A. La complainte du vieux banc
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A. La complainte du vieux banc
1. On non, pas lui, pas déjà lui ! Il est trop tôt pour mon vieux bois vermoulu.
Le gamin au vélo qui me tournicote autour, en faisant des sauts de carpe.
Un jour il a même tenté de me grimper dessus avec sa roue avant ! Mal lui en a pris, il s'est drôlement cassé la figure et je reste poli. Je ne suis pas un parc à skate moi. Mais à quoi pensent ses parents ? Ah, si seulement je pouvais parler, leur dire ce que je pense de l'éducation !
99 mots
2. Ah, la voilà enfin ! Elle, je l'aime bien. La jeune femme au livre. Une habituée, presque une amie. Elle vient s'asseoir quasi tous les jours pour lire. Pas particulièrement jeune, ni jolie, la petite quarantaine. Simplement vêtue d'un jean et d'un vieux pull qui a connu des jours meilleurs, elle ne semble guère se soucier de son apparence.
Pourtant elle dégage un charme indéniable au fur et à mesure de sa lecture. J'observe ses traits fins qui selon les moments se froncent, se détendent, elle oscille ente rire et larmes.
Ah, si seulement je pouvais lui parler !
102 mots
3. Oh non, pas eux encore ! Quelle famille !
Le père, training et baskets sales et son sale gamin, copie conforme, les deux n'ayant pas vu une douche depuis longtemps, leur odeur d'aisselles m'écoeure. Le gamin ne se contente pas de donner des coups de pied dans le ballon et ne se gêne aucunement pour me martyriser avec ses poings. Ils jouent au foot sur la belle pelouse devant mon étang, pelouse amoureusement traitée par les jardiniers du parc. Mais il existe des terrains de foot, sacrebleu !
Ah, si seulement je pouvais leur dire ce que j'en pense !
101 mots
4. Et puis, y a la mère ! Foulard rituel sur la tête, enveloppée dans une robe d'un vilain brun qui lui tombe sur les pieds. Une petite gamine sur les genoux et une autre dans son ventre arrondi, elle émiette consciencieusement un biscuit au chocolat qui vient se coller sur moi. Ce n'est pas que je sois raciste car dans ce parc à la lisière du bois entourant Bruxelles, j'en entends de toutes les langues, même le russe !
Du Français et du néerlandais car le parc se trouve en terre flamande.
Ah ! Si seulement j'arrivais à les comprendre...
101 mots
5. Ah, les voilà ! Mes habitués du « cinq à sept », mais qui varient leurs rencontres suivant les jours. Un couple illégitime, ! Elle la quarantaine passée, maquillée, brusinghée, parfumée ( beurk, ce parfum doucereux!), toujours super sexy, bracelets cliquotants autour des bras, longues boucles d'oreilles assorties à son rouge à lèvres. Lui, nettement plus âgé, fleurant l'after -shave chic, toujours très élégant dans des costumes un peu voyants. Et que ça se bécote, se caresse, se glisse des mots doux, se mordille l'oreille...
Ah, si je pouvais parler, je leur dirais qu'il existe des endroits plus discrets pour ça...
1O2 mots
6. Ah, voilà mes préférés, ils se tiennent par le bras et avancent lentement à petits pas. C'est leur heure de promenade juste avant midi. Ils calculent leur marche et viennent s'asseoir chez moi après la première demi-heure, un peu de repos pour leurs vieilles articulations. L'arrêt suivant sera là-bas à la maison espagnole, une petite auberge où ils prendront l'apéro ou encore une soupe ou un thé. Je le sais c'est leur sujet de conversations sur mon banc. Ils se tiennent par la main, parfois échangent un bisou. Attendrissant ! Quand il fait trop mauvais, je m'inquiète de ne pas les voir...
103 mots
7. Mais que se passe – t-il ? Pourquoi suis-je soudain entouré de policiers. Ils m'entourent de bandes rouges et jaunes. Elles portent des inscriptions dans quatre langues « Interdit de s'asseoir » « Coronavirus » Mais c'est quoi cela ? Je ne comprends pas. Je vais être privé de compagnie,
et quand je suis seul je m'ennuie...J'entends les mots « confinement » et « confinés » et « restez chez vous » Mais moi, je n'ai rien fait. Au secours !
Je vis finir tout seul, ce n'est pas une vie pour un vieux banc comme moi !
103 mots
Le gamin au vélo qui me tournicote autour, en faisant des sauts de carpe.
Un jour il a même tenté de me grimper dessus avec sa roue avant ! Mal lui en a pris, il s'est drôlement cassé la figure et je reste poli. Je ne suis pas un parc à skate moi. Mais à quoi pensent ses parents ? Ah, si seulement je pouvais parler, leur dire ce que je pense de l'éducation !
99 mots
2. Ah, la voilà enfin ! Elle, je l'aime bien. La jeune femme au livre. Une habituée, presque une amie. Elle vient s'asseoir quasi tous les jours pour lire. Pas particulièrement jeune, ni jolie, la petite quarantaine. Simplement vêtue d'un jean et d'un vieux pull qui a connu des jours meilleurs, elle ne semble guère se soucier de son apparence.
Pourtant elle dégage un charme indéniable au fur et à mesure de sa lecture. J'observe ses traits fins qui selon les moments se froncent, se détendent, elle oscille ente rire et larmes.
Ah, si seulement je pouvais lui parler !
102 mots
3. Oh non, pas eux encore ! Quelle famille !
Le père, training et baskets sales et son sale gamin, copie conforme, les deux n'ayant pas vu une douche depuis longtemps, leur odeur d'aisselles m'écoeure. Le gamin ne se contente pas de donner des coups de pied dans le ballon et ne se gêne aucunement pour me martyriser avec ses poings. Ils jouent au foot sur la belle pelouse devant mon étang, pelouse amoureusement traitée par les jardiniers du parc. Mais il existe des terrains de foot, sacrebleu !
Ah, si seulement je pouvais leur dire ce que j'en pense !
101 mots
4. Et puis, y a la mère ! Foulard rituel sur la tête, enveloppée dans une robe d'un vilain brun qui lui tombe sur les pieds. Une petite gamine sur les genoux et une autre dans son ventre arrondi, elle émiette consciencieusement un biscuit au chocolat qui vient se coller sur moi. Ce n'est pas que je sois raciste car dans ce parc à la lisière du bois entourant Bruxelles, j'en entends de toutes les langues, même le russe !
Du Français et du néerlandais car le parc se trouve en terre flamande.
Ah ! Si seulement j'arrivais à les comprendre...
101 mots
5. Ah, les voilà ! Mes habitués du « cinq à sept », mais qui varient leurs rencontres suivant les jours. Un couple illégitime, ! Elle la quarantaine passée, maquillée, brusinghée, parfumée ( beurk, ce parfum doucereux!), toujours super sexy, bracelets cliquotants autour des bras, longues boucles d'oreilles assorties à son rouge à lèvres. Lui, nettement plus âgé, fleurant l'after -shave chic, toujours très élégant dans des costumes un peu voyants. Et que ça se bécote, se caresse, se glisse des mots doux, se mordille l'oreille...
Ah, si je pouvais parler, je leur dirais qu'il existe des endroits plus discrets pour ça...
1O2 mots
6. Ah, voilà mes préférés, ils se tiennent par le bras et avancent lentement à petits pas. C'est leur heure de promenade juste avant midi. Ils calculent leur marche et viennent s'asseoir chez moi après la première demi-heure, un peu de repos pour leurs vieilles articulations. L'arrêt suivant sera là-bas à la maison espagnole, une petite auberge où ils prendront l'apéro ou encore une soupe ou un thé. Je le sais c'est leur sujet de conversations sur mon banc. Ils se tiennent par la main, parfois échangent un bisou. Attendrissant ! Quand il fait trop mauvais, je m'inquiète de ne pas les voir...
103 mots
7. Mais que se passe – t-il ? Pourquoi suis-je soudain entouré de policiers. Ils m'entourent de bandes rouges et jaunes. Elles portent des inscriptions dans quatre langues « Interdit de s'asseoir » « Coronavirus » Mais c'est quoi cela ? Je ne comprends pas. Je vais être privé de compagnie,
et quand je suis seul je m'ennuie...J'entends les mots « confinement » et « confinés » et « restez chez vous » Mais moi, je n'ai rien fait. Au secours !
Je vis finir tout seul, ce n'est pas une vie pour un vieux banc comme moi !
103 mots
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A. La complainte du vieux banc
Bonne idée d’écrire le texte comme un long monologue . Je n’y ai pas pensé moi-même !
Mais j’enlèverai les exclamations qui sont trop nombreuses et alourdissent la lecture ( Ah!)
Une fin au goût du jour : bonne idée aussi et très bien amenée . Bravo
Mais j’enlèverai les exclamations qui sont trop nombreuses et alourdissent la lecture ( Ah!)
Une fin au goût du jour : bonne idée aussi et très bien amenée . Bravo
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Bonjour Invité, je suis heureuse de te compter parmi les Kaléïdoplumiens
Admi......ratrice de vos mots !!!!!.
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A. La complainte du vieux banc
J'adore . Je connais bien la maison espagnole. J'ai voulu y aller lundi mais forcément c'est fermé pour le moment. Il faudrait qu'on s'y retrouve ensemble avec nos maris une fois le confinement levé.
Charlotte- Humeur : tout et rien
Re: A. La complainte du vieux banc
Avec plaisir Charlotte ! Je suis sûre que tu as reconnu les deux petits vieux...
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A. La complainte du vieux banc
Bravo pour les descriptions intimes des personnages. Ce sont de jolies petites séquences!
Dommage d'avoir compté les mots...C'était pas nécessaire, voyons!
Dommage d'avoir compté les mots...C'était pas nécessaire, voyons!
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. La complainte du vieux banc
La consigne disait ne pas DEPASSER les 100 mots.....je n'ai vu nul part qu'il fallait les compter, où alors j'ai de nouveau rien compris!
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. La complainte du vieux banc
M'enfin tout le monde a fait 1OO mots à chaque fois...
Amanda- Humeur : positivement drôle
RE/ A : La complainte du vieux banc
Bravo pour ce beau texte qui colle bien avec l'actualité en nous rappelant ce triste confinement !
automne- Humeur : égale
Re: A. La complainte du vieux banc
Des personnes toutes bien différentes, et bien décrites. Et toujours l'humour que j'aime !
Elle a l'air sympa cette auberge, en tous cas la photo la rend accueillante.
Ah bon, il ne fallait pas 100 mots ? Et moi qui me suis décarcassée...
Elle a l'air sympa cette auberge, en tous cas la photo la rend accueillante.
Ah bon, il ne fallait pas 100 mots ? Et moi qui me suis décarcassée...
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Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c'est son génie.
(Charles Baudelaire)
FrançoiseB- Humeur : Positive
Re: A. La complainte du vieux banc
Intéressante cette sorte de scansion du pauvre banc malheureux.
Il a des sentiments de troisième âge !
Dommage que la finale « ah si seulement… » soit abandonnée en route… c'était un bon rythme.
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"Écrire, c'est brûler vif, mais aussi renaître de ses cendres. "
Blaise Cendrars
ICI : Le Blog d'AlainX
alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Re: A. La complainte du vieux banc
Ta remarque est judicieuse, AlainX. Comme déjà dit dans ma première version, j'avais repris les " Ah ! Si seulement..." jusqu'à la fin. Comme déjà dit, j'ai effacé tout par erreur et j'ai été forcée de recommencer mais pas dans l'état d'esprit du matin où j'étais calme et fraîche et dispose....
J'ai réécrit le texte en fin de journée après deux heures de cours de psycho en vidéoconférence. Pas idéal donc, je reconnais ma stupidité et mon entêtement à vouloir poster à tout prix (peur d'en oublier des choses !) Dommage, que cela me serve de leçon !
J'ai réécrit le texte en fin de journée après deux heures de cours de psycho en vidéoconférence. Pas idéal donc, je reconnais ma stupidité et mon entêtement à vouloir poster à tout prix (peur d'en oublier des choses !) Dommage, que cela me serve de leçon !
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A. La complainte du vieux banc
Pauvre banc qui se retrouve abandonné, courage les beaux jours reviendront
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A. La complainte du vieux banc
C'est vrai qu'il y avait comme une rupture et AlainX l'a relevée très judicieusement, je n'avais pas identifié le pourquoi. Il n'empêche ton texte a d'autres qualités et j'ai particulièrement apprécié le N° 5, celui des amants "bling-bling".
Virgul- Humeur : Optimiste
Re: A. La complainte du vieux banc
On suit l'histoire chaque jour de ce banc, et patatra à la fin, plus personne ne reviendra jusqu'à...
Superbe texte Amanda.
Superbe texte Amanda.
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Quelle noblesse d'avoir un ami, mais combien plus noble d'être un ami.
- Richard Wagner -
- Richard Wagner -
trainmusical- Humeur : la vie est belle
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