A.L'inconnu

Je viens de sonner chez moi et c'est un inconnu qui a répondu»
Quel inconnu ?
Chez moi, c’est chez nous, là, où j’habite avec mon homme. C’est vrai qu’il aime parfois me jouer des tours mon homme. Mais là, quand même c’est impossible .

Chez moi, la porte est toujours ouverte sauf quand je m’en vais,je corrige, quand nous partons . Il ne faut quand même pas tenter les voleurs en leur facilitant la tâche .
Mais la nuit, la porte est bien fermée à clé. Le jour, on rentre chez nous comme dans un moulin.Il y a une poignée extérieure qui permet d’entrer sans frapper sans sonner. Sans faire de bruit.

Ce matin là j’étais partie sans mon homme. J’avais divers rendez vous chez mon coiffeur notamment et surtout chez mon psy !

Oui je vais voir un psy qui a le défaut d’être un très bel homme ce qui complique la thérapie malgré ce qu’on raconte au sujet du transfert qui serait justement incontournable et même indispensable . Enfin depuis que je ne suis plus en face à face mais couchée sur le divan, je ne le vois plus et je suis donc moins tentée. De quoi ? je ne sais pas trop ou je ne veux pas le savoir : Là est la question.
Je crois (et ceci reste entre nous) que j’ai envie d‘être dans ses bras mais ca, je ne le lui dirai jamais !

Aujourd’hui je me suis fort épanchée sur mon enfance que j’ai qualifiée d’un beau mot « inoubliable ». C’est sur ce mot que mon psy a clôturé la séance en me disant : » A la semaine prochaine ! »

En reprenant ma voiture pour retrouver mon chez moi, tout a basculé dans ma tête . C’est comme si je ne l’avais plus ,toute ma tête ,en fait c’est comme si j’étais redevenue un enfant . C’est pour cela que je n’ai pas reconnu cette voix . Où donc étais je ?

Quand j’ai remis les pieds sur terre. J’ai constaté que j’étais devant la porte de la maison de mon enfance .Je suis restée sans voix .C’est un inconnu qui m’a ouvert la porte quand j’ai sonné. Il m’a regardé bizarrement.
Comment avoir oublié un temps que cette maison n’était plus la mienne et qu’elle avait été vendue depuis longtemps ?

Elle était toujours aussi belle.
Je suis alors tombée dans les bras de l’inconnu et j’ai pleuré.

Voilà un texte bien construit où les rebondissements sont très bien agencés. Du réel d'aujourd'hui en passant par l'histoire déjà vécue, la recherche de soi sur le divan, recherche qui nous trouble et inconscient qui nous ramène devant la maison de notre enfance.
De quoi nous émouvoir à la fin.
Une belle réussite !

La maison de notre enfance reste en nous pour toujours , on a besoin de la revoir parce que là sont nos racines et on y retourne inconsciemment .

Tu nous raconte là un cheminement très bien imaginé.
On se questionne au début et puis on compatit avec ton personnage.

Oui, belle histoire
qui nous rappelle, pour ce qui est de la maison de notre enfance
les années d'insouciance
et quand on y  revient, l'émotion nous submerge .

Depuis que je te connais, il me semble que ton psy a souvent pris pas mal de place dans ta vie.
De là, à retomber en enfance, c'est fort !
Fort et extrêmement bien raconté !

Tu racontes bien la manière dont notre cerveau nous joue parfois de tours en nous ramenant sur nos pas, l'important étant de s'en rendre compte.

Idée très originale et bien menée. J'aime cette impression d'inconscient qui nous guide et nous joue des tours, comme si en ne lui donnant pas assez d'attention c'est lui qui se rappelle à nous. Un chouette texte.

La maison de notre enfance, il est dur de l'oublier...
Un très joli texte que j'ai eu du plaisir à lire. Emouvant, et bien raconté.
Merci Charlotte.

J'ai bien aimé ton texte, Charlotte.
On ne se doute pas de la fin avec la tentation de retourner dans notre passé.

Un texte très suggestif et d'une ambiguïté séduisante, réaliste/ fantastique et fin très émouvante.

Je ne fréquent jamais les psys, mais je retourne souvent dans les maisons de mon enfance, le plus souvent en pensée. Elles sont toujours aussi présentes, m^me quand elles se trouvent à 20.000 kms d'ici, et même quand sans doute elle n'existent plus.