A - L'homme aux cercles

Petit rappel Moi et Moi sont coincées dans une faille bizarre-machin-truc, elles y ont déjà passé les consignes 538 et 544. Dans cette dernière, elles sont entrées dans une cabine téléphonique et dans la consigne 547, elles se sont retrouvées assises sur un banc plein de neige.

Oui, pas de doute, il y a un drôle de bruit dans le lointain.

Autant le dire après tout ce qui m'est arrivé...

- Mais pour qui te prends-tu ? Nous s'il te plaît !
- Et ho, je te signale que c'est moi qui ai les fesses dans la neige, toi tu es bien au chaud dans ma tête, alors laisse-moi raconter.

Bon, donc j'entends un bruit très bizarre, ça ressemble à une avalanche, mais nous sommes en plaine et,
- Et je me permets de te signaler que tu n'as jamais été confrontée à une avalanche, alors comment sais-tu quel bruit ça peut faire ?
- J'imagine c'est tout. Reconnais, que ce bruit est étrange.
- Regarde, il y a quelque chose qui arrive.

Du coin de l'oeil, je vois effectivement une silhouette noire qui se détache sur le blanc trop blanc de la neige de la faille bizarre-machin-truc. Mais en plus, cet individu est habillé d'un costume de ville bien peu adapté au temps.

- Ca t'étonne ? Moi depuis que nous avons atterri ici, je suis vaccinée contre les dingueries que nous croisons.
- Tu n'as pas tort.

Bon, donc voilà un type qui manifestement ne sait pas s'habiller qui arrive vers nous. Il tient à la main un cadre vide, va savoir à quoi ça peut bien lui servir ?
- Cherche pas, mais regarde ce qui arrive avec lui, franchement je pense que tu ferais bien de nous mettre à l'abri en grimpant sur ce banc.
Pour une fois je suis d'accord avec moi, le nouvel arrivant est entouré de tout un tas de cercles qui glissent sous ses pieds, ces ronds semblent cligner de l'oeil et brièvement j'aperçois un paysage, un éclair de lumière, du feu, et tout un tas d'autres choses que je n'ai pas le temps d'appréhender, qui jaillissent de cet enchevêtrement.

Il arrive près de notre banc, relève le nez et me salue très aimablement, je vais vite taire ma voix intérieure avant qu'elle ne me fasse remarquer qu'il nous salue, bref.
- Bonjour chère madame, seriez-vous égarée ?
- Quelque peu en effet cher monsieur, vous allez peut-être pouvoir m'aider.
- Ce sera bien volontiers si c'est dans mes possibilités.

Je m'apprête à lui raconter mes aventures, quand mon moi intérieur me pousse du coude et me chuchote.
- T'as vu ? Fais gaffe !
Je réponds « faire gaffe à quoi ? »
- Les cercles triple buse !

Gasp, j'ai raison, les cercles nous ont encerclés, bon en même temps, c'est logique pour des cercles.
- Non, mais t'as fini de délirer, moi je te dis qu'on est mal là !

J'avale péniblement ma salive et je demande à cet étrange individu qui m'observe comme si j'étais une amibe sous un microscope, ce qui est fort inconfortable il faut le reconnaître.
- Hem, et bien voilà je suis tombée dans une faille bizarre-machin-truc et je ne sais pas comment en sortir.
- Oh, voilà qui est embêtant effectivement, je suis sûr que je vais pouvoir vous aider. Observez bien les cercles qui m'accompagnent, dans l'un d'eux il y a une porte vers chez vous, il vous suffit de trouver le bon et de plonger dedans.

Je me mets donc à plonger fébrilement mon regard dans chacune de ces étranges fenêtres qui s'ouvrent et se ferment aléatoirement. Laquelle choisir ? D'autant que l'homme me regarde avec un sourire en coin qui ne me plaît guère.

Mon moi intérieur s'invite dans ma réflexion.
- Fais gaffe, je sens vraiment venir l'embrouille.
Et là je suis bien d'accord avec moi, je m'interroge donc, « alors on choisit quel cercle ? »
- Si tu veux mon avis, on ferait mieux de...

Et mon moi me chuchote dans la tête un conseil, je sais c'est un peu space de se murmuré à soi-même, mais ici plus rien ne m'étonne et cet avis me paraît plutôt avisé. Je prends donc mon élan et je plonge dans le cadre que le type tient à la main. Tout en tombant je ne sais où, je l'entends qui braille « Non c'est interdit ! ».

Et à nouveau je dégringole, enfin nous dégringolons, nous ne savons où !