A. Premier baiser.

Je me souviens du premier baiser ,du vrai .

Je ne parle pas du baiser que papa nous donnait sur le front après une petite croix avant d’aller dormir.

Je ne parle pas de ceux que je recevais des oncles et des tantes quand ils débarquaient à la maison. Certains ne sentaient pas bons, d’autres même ,piquaient parfois ma joue .Je me souviens d’un en particulier ,celui d’un évêque , ami de mon grand oncle qui était lui même un Monseigneur avec un grand « m » . Là il s’agissait non pas d’embrasser la joue de l’évêque mais d’embrasser le rubis qui brillait à un de ses doigts !

La veille, mon père nous avait entraîné à cet exercice particulier car en plus, il fallait effectuer une génuflexion tout en embrassant la fameuse bague . Ce n’était pas gagné d’avance. Comme j’avais bien fait les choses, j’ai eu droit à une bénédiction au dessus de la tête. De quoi assurer mon avenir au paradis !

Je ne parle pas non plus des baisers qu’on pourrait échanger entre frères et sœurs je ne me souviens d’aucuns et si je ne m’en souviens pas c’est qu’il n’y en avait pas et cela ne m’a pas manqué.

Je n’oublie pas les baisers de maman , doux et tendres. Comme je les aimais ces baisers qui me garantissaient une douce nuit pleine de beaux rêves . Mais pas toujours , surtout quand je faisais des cauchemars qui obligeaient ma mère à venir me rassurer en pleine nuit noire et à me recouvrir encore et encore de baisers.

Mais le meilleur, le plus fort, le plus doux, le plus tendre fut celui que me donna mon aimé la première fois.

C’était un soir d’été, dans un petit bois dans lequel mon frère et moi avions construit une cabane.

Comme nous étions heureux et empressés de nous trouver là rien qu’à nous deux .Je nous vois encore à genoux, ( pourquoi à genou ? je ne sais plus )Il se penche vers moi et sa bouche vient se poser sur la mienne et je défaille .
C'est normal!En effet, ma meilleure amie m’avait raconté son premier baiser et décrit toutes les sensations qui l’avaient envahies à ce moment .C’était si fort, si grand, si éblouissant qu’elle en était tombée dans les pommes !

Moi, je ne suis pas tombée dans les pommes mais mon adoré poussait si fort sur ma bouche que j’en tombai en arrière dans la paille.

C’est la voix de mon père qui nous remit les pieds sur terre en rappelant à la maison les amoureux que nous étions et dont il craignait qu’ils ne tombent dans le péché avant le mariage qui n’était pas pour demain.. C’est avant de lui voler une dernier baiser que D et moi rentrèrent bien sagement à la maison !

Toutes ces façons d'embrasser... Tu les racontes très bien!
Et puis vient le baiser qu'on attendait depuis toujours.
Je suis très romantique ce soir...
Bravo Charlotte!

Entre pommes et paille, où est le meilleur  ?
ce qui rejoint le dicton : peu importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse ...

Charlotte ou la " pro" des embrassades

Très bien raconté, et je ne vais pas te chipoter pour avoir dépassé le nombre de paragraphes autorisés ( 3 à 5) car j'en redemanderais bien encore.

Ton papa avait raison d'intervenir, vous n'étiez pas si sages que cela.

D'ailleurs je vous ai vu l'autre jour au cinéma " A couteaux tirés", je n'en dirai pas plus !!!!!

Beau souvenir !…
Je dois dire que le baiser d'évêque… ça vaut son pesant d'hosties !

Tiens, Charlotte, c'est vrai, j'avais oublié, j'ai eu droit moi-aussi à mon baiser d'évêque. C'était Monseigneur Salièges, évêque de Toulouse. Le pauvre en est mort peu de temps après. Vrai. J'étais déjà de la mauvaise graine !
Monseigneur Salièges fut un héros de la résistance. Il a caché de nombreux juifs
C'est lui aussi qui, arrivé à Toulouse, a appris qu'il y avait un quartier nommé les Trois Cocus.
Il aurait dit " heureuse la ville qui n'en a que trois ".