A. Où la Philomène ?

Quand un philosophe me répond, je ne comprends plus ma question, et d'ailleurs parfois, je ne me comprends plus moi-même, c'est dire si mon cas est préoccupant. Alors je cherche du côté de la philosophie tout ce que je pourrais engranger pour comprendre quel est le sens ultime de la vie et de l'univers afin de pouvoir un jour prochain formuler une question que je comprendrais moi-même.

J'ai d'abord recherché quels étaient les grands philosophes. Bien évidemment, aussitôt, j'ai éliminé certains contemporains comme Michel Onfray qui est bien le seul à se croire grand philosophe, mais il n'y a que l'orgueil et la prétention chez lui qui soient d'une immensité colossalement idiote.
J'ai alors pensé à Jankélévitch qui déclare : – “La mort est la maladie des bien portants et des malades. Quand on n’est pas malade, on est encore quelqu’un qui doit mourir”
comme les jeunes je me suis exclamé : oh putain ! C'est mortel !

Alors je me suis dit que Derrida allait me dérider et que sa déconstruction ne tarderait pas à me reconstruire. C'est ainsi que j'ai reçu la fulgurance de sa déclaration : – “Il y a, dans la déconstruction, une figure auto-interprétative [auto-affection] qui n’impose sa nécessité qu’en accumulant les forces qui tentent de la refouler [auto-immunité]”

je l'ai interpellé : — vous pouvez répéter la réponse ? Il m'a regardé et m'a transpercé du regard avec cette sentence qui m'a cloué :
– “Tant que de l’autre en tant qu’autre n’aura pas été de quelque façon “accueilli” dans l’épiphanie, dans le retrait ou la visitation de son visage, il ne saurait y avoir de sens à parler de paix. Avec le même on n’est jamais en paix”

J'ai eu le sentiment de ne pas être sorti de l'auberge philosophique. Ensuite j'ai pensé qu'étant moi-même sur le chemin de devenir une antiquité, j'allais me tourner vers les Grecs et les Romains, Épictète que je trouverais des réponses, Sénèque pas si compliqué finalement, Platon le décor, faisons confiance aux Aristote et t'Héraclite seront bien gardés !
Les modernes de la Renaissance et les Lumières sont venues à ma rescousse :
Diderot a pris Descartes à jouer, Fichte, il s'y connaît le bougre ! Avec lui le Comte est bon, ce n'est pas un Auguste. Hégel parfois fort Kant il est pas content et s'écrit : — Kierkegaard à tes fesses ! Voltaire-toi lui réponds Rousseau j'ai la Spinoza qui me démange !

Bref, tout ce petit monde n'a jamais l'air d'accord sur quoi que ce soit. Ça finit par vous faire Marc-Aurèle dans les esgourdes tout ça. Et c'est justement à ce moment-là que j'ai retrouvé ma question d'origine :
— Ça sert à quoi la philosophie ?

Je m'aperçois que tu connais bien les philosophes actuels...il y en a même un :
Je me demande si c'est un métier " philosophe".

Tu développes très bien la consigne, il y a des phrases qui m'ont empêchées de dormir...

Ah Pierre Desproges, comme tu avais raison!

Jeux de mots qui se jouent des phrases philosophiques. Moi aussi j'ai du car tu en connais une belle panoplie.
Evidemment un excellent cru AlainX !

Depuis le lycée je cherche à comprendre ce que c'est que la philosophie, et je n'ai toujours pas compris !

Euh... finalement, la philosophie, je vais laisser tomber...

Alain !