pitance journalière, je ne sais pas encore que notre vie à tous va basculer.
La porte de la ferme s’ouvre avec fracas et un homme apparaît, vêtu avec recherche.
Je ne le reconnais pas, je ne le connais pas.
Mélie et Armand, eux, pâlissent, croyant voir un fantôme.
Mélie et Armand sont mes parents d’adoption. Moi, Pierrot, je vis chez eux depuis que je suis bébé. Leurs deux filles, Lisa et Marie sont comme de vraies soeurs pour moi. Joseph, leur frère est un peu trop mou à mon goût.
De mes vrais parents, je sais peu de choses, ma mère est morte en me mettant au monde et mon père a disparu le jour de ma naissance.
Comme lâche, on ne fait pas mieux…
« Salut Mélie, salut Armand, vous me reconnaissez quand même ! Jean, Jean Banon. Bonjour les enfants ! Quelle belle famille Bravo ! Et le mien c’est lequel ? »
C’est ainsi que je fais la connaissance de mon père.
Mon père, ce héros…si souvent imaginé, rêvé…
Mais là, je reste pétrifié à l’écouter raconter sa vie.
Parti par désespoir ( sic !) aux Amériques, il y a fait fortune dans une plantation de coton en Louisiane dont il hérita à la mort de son propriétaire. Il n’avait pas son pareil pour mener les esclaves noirs d’une main de fer ( et il en est fier !!!)
« Je suis riche, immensément riche, mes enfants, je suis venu vous chercher et toi Pierrot (il ne m’a même pas embrassé).
Je vais te former pour que tu deviennes le maître de « Belle-Maison »
Les choses ne se passent pas toujours comme on le voudrait !
Mon père, ce héros, m’emmena de force avec lui. Marie et sa sœur nous accompagneront, folles de joie (quelles sottes) ainsi que Joseph qui suivra docilement.
Tous les quatre nous briserons ainsi le cœur de Mélie et d’Armand. Eux refusent obstinément de quitter leurs Pyrénées tant aimées. Du bout des doigts, ils accepteront un pactole pour améliorer leur ordinaire.
Mon père ne le sait pas ou ne veut pas le savoir : je le hais.
Je le hais, lui, sa maison qui pue le luxe ostentatoire, ses maîtresses qui changent chaque jour et son mépris pour ses esclaves.
Marie et sa sœur ne tarderont pas à trouver chaussure à leur pied en se mariant l’une avec le pasteur (qui la rendra très malheureuse avec ses Bondieuseries) et l’autre avec un jeune hobereau yankee n( qui la trompera tant et plus)
Joseph, lui, le faible, le mou trouvera son malheur à martyriser les jeunes noires. Il finira, étranglé dans un fossé un soir de beuverie.
Et moi ?
Dès que mon père aura la bonne idée de passer l’arme à gauche ( ce qui ne tardera au vu du nombre de ses ennemis), je prendrai les rênes de la plantation et j’émanciperai les esclaves.
Je vendrai tout et retournerai vers mes chères Pyrénées.
J’y passerai le reste de ma vie à gâter Mélie qui m’aime toujours autant et pleure la disparition de son Armand, mort de chagrin)
Trop hâte de goûter à nouveau la soupe du soir.
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A. Pierrot
L'évocation de l'esclavage noir m'a fait penser à Django Unchained de Tarantino
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"Écrire, c'est brûler vif, mais aussi renaître de ses cendres. "
Blaise Cendrars
ICI : Le Blog d'AlainX
alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Re: A. Pierrot
Un film terrible, Tarantino a fait fort ! Avoue que je suis restée plus "modérée"
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A. Pierrot
En un texte court, tu nous racontes l'a vie de cette famille.
J'ai beaucoup aimé car l'histoire est claire et nette et ce n'est pas facile de bien condenser, il faut un vrai talent!
J'ai beaucoup aimé car l'histoire est claire et nette et ce n'est pas facile de bien condenser, il faut un vrai talent!
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. Pierrot
Pas si court que cela quand même....
Si tu savais le nombre de pages que j'avais au brouillon, c'était presque 'une nouvelle, j'ai gommé beaucoup sur la vie à la plantation, car ce n'était pas mon propos...
Si tu savais le nombre de pages que j'avais au brouillon, c'était presque 'une nouvelle, j'ai gommé beaucoup sur la vie à la plantation, car ce n'était pas mon propos...
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A. Pierrot
Un texte très intéressant qui nous fait voyager loin, très loin des Pyrénées. Une question que je me pose toutefois, si Lisa et Marie sont les vraies filles de Mélie et Armand et Joseph leur frère, comment se fait-il que le père de Pierrot les emmène avec lui sans opposition des parents?
Plumentête- Humeur : optimiste parfois sceptique
Re: A. Pierrot
Sans doute parce que les parents espéraient une meilleure vie pour leurs enfants...et le pactole a sans doute aidé aussi...
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A. Pierrot
Ouh quelle histoire mais elle démontre bien que les liens du coeur peuvent être plus forts que ceux du sang !
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
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