A. Colère ouvrière

La colère gronde aux conserveries de Penmarch !

Maintenant ça suffit !


De notre correspondante locale : Gwenaela Le Quéméner  

Nos lectrices se souviennent du dossier que nous avons publié à propos des fillettes de 12 à 13 ans, filles de marins-pêcheurs, qui n'ont pas le certificat d'études primaires et dès lors ne peuvent toujours pas être embauchées à l'usine. Certes ce diplôme est une obligation qui est faite aux maires de nos communes. Mais il est temps de penser aux illettrées dont le maigre salaire viendrait grandement aider les familles de marins-pêcheurs. Continuons à œuvrer pour obtenir une modification de la loi du 28 mars 1882. Le simple bon sens suffit pour établir qu'il n'est pas nécessaire d'avoir un bagage d'études pour mettre des sardines dans la saumure, par la suite les mettre en boîte ou balayer les ateliers. Elles ne sont pas sourdes que diable ! Et dès quelles entendent la sirène de l'usine qui appelle les fillettes le soir à l'arrivée des bateaux pour travailler une partie de la nuit, elles sont capables de s'y rendre sans problème. Voilà pourquoi nous proposons à nos lectrices une pétition en page huit qu'il suffit de découper et de renvoyer au bureau du journal, afin de faire pression sur nos politiques qui ne comprennent rien à la situation en bord de mer.
Continuons ce combat-là !

Cette fois la colère gronde chez les ouvrières. Alors que les usines tournent à plein, que l'activité est florissante en cet après-guerre, et que les grands patrons s'enrichissent sur le dos des ouvrières mal payées, il est en de réagir et d'organiser la lutte. Les femmes de marins doivent dès maintenant se regrouper pour établir les cahiers de revendications. Nous ne voulons pas des médailles du travail. Nous voulons des salaires augmentés et des conditions de travail plus décentes, moins pénibles. Les femmes en ont assez d'être taillables et corvéables à merci. Nous ne sommes plus au Moyen Âge !

Femmes ! Il faut convaincre vos maris pêcheurs. Ils doivent se joindre au mouvement. Eux aussi sont concernés. Les chefs de famille doivent s'engager. Les conserveries sont une richesse pour tous les bretons et bretonnes. Elles ne sont pas seulement une richesse pour les patrons !
Femmes de marins, filles de marins, marins, en rejoignant le combat que « La Fronde » mène depuis des années, vous pouvez créer un monde nouveau et plus égalitaire !
Battons-nous tous et toutes !