A. Il est venu de l'est
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A. Il est venu de l'est
Le soleil se levait sur la mer, à l’est, comme tous les matins. Une lumière argentée, puis dorée, éblouissante accueillait une belle journée de printemps.
Au début, le navire n’était qu’un petit point à l’horizon, mais au fur et à mesure, on distinguait des détails inquiétants : une grosse coque bleue rouillée, les armatures un peu déglinguées, des cordages se balançant en grinçant. Il avançait par à-coups, en zigzaguant. Il a failli emboutir la bouée d’entrée du port mais a pu accoster de justesse sans défoncer le quai. Pas de signe de vie sur le pont. Les marins sur le quai l’ont amarré avec les élingues pendantes. Un vieux pavillon panamo-libérien bricolé se déchirait sur un mat cassé.
La capitainerie du port a délégué un de ses officiers pour monter à bord, accompagné d’un douanier armé. Ils ont accroché une échelle et sont passés sur le pont, en appelant à voix forte. Silence.
A la timonerie, un homme à peine conscient, brûlant de fièvre, était affalé sur une chaise. C’était lui qui avait amené le navire à quai. On a fait venir l’équipe médicale. En fouillant le bateau, ils ont trouvé au total une quinzaine de passagers sans bagages et un équipage réduit à quatre marins. Tous étaient malades, sauf trois qui ne le seraient plus jamais. Ils étaient fiévreux, boursouflés et respiraient à grand-peine. On a aussitôt suspecté une maladie contagieuse, pas identifiée pour le moment, un empoisonnement ou une irradiation par une substance inconnue.
L’hôpital a organisé à la hâte une aile du bâtiment en section de quarantaine et demandé des volontaires parmi le personnel. Les soignants se décarcassaient pour stabiliser les patients. Les examens ont commencé, les prélèvements partaient directement au centre des maladies dangereuses convoyés par des motards de la gendarmerie.
Au départ, aucune réponse claire du labo. On a lancé des analyses encore plus poussées. La piste de l’irradiation a été écartée, puis celle du poison. On suspectait désormais une bactérie mortelle, mutante. Il était difficile de savoir d’où venait le navire, les malades déliraient dans une langue incompréhensible, n’avaient pas de caractéristiques physiques notables et étaient hors d’état de tenir une conversation. Pour le moment, la maladie semblait bloquée dans l'hôpital. Quelques jours plus tard, deux soignants étaient malades et mis en isolement.
Les recherches par satellite ont pu déterminer la route suivie par le bateau. Il était parti d’une île au nord des côtes turques, connue pour rassembler les réfugiés du monde entier. Le gouvernement a envoyé des enquêteurs sur place.
La traque avait commencé.
Au début, le navire n’était qu’un petit point à l’horizon, mais au fur et à mesure, on distinguait des détails inquiétants : une grosse coque bleue rouillée, les armatures un peu déglinguées, des cordages se balançant en grinçant. Il avançait par à-coups, en zigzaguant. Il a failli emboutir la bouée d’entrée du port mais a pu accoster de justesse sans défoncer le quai. Pas de signe de vie sur le pont. Les marins sur le quai l’ont amarré avec les élingues pendantes. Un vieux pavillon panamo-libérien bricolé se déchirait sur un mat cassé.
La capitainerie du port a délégué un de ses officiers pour monter à bord, accompagné d’un douanier armé. Ils ont accroché une échelle et sont passés sur le pont, en appelant à voix forte. Silence.
A la timonerie, un homme à peine conscient, brûlant de fièvre, était affalé sur une chaise. C’était lui qui avait amené le navire à quai. On a fait venir l’équipe médicale. En fouillant le bateau, ils ont trouvé au total une quinzaine de passagers sans bagages et un équipage réduit à quatre marins. Tous étaient malades, sauf trois qui ne le seraient plus jamais. Ils étaient fiévreux, boursouflés et respiraient à grand-peine. On a aussitôt suspecté une maladie contagieuse, pas identifiée pour le moment, un empoisonnement ou une irradiation par une substance inconnue.
L’hôpital a organisé à la hâte une aile du bâtiment en section de quarantaine et demandé des volontaires parmi le personnel. Les soignants se décarcassaient pour stabiliser les patients. Les examens ont commencé, les prélèvements partaient directement au centre des maladies dangereuses convoyés par des motards de la gendarmerie.
Au départ, aucune réponse claire du labo. On a lancé des analyses encore plus poussées. La piste de l’irradiation a été écartée, puis celle du poison. On suspectait désormais une bactérie mortelle, mutante. Il était difficile de savoir d’où venait le navire, les malades déliraient dans une langue incompréhensible, n’avaient pas de caractéristiques physiques notables et étaient hors d’état de tenir une conversation. Pour le moment, la maladie semblait bloquée dans l'hôpital. Quelques jours plus tard, deux soignants étaient malades et mis en isolement.
Les recherches par satellite ont pu déterminer la route suivie par le bateau. Il était parti d’une île au nord des côtes turques, connue pour rassembler les réfugiés du monde entier. Le gouvernement a envoyé des enquêteurs sur place.
La traque avait commencé.
Daboum- Humeur : jusqu'ici, ça va
Re: A. Il est venu de l'est
Je frémis...
Autre hypothèse à la pandémie ?
Excellente progression du texte, précision des mots, tu ferais un bon reporter !
Autre hypothèse à la pandémie ?
Excellente progression du texte, précision des mots, tu ferais un bon reporter !
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A. Il est venu de l'est
Un excellent texte, bien écrit.
Une sorte de brief pour appâter le producteur d'une série télévisée internationale à succès.
Il n'y a pas que la traque qui a commencé ! La machine à cash va pouvoir se mettre en route pour la saison 1, puis la 2, la 3, et ainsi de suite.
Tes vieux jours sont assurés avec des royalties mirobolantes !
Une sorte de brief pour appâter le producteur d'une série télévisée internationale à succès.
Il n'y a pas que la traque qui a commencé ! La machine à cash va pouvoir se mettre en route pour la saison 1, puis la 2, la 3, et ainsi de suite.
Tes vieux jours sont assurés avec des royalties mirobolantes !
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"Écrire, c'est brûler vif, mais aussi renaître de ses cendres. "
Blaise Cendrars
ICI : Le Blog d'AlainX
alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Re: A. Il est venu de l'est
Très bonne idée pour la consigne, c'est bien raconté, je n'ai été gênée que par la conjugaison des verbes au passé composé, j'aurais préféré le passé-simple.
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: A. Il est venu de l'est
Très bonne approche de la consigne.
Ça me fait penser plutôt à un article de journal, mais c'est cela l'originalité du texte.
Ça me fait penser plutôt à un article de journal, mais c'est cela l'originalité du texte.
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. Il est venu de l'est
Tout à fait Zéphyrine, c'était mon idée de départ, un article de magazine ou de journal populaire. D'où un langage simple, presque parlé. Désolée Myrte, j'ai relu le texte en tenant compte de ta remarque, mais j'ai beau aimer les temps du passé, que ce soit le passé simple ou, le must, le passé surcomposé (ça a eu payé !), ils paraissaient un peu artificiels dans un texte populaire. Je rêve d'une consigne imposant l'imparfait du subjonctif ou le conditionnel passé 2e forme... Ma chère comtesse de Ségur viendrait peut-être nous aider
et hors sujet, voici un concours textes et/ou photos https://commons.wikimedia.org/wiki/Commons:Wiki_Loves_Switzerland_2020/fr qui finit à la fin du mois.
et hors sujet, voici un concours textes et/ou photos https://commons.wikimedia.org/wiki/Commons:Wiki_Loves_Switzerland_2020/fr qui finit à la fin du mois.
Daboum- Humeur : jusqu'ici, ça va
Re: A. Il est venu de l'est
Pour faire plaisir à Myrte
Le soleil se levait sur la mer, à l’est, comme tous les matins. Une lumière argentée, puis dorée, éblouissante accueillait une belle journée de printemps.
Au début, le navire n’était qu’un petit point à l’horizon, mais au fur et à mesure, on distingua des détails inquiétants : une grosse coque bleue rouillée, les armatures un peu déglinguées, des cordages se balançant en grinçant. Il avançait par à-coups, en zigzaguant. Il faillit emboutir la bouée d’entrée du port mais accosta de justesse sans défoncer le quai. Pas de signe de vie sur le pont. Les marins sur le quai l’amarrèrent avec les élingues pendantes. Un vieux pavillon panamo-libérien bricolé se déchirait sur un mat cassé.
La capitainerie du port délégua un de ses officiers pour monter à bord, accompagné d’un douanier armé. Ils accrochèrent une échelle et passèrent sur le pont, en appelant à voix forte. Silence.
A la timonerie, un homme à peine conscient, brûlant de fièvre, était affalé sur une chaise. C’était lui qui avait amené le navire à quai. On fit venir l’équipe médicale. En fouillant le bateau, ils trouvèrent au total une quinzaine de passagers sans bagages et un équipage réduit à quatre marins. Tous étaient malades, sauf trois qui ne le seraient plus jamais. Ils étaient fiévreux, boursouflés et respiraient à grand-peine. On suspecta aussitôt une maladie contagieuse, pas identifiée pour le moment, un empoisonnement ou une irradiation par une substance inconnue.
L’hôpital organisa à la hâte une aile du bâtiment en section de quarantaine et demanda des volontaires parmi le personnel. Les soignants se décarcassaient pour stabiliser les patients. Les examens commencèrent, les prélèvements partaient directement au centre des maladies dangereuses convoyés par des motards de la gendarmerie.
Au départ, aucune réponse claire du labo. On lança des analyses encore plus poussées. La piste de l’irradiation fut écartée, puis celle du poison. On suspectait désormais une bactérie mortelle, mutante. Il était difficile de savoir d’où venait le navire, les malades déliraient dans une langue incompréhensible, n’avaient pas de caractéristiques physiques notables et étaient hors d’état de tenir une conversation. Pour le moment, la maladie semblait bloquée dans l'hôpital. Quelques jours plus tard, deux soignants furent déclarés malades et mis en isolement.
Les recherches par satellite déterminèrent la route suivie par le bateau. Il était parti d’une île au nord des côtes turques, connue pour rassembler les réfugiés du monde entier. Le gouvernement envoya des enquêteurs sur place.
La traque avait commencé.
et voici donc le texte plus littéraire et celui, plus racoleur, du premier jet tout en haut du fil. A vous de choisir !
Le soleil se levait sur la mer, à l’est, comme tous les matins. Une lumière argentée, puis dorée, éblouissante accueillait une belle journée de printemps.
Au début, le navire n’était qu’un petit point à l’horizon, mais au fur et à mesure, on distingua des détails inquiétants : une grosse coque bleue rouillée, les armatures un peu déglinguées, des cordages se balançant en grinçant. Il avançait par à-coups, en zigzaguant. Il faillit emboutir la bouée d’entrée du port mais accosta de justesse sans défoncer le quai. Pas de signe de vie sur le pont. Les marins sur le quai l’amarrèrent avec les élingues pendantes. Un vieux pavillon panamo-libérien bricolé se déchirait sur un mat cassé.
La capitainerie du port délégua un de ses officiers pour monter à bord, accompagné d’un douanier armé. Ils accrochèrent une échelle et passèrent sur le pont, en appelant à voix forte. Silence.
A la timonerie, un homme à peine conscient, brûlant de fièvre, était affalé sur une chaise. C’était lui qui avait amené le navire à quai. On fit venir l’équipe médicale. En fouillant le bateau, ils trouvèrent au total une quinzaine de passagers sans bagages et un équipage réduit à quatre marins. Tous étaient malades, sauf trois qui ne le seraient plus jamais. Ils étaient fiévreux, boursouflés et respiraient à grand-peine. On suspecta aussitôt une maladie contagieuse, pas identifiée pour le moment, un empoisonnement ou une irradiation par une substance inconnue.
L’hôpital organisa à la hâte une aile du bâtiment en section de quarantaine et demanda des volontaires parmi le personnel. Les soignants se décarcassaient pour stabiliser les patients. Les examens commencèrent, les prélèvements partaient directement au centre des maladies dangereuses convoyés par des motards de la gendarmerie.
Au départ, aucune réponse claire du labo. On lança des analyses encore plus poussées. La piste de l’irradiation fut écartée, puis celle du poison. On suspectait désormais une bactérie mortelle, mutante. Il était difficile de savoir d’où venait le navire, les malades déliraient dans une langue incompréhensible, n’avaient pas de caractéristiques physiques notables et étaient hors d’état de tenir une conversation. Pour le moment, la maladie semblait bloquée dans l'hôpital. Quelques jours plus tard, deux soignants furent déclarés malades et mis en isolement.
Les recherches par satellite déterminèrent la route suivie par le bateau. Il était parti d’une île au nord des côtes turques, connue pour rassembler les réfugiés du monde entier. Le gouvernement envoya des enquêteurs sur place.
La traque avait commencé.
et voici donc le texte plus littéraire et celui, plus racoleur, du premier jet tout en haut du fil. A vous de choisir !
Daboum- Humeur : jusqu'ici, ça va
Re: A. Il est venu de l'est
Merci Daboum pour cette version au passé simple, je trouve qu'elle rend ton texte encore plus beau. Je me suis amusée à le relire en conjuguant les verbe au présent de l'indicatif narratif pour un style plus journalistique, je l'ai trouvé pas mal aussi.
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: A. Il est venu de l'est
J'aime les deux versions, et surtout le récit, qui fait frémir.
Il me rappelle ces histoires de bateaux des siècles précédents qui accostaient dans les ports avec des marins malades ou décimés par la peste, et la maladie qui déferlait ensuite dans les terres.
Il me rappelle ces histoires de bateaux des siècles précédents qui accostaient dans les ports avec des marins malades ou décimés par la peste, et la maladie qui déferlait ensuite dans les terres.
silhène- Humeur : positive, autant que possible
Re: A. Il est venu de l'est
Je préfère la deuxième version. je la trouve plus fluide à la lecture que la première.
Sinon j'aime tout particulièrement le début de ton texte avec l'arrivée du bateau. Je trouve que cela colle très bien avec la photo. L'espace infini de la photo et le bateau qui se matérialise de plus en plus avec les détails. Il y a un coté inquiétant, "surnaturel" que j'aime beaucoup. Du coup je suis un peu sur ma faim sur la suite du texte car je trouve qu'on perd un peu cette ambiance
En tout cas bravo pour ce texte
Sinon j'aime tout particulièrement le début de ton texte avec l'arrivée du bateau. Je trouve que cela colle très bien avec la photo. L'espace infini de la photo et le bateau qui se matérialise de plus en plus avec les détails. Il y a un coté inquiétant, "surnaturel" que j'aime beaucoup. Du coup je suis un peu sur ma faim sur la suite du texte car je trouve qu'on perd un peu cette ambiance
En tout cas bravo pour ce texte
Sherkane
Re: A. Il est venu de l'est
J'aime les deux versions car elles confèrent un climat différent, mais j'ai tout de même une petite préférence pour la deuxième.
Bravo Daboum !
Bravo Daboum !
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Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c'est son génie.
(Charles Baudelaire)
FrançoiseB- Humeur : Positive
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