A. Nocturne en montagne
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A. Nocturne en montagne
Nocturne en montagne
— Trois choses sont fugitives : l'écho, l'arc en ciel, la beauté des femmes, déclara Jean-Eudes, assez doctement, en regardant le ciel étoilé de cette nuit mystérieuse, à flanc de montagne en lisière du bois, qui promettait d'apporter son lot de surprises, enfin c'est ce que chacune de nous espérait.
Malgré tout le respect, pour ne pas dire l'admiration, que toutes ces jeunes femmes avaient pour lui, je trouvais que ces déclarations grandiloquentes finissaient par être surfaites. Passe encore pour l'écho et l'arc-en-ciel, mais la beauté des femmes… est-ce qu'il m'avait bien regardée ? Étais-je une beauté éphémère ?
Et puis, ce n'est pas lui, le grand penseur, qui allait nous faire croire que la beauté d'une femme pouvait se réduire à une plastique qui forcément finirait par vieillir ? La femme était bien plus qu'un corps exhibé.
Je me demandais si la promesse de la nuit enchanteresse allait apporter à ce petit groupe d'adeptes les félicitées annoncées.
Dans le ciel dégagé, la pleine lune. Les Scyptoplumus-kalédopluriums-polychromes-striés n'allaient pas tarder à surgir de terre et s'épanouir sous nos yeux en quelques instants, comme il en était à chaque pleine lune sur ce flanc de montagne et à cet endroit, dont seul Jean Eudes connaissait l'accès.
Je regardais mes compagnes assises, rassemblées de chaque côté de lui. Toutes s'étaient bousculées pour être la plus proche de Jean-Eudes et mieux jouir du phénomène érectile. Cet engouement était terriblement dérisoire. Jean Eudes ne donnait pas le sentiment d'un charisme puissant. Comment pouvait-il avoir une telle influence sur ce groupe ? Le mystère demeurait d'autant que ces dames étaient pour la plupart de grandes intellectuelles et développaient un sens critique indéniable.
Ce n'était pas véritablement mon cas. Je n'étais que de passage. Certes j'avais eu avec Jean Eudes une petite aventure sans lendemain, purement hygiénique. Le sexe me manquait, voilà tout. C'est ce que je pensais. Mais pourquoi donc étais-je encore là finalement ? Probablement pour espérer ce que je n'osais pas m'avouer.
Jean-Eudes, comme à son habitude, discourait avec ce ton professoral qui semblait donner une importance de première grandeur aux lieux communs qu'il déployait avec emphase. C'est ainsi que lentement une forme d'excitation collective s'installa sous les étoiles.
Jean-Eudes se tourna vers moi et toussota pour obtenir le silence :
— Dis-moi, Marie-Octavie, dans ton âme précieuse et serpentine, quel est ton jaillissement créatif à propos de l'éphémère transitoire du velléitaire ondoyant, dans le cadre d'une mouvance instable de la pensée symbolique d'une mollesse aboulique ?
Il posa sur moi un regard intense et aussi pénétrant que son sexe l'autre soir dans mon ventre. J'en ai profité pour passer ma langue lascivement sur mes lèvres entrouvertes que j'avais badigeonnées d'un carmin particulièrement érotisé.
Assise sur le sol, face à lui, j'ai ramené mes genoux contre ma poitrine tout en écartant les cuisses. J'ai fait glisser légèrement ma robe ample. Je savais bien que toutes les autres me regardaient avec une jalousie intense qui ne pouvait aboutir qu'à m'exciter davantage.
J'ai pris ma voix la plus douce et la plus sensuelle et j'ai gémi dans un râle lascif :
— AAAAHHHH ! Jean Euuuuudes !…...
Et j'ai laissé passer un blanc pour que la tension monte,
—………
Puis, me relevant brusquement, debout, droite, les pieds fermes, d'une voix forte et sèche j'ai crié à pleins poumons :
—… TU M'EMMERDES ! CONNARD !
Et c'est alors qu'on entendit l'écho fugitif, si cher à Jean-Eudes :
erde....erde... erde...
nard...nard...nard....
Malgré tout le respect, pour ne pas dire l'admiration, que toutes ces jeunes femmes avaient pour lui, je trouvais que ces déclarations grandiloquentes finissaient par être surfaites. Passe encore pour l'écho et l'arc-en-ciel, mais la beauté des femmes… est-ce qu'il m'avait bien regardée ? Étais-je une beauté éphémère ?
Et puis, ce n'est pas lui, le grand penseur, qui allait nous faire croire que la beauté d'une femme pouvait se réduire à une plastique qui forcément finirait par vieillir ? La femme était bien plus qu'un corps exhibé.
Je me demandais si la promesse de la nuit enchanteresse allait apporter à ce petit groupe d'adeptes les félicitées annoncées.
Dans le ciel dégagé, la pleine lune. Les Scyptoplumus-kalédopluriums-polychromes-striés n'allaient pas tarder à surgir de terre et s'épanouir sous nos yeux en quelques instants, comme il en était à chaque pleine lune sur ce flanc de montagne et à cet endroit, dont seul Jean Eudes connaissait l'accès.
Je regardais mes compagnes assises, rassemblées de chaque côté de lui. Toutes s'étaient bousculées pour être la plus proche de Jean-Eudes et mieux jouir du phénomène érectile. Cet engouement était terriblement dérisoire. Jean Eudes ne donnait pas le sentiment d'un charisme puissant. Comment pouvait-il avoir une telle influence sur ce groupe ? Le mystère demeurait d'autant que ces dames étaient pour la plupart de grandes intellectuelles et développaient un sens critique indéniable.
Ce n'était pas véritablement mon cas. Je n'étais que de passage. Certes j'avais eu avec Jean Eudes une petite aventure sans lendemain, purement hygiénique. Le sexe me manquait, voilà tout. C'est ce que je pensais. Mais pourquoi donc étais-je encore là finalement ? Probablement pour espérer ce que je n'osais pas m'avouer.
Jean-Eudes, comme à son habitude, discourait avec ce ton professoral qui semblait donner une importance de première grandeur aux lieux communs qu'il déployait avec emphase. C'est ainsi que lentement une forme d'excitation collective s'installa sous les étoiles.
Jean-Eudes se tourna vers moi et toussota pour obtenir le silence :
— Dis-moi, Marie-Octavie, dans ton âme précieuse et serpentine, quel est ton jaillissement créatif à propos de l'éphémère transitoire du velléitaire ondoyant, dans le cadre d'une mouvance instable de la pensée symbolique d'une mollesse aboulique ?
Il posa sur moi un regard intense et aussi pénétrant que son sexe l'autre soir dans mon ventre. J'en ai profité pour passer ma langue lascivement sur mes lèvres entrouvertes que j'avais badigeonnées d'un carmin particulièrement érotisé.
Assise sur le sol, face à lui, j'ai ramené mes genoux contre ma poitrine tout en écartant les cuisses. J'ai fait glisser légèrement ma robe ample. Je savais bien que toutes les autres me regardaient avec une jalousie intense qui ne pouvait aboutir qu'à m'exciter davantage.
J'ai pris ma voix la plus douce et la plus sensuelle et j'ai gémi dans un râle lascif :
— AAAAHHHH ! Jean Euuuuudes !…...
Et j'ai laissé passer un blanc pour que la tension monte,
—………
Puis, me relevant brusquement, debout, droite, les pieds fermes, d'une voix forte et sèche j'ai crié à pleins poumons :
—… TU M'EMMERDES ! CONNARD !
Et c'est alors qu'on entendit l'écho fugitif, si cher à Jean-Eudes :
erde....erde... erde...
nard...nard...nard....
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"Écrire, c'est brûler vif, mais aussi renaître de ses cendres. "
Blaise Cendrars
ICI : Le Blog d'AlainX
alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Re: A. Nocturne en montagne
Les Scyptoplumus-kalédopluriums-polychromes striés !!!!
En ferions-nous partie ?
Ce Jean-Eudes pourtant ne ressemble à personne que je connaisse tandis que les grandes intellectuelles aux sens critique indéniable., j'en connais quelques-unes dans ce forum ainsi que leurs envies bien cachées de jouir de phénomènes érectiles...
Bon, j'arrête de chercher de qui il s'agit, tu dois le savoir mieux que moi.
J'adore la chute aussi, et surtout chapeau pour avoir incorporé la photo de façon ludique !
En ferions-nous partie ?
Ce Jean-Eudes pourtant ne ressemble à personne que je connaisse tandis que les grandes intellectuelles aux sens critique indéniable., j'en connais quelques-unes dans ce forum ainsi que leurs envies bien cachées de jouir de phénomènes érectiles...
Bon, j'arrête de chercher de qui il s'agit, tu dois le savoir mieux que moi.
J'adore la chute aussi, et surtout chapeau pour avoir incorporé la photo de façon ludique !
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A. Nocturne en montagne
Amanda a écrit:(...) les grandes intellectuelles aux sens critique indéniable., j'en connais quelques-unes dans ce forum ainsi que leurs envies bien cachées de jouir de phénomènes érectiles...
Bon, j'arrête de chercher de qui il s'agit, tu dois le savoir mieux que moi.
Je comprends bien, la liste en serait bien trop longue…
_________________
"Écrire, c'est brûler vif, mais aussi renaître de ses cendres. "
Blaise Cendrars
ICI : Le Blog d'AlainX
alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Re: A. Nocturne en montagne
Quel souvenir! Cette histoire se passe au temps où je m'appelais Marie Octavie! C'etait le bon temps...
Non ! Ceci dit, bravo à toi de réussir à écrire à la 3 eme personne du féminin singulier. C'est une vraie performance.
La dernière phrase nous fait revenir brutalement les pieds sur terre. J'adore!
Peut être pourrais tu me donner le numéro de téléphone de Jean Eudes? Ce genre de mec me plaît beaucoup.
Non ! Ceci dit, bravo à toi de réussir à écrire à la 3 eme personne du féminin singulier. C'est une vraie performance.
La dernière phrase nous fait revenir brutalement les pieds sur terre. J'adore!
Peut être pourrais tu me donner le numéro de téléphone de Jean Eudes? Ce genre de mec me plaît beaucoup.
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. Nocturne en montagne
Bravo pour cette performance. Je n'en attendais pas moins de toi. Chapeau.
Charlotte- Humeur : tout et rien
Re: A. Nocturne en montagne
Je vais souvent en montagne mais je n'ai jamais croisé Jean-Eudes et ses groupies, faudra que je regarde mieux
silhène- Humeur : positive, autant que possible
Re: A. Nocturne en montagne
D'après Wikipédia :" Jean Eudes, frère de l'historien François Eudes de Mézeray, né le 14 novembre 1601 à Ri, en Normandie (France) et décédé le 19 août 1680 à Caen (France), est un prêtre français oratorien, fondateur d'un institut religieux consacré à la formation des prêtres, et d'un ordre religieux voué à la réhabilitation des « filles repenties ».
Filles repenties qu'il avait lui-même entrainées dans le péché d'après ton histoire. J'aime particulièrement Marie Octavie qui a certes du tempérament mais aussi beaucoup de caractère, et j'adore la fin et l'écho qui en remet une couche.
Filles repenties qu'il avait lui-même entrainées dans le péché d'après ton histoire. J'aime particulièrement Marie Octavie qui a certes du tempérament mais aussi beaucoup de caractère, et j'adore la fin et l'écho qui en remet une couche.
Virgul- Humeur : Optimiste
Re: A. Nocturne en montagne
Excellent
Les Scyptoplumus-kalédopluriums-polychromes-striés t'ont particulièrement bien inspiré!
Un texte qui serait digne de figurer dans l'atelier érotique d'Amanda même si tu y égratignes bien les femmes. Jamais au grand jamais je ne serai une adepte de ce Jean Eudes
Les Scyptoplumus-kalédopluriums-polychromes-striés t'ont particulièrement bien inspiré!
Un texte qui serait digne de figurer dans l'atelier érotique d'Amanda même si tu y égratignes bien les femmes. Jamais au grand jamais je ne serai une adepte de ce Jean Eudes
Sherkane
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