A. Les Gardiens
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A. Les Gardiens
La barque glissait sur l’eau, légère, insoupçonnable, presque invisible dans le crépuscule nuageux.
Ses occupants s’appliquaient à manier les rames avec force mais sans faire de bruit, en signalant aussi peu que possible leurs mouvements.
Déjà éloignés de la côte, mais pas encore assez….
A leurs pieds, un baluchon, du matériel de pêche, quelques jarres, et plusieurs sacs, emplis de rouleaux d’écriture, entassés pêle-mêle à la va-vite, qui témoignaient d’un départ précipité.
Les deux pleuraient silencieusement, le regard tourné vers cette terre, leur terre.
Ils quittaient tout, dans un déchirement et un chagrin profonds, pour avoir une chance de survivre.
L’embarcation continuait à avancer, l’île se rétrécissait lentement, bientôt elle ne serait plus qu’une fine ligne sombre sous les dernières lueurs du jour.
Eux, survivants, avaient la lourde tâche de naviguer sans encombre dans cette vaste étendue inconnue, dans laquelle ils ne s’étaient jamais aventurés aussi loin.
Il se racontait dans leur village qu’à six jours de mer existait une terre hospitalière, fertile, et aux habitants pacifiques.
C’était la première étape de leur fuite, l’endroit où leur père avait exigé qu’ils aillent, lui-même étant trop âgé et trop faible pour un si long voyage.
Première halte avant un départ vers une autre destination plus lointaine, plus sûre, plus définitive…
Les rameurs emportaient dans leurs sacs l’histoire de leur peuple et tout un savoir ancien et infiniment précieux transmis de génération en génération, et que peu savaient décrypter.
Ce serait leur rôle, leur devoir, de déployer ce savoir et de transmettre la connaissance, pour qu’elle continue à exister, toujours.
Au moment du départ et de l’irrémédiable séparation, leur père avait gravement hoché la tête, avant de les serrer une dernière fois dans la toute faible force de ses bras, puis il avait quitté la grève, le cœur fracassé, jetant un dernier regard sur la barque qui s’éloignait.
Il devait maintenant rejoindre les siens et essayer d’échapper au danger mortel qui s’annonçait.
La toute première lueur est apparue dans les terres, bientôt suivie par d’autres, nombreuses, comme autant de foyers funestes, mais bien visibles des fugitifs.
La traque avait commencé…
Ses occupants s’appliquaient à manier les rames avec force mais sans faire de bruit, en signalant aussi peu que possible leurs mouvements.
Déjà éloignés de la côte, mais pas encore assez….
A leurs pieds, un baluchon, du matériel de pêche, quelques jarres, et plusieurs sacs, emplis de rouleaux d’écriture, entassés pêle-mêle à la va-vite, qui témoignaient d’un départ précipité.
Les deux pleuraient silencieusement, le regard tourné vers cette terre, leur terre.
Ils quittaient tout, dans un déchirement et un chagrin profonds, pour avoir une chance de survivre.
L’embarcation continuait à avancer, l’île se rétrécissait lentement, bientôt elle ne serait plus qu’une fine ligne sombre sous les dernières lueurs du jour.
Eux, survivants, avaient la lourde tâche de naviguer sans encombre dans cette vaste étendue inconnue, dans laquelle ils ne s’étaient jamais aventurés aussi loin.
Il se racontait dans leur village qu’à six jours de mer existait une terre hospitalière, fertile, et aux habitants pacifiques.
C’était la première étape de leur fuite, l’endroit où leur père avait exigé qu’ils aillent, lui-même étant trop âgé et trop faible pour un si long voyage.
Première halte avant un départ vers une autre destination plus lointaine, plus sûre, plus définitive…
Les rameurs emportaient dans leurs sacs l’histoire de leur peuple et tout un savoir ancien et infiniment précieux transmis de génération en génération, et que peu savaient décrypter.
Ce serait leur rôle, leur devoir, de déployer ce savoir et de transmettre la connaissance, pour qu’elle continue à exister, toujours.
Au moment du départ et de l’irrémédiable séparation, leur père avait gravement hoché la tête, avant de les serrer une dernière fois dans la toute faible force de ses bras, puis il avait quitté la grève, le cœur fracassé, jetant un dernier regard sur la barque qui s’éloignait.
Il devait maintenant rejoindre les siens et essayer d’échapper au danger mortel qui s’annonçait.
La toute première lueur est apparue dans les terres, bientôt suivie par d’autres, nombreuses, comme autant de foyers funestes, mais bien visibles des fugitifs.
La traque avait commencé…
silhène- Humeur : positive, autant que possible
Re: A. Les Gardiens
Oh quel beau début pour une épopée d'héroic-fantaisie du genre de celles de Pierre Bottero ! J'attends les cinq volumes à 500 pages chacun
Très beau texte avec toute la pression des Gardiens de la mémoire, très intense et émouvant.
Très beau texte avec toute la pression des Gardiens de la mémoire, très intense et émouvant.
Daboum- Humeur : jusqu'ici, ça va
Re: A. Les Gardiens
Épisode poignant de cette vie de réfugiés qui tendent vers un rêve, un Eldorado, un mirage...
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: A. Les Gardiens
Très émouvant ton texte! Très bien écrit et très belles descriptions!
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. Les Gardiens
J'aime beaucoup ton texte. L'atmosphère que tu décris, toute la part de mystère dans le récit. Les phrases courtes donnent beaucoup d'intensité au récit
Sherkane
Re: A. Les Gardiens
Atmosphère bien rendue, mais pour moi, ce texte reste mystérieux, je suppose que c'est voulu.
Je me pose pas mal de questions, sur l'île, le père, la transmission, et la fin....
Je me pose pas mal de questions, sur l'île, le père, la transmission, et la fin....
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A. Les Gardiens
Merci pour vos commentaires
@Amanda : tout comme toi, je me pose des questions sur ce texte, j'ai les grandes lignes en tête, mais pas les détails, je ne les ai pas forcément cherchés, non plus...
Pour la fin : l'île est attaquée, les agresseurs mettent le feu et poursuivent les habitants, j'avoue, ce n'était pas très explicite
@Amanda : tout comme toi, je me pose des questions sur ce texte, j'ai les grandes lignes en tête, mais pas les détails, je ne les ai pas forcément cherchés, non plus...
Pour la fin : l'île est attaquée, les agresseurs mettent le feu et poursuivent les habitants, j'avoue, ce n'était pas très explicite
silhène- Humeur : positive, autant que possible
Re: A. Les Gardiens
Cela me fait penser aux émigrants qui sont obligés de fuir leur pays pour sauver leur peau, mais qui hélas ne la sauvent pas toujours...
Très bien écrit, Silhène.
Très bien écrit, Silhène.
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Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c'est son génie.
(Charles Baudelaire)
FrançoiseB- Humeur : Positive
Re: A. Les Gardiens
Beau, fort, poignant, une écriture superbe. J'aimerais connaitre la suite du texte, si tu peux l'écrire un jour...
Plumentête- Humeur : optimiste parfois sceptique
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