A - Conférence parémiologique
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A - Conférence parémiologique
L’éminent Professeur émérite Malo Gène, agrégé es linguistique spécialisation parémiologie, gravit vaille que vaille les marches qui mènent à sa chère chaire, faut dire qu’il n’est plus tout jeune le digne successeur du fameux Professeur Têtdampoule.
Après avoir repris son souffle, il s’adresse à son auditoire.
« Aujourd’hui nous allons nous pencher sur le proverbe suivant : Chat qui nage, pagaille à tous les étages. »
Léger temps de flou, ange et hippopotame passent dans le silence de la salle. Les étudiants se poussent du coude et s’interrogent, ils n’ont jamais entendu ce proverbe,
Le professeur Gène tousse un bon coup, reprend péniblement son souffle, avale la moitié d’un verre d’eau et reprend.
« Donc chat qui nage »
« N’amasse pas mousse » rigole un des étudiants.
« Pagaille à tous les étages » reprend impavide le brave professeur « connaissez-vous ce proverbe ? »
Un silence à couper à la tronçonneuse pèse sur l’amphithéâtre, pas un étudiant pour avouer son ignorance.
« Eh bien jeunes gens je ne vous entends plus, pourtant mon appareil auditif est parfaitement opérationnel » Le professeur Malo Gène pouffe, et retousse.
« Ne soyez pas gênés de ne pas savoir » reprend-il après avoir aspiré une grande bouffée d’air « C’est normal, ce proverbe n’existe pas encore, mais il peut être apparenté à celui du papillon qui cause une tornade. Alors un peu plus inspirés, je vous écoute, à votre avis qu’est ce que ce proverbe pourrait expliquer. »
Les étudiants un peu rassérénés par cette explication, se lancent :
« De quel chat parle-t-on ? »
« C’est vrai, un chat qui nage ça n’existe pas ! »
« Tu fais quoi du chat turc du lac de Van ? »
« Et du Bengal ? »
« On s’en fiche de la race du chat ! »
« C’est vrai, il nage où d’ailleurs ? »
« Dans un immeuble ça ne peut être que dans un évier. »
« Un chat minus riquiqui alors ! »
« Dans une baignoire bande de débiles ! »
« Et alors, évier ou baignoire je ne vois pas en quoi il peut causer une tornade. »
« On ne parle pas de tornade, on parle simplement de pagaille. »
« D’accord, mais pour causer la pagaille dans un immeuble entier, il doit être costaud le greffier. »
« Il doit miauler sacrément fort dans ce cas. »
« Mais ça sert à quoi d’inventer un proverbe ? »
Bref, c’est l’effervescence dans la salle. Pendant que ces étudiants sont prêts à en venir aux mains, le Professeur Gène rigole dans la barbe qu’il n’a pas. Une nouvelle quinte de toux vient stopper l’empoignade, une gorgée d’eau plus tard le cher Professeur reprend.
« Chers enfants, du calme, je vais vous expliquer. Ce dimanche, mon chat Bopp, d’ailleurs vous n’hésiterez pas à vous renseigner sur cet éminent linguiste qui fera l’objet d’une prochaine conférence, Bopp disais-je n’a rien trouvé de mieux que de se glisser dans la salle de bain et de s’installer sur le rebord de la baignoire encore pleine que je venais de quitter. »
Dans la salle un silence de plomb s’installe, les étudiants préfèrent ne pas s’imaginer le Professeur Gène sortir cahin-caha d’une baignoire et surtout pas dans le plus simple appareil.
« Ce sot, n’a rien trouvé de mieux que de glisser dans l’eau et d’inonder le carrelage. Il s’est mis à miauler comme un forcené et à se débattre lorsque j’ai essayé de le saisir. Ce salopiot m’a copieusement griffé d’ailleurs. Je l’ai donc laissé retomber et une nouvelle vague est venue se fracasser par terre. Problème l’eau s’est infiltrée dans l’appartement sous le mien et a rempli le luminaire de mon voisin, ce qui a causé un cours circuit. J’ai entendu hurler le malheureux qui venait de se faire électrocuter. Dans le même temps, Bopp a réussi je ne sais comment à s’extraire de la baignoire et s’est glissé en glissant hors de l’appartement car ma femme de ménage venait d’entrer, curieusement la chère femme a tourné de l’oeil en me voyant arriver, dans sa chute elle a écrasé la patte de mon chien Chomsky, qui a emboîté le pas à Bopp. »
Sentant que ses étudiants commencent à perdre pied à leur tour, comme Bopp dans la baignoire, le Professeur Malo Gène résume la situation.
« Pour faire court, le bain impromptu de mon chat s’est soldé par plusieurs dégâts des eaux, le voisin électrocuté étant en train de prendre une douche, secoué comme il l’était il n’a pas eu le réflexe de couper l’eau, et celle-ci a pris un malin plaisir à dévaler d’étage en étage. Un plafond n’a pas apprécié et s’est effondré. Tous les appareils électriques ont eu un coup de chaud. Plusieurs voisins ne comprenant pas d’où venait ce charivari ont ouvert leurs portes, Chomsky et Bopp en ont profité pour régler quelques comptes avec leurs congénères qui eux mêmes se sont défoulés, bref, mon immeuble bien tranquille s’est transformé en maison de fous. En fin de matinée, il y avait devant chez moi, les pompiers qui venaient écoper, la compagnie d’électricité qui venaient tenter de rétablir le courant, la police qui m’a emmené au poste pour exhibitionnisme, les services psychiatriques qui ont pris en charge ma femme de ménage traumatisée et hystérique, plusieurs ambulances pour ramasser les blessés, les services vétérinaires qui ont débarqué lorsque les pompiers ont trouvé un crocodile errant dans l’escalier. Voilà mes chers enfants comment un chat qui essaye de nager peut causer un cataclysme. » Le Professeur reprend péniblement son souffle lorsqu’une petite voix s’élève.
« Et Bopp ? »
Un grommellement furieux échappe au Professeur « En revenant du commissariat j’ai trouvé ce chenapan tranquillement endormi avec Chomsky sur le canapé. »
Après avoir repris son souffle, il s’adresse à son auditoire.
« Aujourd’hui nous allons nous pencher sur le proverbe suivant : Chat qui nage, pagaille à tous les étages. »
Léger temps de flou, ange et hippopotame passent dans le silence de la salle. Les étudiants se poussent du coude et s’interrogent, ils n’ont jamais entendu ce proverbe,
Le professeur Gène tousse un bon coup, reprend péniblement son souffle, avale la moitié d’un verre d’eau et reprend.
« Donc chat qui nage »
« N’amasse pas mousse » rigole un des étudiants.
« Pagaille à tous les étages » reprend impavide le brave professeur « connaissez-vous ce proverbe ? »
Un silence à couper à la tronçonneuse pèse sur l’amphithéâtre, pas un étudiant pour avouer son ignorance.
« Eh bien jeunes gens je ne vous entends plus, pourtant mon appareil auditif est parfaitement opérationnel » Le professeur Malo Gène pouffe, et retousse.
« Ne soyez pas gênés de ne pas savoir » reprend-il après avoir aspiré une grande bouffée d’air « C’est normal, ce proverbe n’existe pas encore, mais il peut être apparenté à celui du papillon qui cause une tornade. Alors un peu plus inspirés, je vous écoute, à votre avis qu’est ce que ce proverbe pourrait expliquer. »
Les étudiants un peu rassérénés par cette explication, se lancent :
« De quel chat parle-t-on ? »
« C’est vrai, un chat qui nage ça n’existe pas ! »
« Tu fais quoi du chat turc du lac de Van ? »
« Et du Bengal ? »
« On s’en fiche de la race du chat ! »
« C’est vrai, il nage où d’ailleurs ? »
« Dans un immeuble ça ne peut être que dans un évier. »
« Un chat minus riquiqui alors ! »
« Dans une baignoire bande de débiles ! »
« Et alors, évier ou baignoire je ne vois pas en quoi il peut causer une tornade. »
« On ne parle pas de tornade, on parle simplement de pagaille. »
« D’accord, mais pour causer la pagaille dans un immeuble entier, il doit être costaud le greffier. »
« Il doit miauler sacrément fort dans ce cas. »
« Mais ça sert à quoi d’inventer un proverbe ? »
Bref, c’est l’effervescence dans la salle. Pendant que ces étudiants sont prêts à en venir aux mains, le Professeur Gène rigole dans la barbe qu’il n’a pas. Une nouvelle quinte de toux vient stopper l’empoignade, une gorgée d’eau plus tard le cher Professeur reprend.
« Chers enfants, du calme, je vais vous expliquer. Ce dimanche, mon chat Bopp, d’ailleurs vous n’hésiterez pas à vous renseigner sur cet éminent linguiste qui fera l’objet d’une prochaine conférence, Bopp disais-je n’a rien trouvé de mieux que de se glisser dans la salle de bain et de s’installer sur le rebord de la baignoire encore pleine que je venais de quitter. »
Dans la salle un silence de plomb s’installe, les étudiants préfèrent ne pas s’imaginer le Professeur Gène sortir cahin-caha d’une baignoire et surtout pas dans le plus simple appareil.
« Ce sot, n’a rien trouvé de mieux que de glisser dans l’eau et d’inonder le carrelage. Il s’est mis à miauler comme un forcené et à se débattre lorsque j’ai essayé de le saisir. Ce salopiot m’a copieusement griffé d’ailleurs. Je l’ai donc laissé retomber et une nouvelle vague est venue se fracasser par terre. Problème l’eau s’est infiltrée dans l’appartement sous le mien et a rempli le luminaire de mon voisin, ce qui a causé un cours circuit. J’ai entendu hurler le malheureux qui venait de se faire électrocuter. Dans le même temps, Bopp a réussi je ne sais comment à s’extraire de la baignoire et s’est glissé en glissant hors de l’appartement car ma femme de ménage venait d’entrer, curieusement la chère femme a tourné de l’oeil en me voyant arriver, dans sa chute elle a écrasé la patte de mon chien Chomsky, qui a emboîté le pas à Bopp. »
Sentant que ses étudiants commencent à perdre pied à leur tour, comme Bopp dans la baignoire, le Professeur Malo Gène résume la situation.
« Pour faire court, le bain impromptu de mon chat s’est soldé par plusieurs dégâts des eaux, le voisin électrocuté étant en train de prendre une douche, secoué comme il l’était il n’a pas eu le réflexe de couper l’eau, et celle-ci a pris un malin plaisir à dévaler d’étage en étage. Un plafond n’a pas apprécié et s’est effondré. Tous les appareils électriques ont eu un coup de chaud. Plusieurs voisins ne comprenant pas d’où venait ce charivari ont ouvert leurs portes, Chomsky et Bopp en ont profité pour régler quelques comptes avec leurs congénères qui eux mêmes se sont défoulés, bref, mon immeuble bien tranquille s’est transformé en maison de fous. En fin de matinée, il y avait devant chez moi, les pompiers qui venaient écoper, la compagnie d’électricité qui venaient tenter de rétablir le courant, la police qui m’a emmené au poste pour exhibitionnisme, les services psychiatriques qui ont pris en charge ma femme de ménage traumatisée et hystérique, plusieurs ambulances pour ramasser les blessés, les services vétérinaires qui ont débarqué lorsque les pompiers ont trouvé un crocodile errant dans l’escalier. Voilà mes chers enfants comment un chat qui essaye de nager peut causer un cataclysme. » Le Professeur reprend péniblement son souffle lorsqu’une petite voix s’élève.
« Et Bopp ? »
Un grommellement furieux échappe au Professeur « En revenant du commissariat j’ai trouvé ce chenapan tranquillement endormi avec Chomsky sur le canapé. »
Je sais, je sais, je suis un peu en dehors des clous de la consigne, mais le Professeur Malo Gène en avait gros sur la patate et je n’ai rien pu faire pour l’empêcher de prendre les commandes de mon ordinateur.
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Conférence parémiologique
Comme tu as bien fait ! Tu es déchaîné un vrai délire totalement génial !
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A - Conférence parémiologique
EXXCELLENT !!!!!!
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"Écrire, c'est brûler vif, mais aussi renaître de ses cendres. "
Blaise Cendrars
ICI : Le Blog d'AlainX
alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Re: A - Conférence parémiologique
@ Amanda : Merci. Je n'y suis pour rien, comme le fait Pépé Athanase de temps en temps, je crois que le Professeur Malo Gène s'est invité dans ma tête (ça tourne bizarre parfois là-haut
@ Alain : Merci. De ta part c'est un sacré compliment, parce que dans le genre délire tu te poses là !
@ Alain : Merci. De ta part c'est un sacré compliment, parce que dans le genre délire tu te poses là !
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Conférence parémiologique
Beau proverbe délirant!
Ça fait du bien de te lire, Martine!
Ça fait du bien de te lire, Martine!
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Conférence parémiologique
@ Sherkane : Merci, c'est une belle mort
@ Cats : Effectivement, l'idée de base était là, mais les catastrophes se sont enchaînées toutes seules comme des grandes !
@ Cats : Effectivement, l'idée de base était là, mais les catastrophes se sont enchaînées toutes seules comme des grandes !
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Conférence parémiologique
Déjà le personnage du professeur est bien campé et m'a fait beaucoup rire, et cela a continué tout au long du récit. Une lecture revigorante!
Virgul- Humeur : Optimiste
Re: A - Conférence parémiologique
Merci Virgul. Le Professeur Malo Gène se demande s'il doit être vexé de faire rire ou pas, en ce qui me concerne j'en suis ravie !
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Conférence parémiologique
J'ai adoré cette histoire, Martine ! Je l'ai lue de bout en bout en me régalant et en pouffant de rire !
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Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c'est son génie.
(Charles Baudelaire)
FrançoiseB- Humeur : Positive
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
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