A- l’Algérie
+10
Brigou
Zephyrine
Amanda
Xavier Eblo
Admin
Myrte
alainx
Daboum
automne
Cassy
14 participants
Kaléïdoplumes 4 :: Archives 2019/2023 :: Espace Ecriture et Photo :: Ecriture et Photo sur consigne :: Consignes 583
Page 1 sur 1
A- l’Algérie
J’ai pris cette photo au printemps 1956. Je voulais emporter avec moi un souvenir. Le bar Aimé, c’est celui de mon père. Avant c’était le café du coin. Quand mon père en a hérité, il venait tout juste de se marier et il s’est empressé de changer l’enseigne pour honorer ma mère qu’il aimait depuis sa plus tendre enfance. Il se tient fièrement devant l’entrée avec elle à ses côtés. Le gars assis à la table, c’est l’oncle Auguste, un dur à cuire qui a participé à la bataille des Ardennes en 1945. Quand il a appris que j’étais appelé sous les drapeaux et que j’allais partir là-bas. Il m’a tapé sur l’épaule en me disant :
- T’inquiètes pas petit, tu vas voir du pays et puis l’Algérie c’est la France et y a pas de raison que ça le reste pas. vous aurez vite fait de mater la rébellion.
J’avais tout juste vingt ans et je venais d’obtenir mon diplôme d’instituteur. J’avais l’insouciance de la jeunesse et un avenir tout tracé devant moi. Ces dix-huit mois de service militaire, je m’en serais bien passé, courir les bals était pour moi bien plus important qu’apprendre à marcher au pas.
Malheureusement il n’était plus question de faire mon service en France mais de partir en Algérie, colonie Française qui pourtant restait pour moi un pays étranger. Et les dix-huit mois se sont transformés en trois longues années.
Après quatre mois de manœuvres à Marseille on nous a expliqué que nous allions défendre l'Algérie française, que nous étions des soldats et que nous allions nous battre mais aussi construire des routes, surveiller des marchés, faire l'école et accompagner des campagnes de vaccination. Nous sommes tous partis avec pour simple mission le maintien de l’ordre et lorsque nous reviendrons trois ans plus tard, nous aurons fait la guerre. Nous aurons connu l’horreur des exécutions sommaires, des charniers, des femmes violées, des hommes torturés et des enfants affamés et nous n’aurons comme bagage de retour que nos silences.
Lorsque j’ai embarqué sur le bateau pour Alger, j’étais euphorique. Tout était nouveau pour moi, le bateau, le voyage et une terre jusque là inconnue. J’avais dans mes bagages la photo du bar Aimé, elle sera mon seul lien avec mon passé durant les trois années suivantes.
J’ai découvert l’Algérie, un pays envoûtant mais si différent de la France. À mon arrivée, le premier choc fut thermique: il faisait une chaleur accablante et j’ai mis plusieurs semaines à m’y habituer. Le second choc fut visuel: Alger la blanche était fascinante. Alger, ville de richesses et de mendiants, grouillante d’hommes vêtus de Kechabias où résonnait cinq fois par jour la voix du muezzin qui appelait à la prière. Nous avons quitté la ville après deux jours pour emprunter un train qui descendait vers le Sud. J’imaginais l’Algérie comme un immense désert et j’ai découvert des forêts, des hauts plateaux et une chaîne de montagne, et puis le Sahara bien sûr. Une palette de couleurs flamboyantes qui restera à jamais graver dans ma mémoire.
En Algérie la beauté côtoyait l’injustice. Les inégalités entre les Pieds Noirs et les Algériens me sautaient aux yeux. Les premiers ayant souvent une attitude méprisante envers les seconds. Nous étions venus pour développer un lien d’égalité et de respect, nous avons découvert un pays divisé, des Algériens brimés et appauvris qui se révoltaient. Nous étions assis sur une poudrière.
C’est bien d’une guerre dont il s’agissait, une guerre où tous les coups étaient permis. Certains jeunes appelés, dirigés par des officiers assoiffés de sang, trouvaient là un terrain de jeu pour assouvir leur sadisme. La torture devenait monnaie courante. Mes nuits étaient hantées par la vision de charniers à ciel ouvert, d’exécutions sommaires et de femmes suppliant d’épargner leurs enfants.
La peur est la pire des conseillères et nous crevions tous de peur. Peur d’être égorgé au détour d’un chemin, d’être fait prisonnier et torturé à notre tour, peur de crever avant d’avoir revu nos familles, peur de tuer, de lever le fusil, de viser et de tuer un paysan que nous prenions pour un moudjahidine. Peur de commettre des atrocités en voulant venger un camarade tué au combat. Nous devenions des animaux, un jour traqués, un jour chasseurs. J’ai tué et je n’étais pas prêt à ça.
Dans le bateau qui me ramenait chez moi, j’ai pleuré comme un gosse. Pleuré de soulagement car j’étais en vie et je rentrais enfin à la maison. Pleuré de honte pour le sang que j’avais versé, pour ce peuple que nous avions martyrisé.
Plus tard j’ai pleuré de tristesse pour l’immense gâchis que cette guerre avait entraîné. Des harkis abandonnés par le gouvernement français, des pieds noirs chassés d’Algérie, déracinés et ruinés. Des Algériens divisés sur une terre souillée par le sang et les larmes.
Au bar Aimé, la vie paisible avait continué, sans moi. À mon retour, je n’ai pas eu les mots pour parler. Oncle Auguste continuait à raconter sa guerre, entre deux verres de rouge, moi je voulais juste oublier la mienne et ne pas penser que peut être, peut être nous nous étions comportés là-bas comme les allemands s’étaient comportés chez nous.
Les années ont passé, je me suis marié, j’ai fait toute ma carrière dans l’école du village, d’abord comme instituteur puis comme directeur. J’ai eu deux enfants qui ont suivi mes traces.
Enfin à la retraite, je me répare du traumatisme vécu à l’âge de vingt ans. Je passe dans les collèges pour raconter ma guerre à moi, car c’était bien une guerre qui n’a a eu ni vainqueurs ni vaincus.
Voilà, vous savez tout.
- T’inquiètes pas petit, tu vas voir du pays et puis l’Algérie c’est la France et y a pas de raison que ça le reste pas. vous aurez vite fait de mater la rébellion.
J’avais tout juste vingt ans et je venais d’obtenir mon diplôme d’instituteur. J’avais l’insouciance de la jeunesse et un avenir tout tracé devant moi. Ces dix-huit mois de service militaire, je m’en serais bien passé, courir les bals était pour moi bien plus important qu’apprendre à marcher au pas.
Malheureusement il n’était plus question de faire mon service en France mais de partir en Algérie, colonie Française qui pourtant restait pour moi un pays étranger. Et les dix-huit mois se sont transformés en trois longues années.
Après quatre mois de manœuvres à Marseille on nous a expliqué que nous allions défendre l'Algérie française, que nous étions des soldats et que nous allions nous battre mais aussi construire des routes, surveiller des marchés, faire l'école et accompagner des campagnes de vaccination. Nous sommes tous partis avec pour simple mission le maintien de l’ordre et lorsque nous reviendrons trois ans plus tard, nous aurons fait la guerre. Nous aurons connu l’horreur des exécutions sommaires, des charniers, des femmes violées, des hommes torturés et des enfants affamés et nous n’aurons comme bagage de retour que nos silences.
Lorsque j’ai embarqué sur le bateau pour Alger, j’étais euphorique. Tout était nouveau pour moi, le bateau, le voyage et une terre jusque là inconnue. J’avais dans mes bagages la photo du bar Aimé, elle sera mon seul lien avec mon passé durant les trois années suivantes.
J’ai découvert l’Algérie, un pays envoûtant mais si différent de la France. À mon arrivée, le premier choc fut thermique: il faisait une chaleur accablante et j’ai mis plusieurs semaines à m’y habituer. Le second choc fut visuel: Alger la blanche était fascinante. Alger, ville de richesses et de mendiants, grouillante d’hommes vêtus de Kechabias où résonnait cinq fois par jour la voix du muezzin qui appelait à la prière. Nous avons quitté la ville après deux jours pour emprunter un train qui descendait vers le Sud. J’imaginais l’Algérie comme un immense désert et j’ai découvert des forêts, des hauts plateaux et une chaîne de montagne, et puis le Sahara bien sûr. Une palette de couleurs flamboyantes qui restera à jamais graver dans ma mémoire.
En Algérie la beauté côtoyait l’injustice. Les inégalités entre les Pieds Noirs et les Algériens me sautaient aux yeux. Les premiers ayant souvent une attitude méprisante envers les seconds. Nous étions venus pour développer un lien d’égalité et de respect, nous avons découvert un pays divisé, des Algériens brimés et appauvris qui se révoltaient. Nous étions assis sur une poudrière.
C’est bien d’une guerre dont il s’agissait, une guerre où tous les coups étaient permis. Certains jeunes appelés, dirigés par des officiers assoiffés de sang, trouvaient là un terrain de jeu pour assouvir leur sadisme. La torture devenait monnaie courante. Mes nuits étaient hantées par la vision de charniers à ciel ouvert, d’exécutions sommaires et de femmes suppliant d’épargner leurs enfants.
La peur est la pire des conseillères et nous crevions tous de peur. Peur d’être égorgé au détour d’un chemin, d’être fait prisonnier et torturé à notre tour, peur de crever avant d’avoir revu nos familles, peur de tuer, de lever le fusil, de viser et de tuer un paysan que nous prenions pour un moudjahidine. Peur de commettre des atrocités en voulant venger un camarade tué au combat. Nous devenions des animaux, un jour traqués, un jour chasseurs. J’ai tué et je n’étais pas prêt à ça.
Dans le bateau qui me ramenait chez moi, j’ai pleuré comme un gosse. Pleuré de soulagement car j’étais en vie et je rentrais enfin à la maison. Pleuré de honte pour le sang que j’avais versé, pour ce peuple que nous avions martyrisé.
Plus tard j’ai pleuré de tristesse pour l’immense gâchis que cette guerre avait entraîné. Des harkis abandonnés par le gouvernement français, des pieds noirs chassés d’Algérie, déracinés et ruinés. Des Algériens divisés sur une terre souillée par le sang et les larmes.
Au bar Aimé, la vie paisible avait continué, sans moi. À mon retour, je n’ai pas eu les mots pour parler. Oncle Auguste continuait à raconter sa guerre, entre deux verres de rouge, moi je voulais juste oublier la mienne et ne pas penser que peut être, peut être nous nous étions comportés là-bas comme les allemands s’étaient comportés chez nous.
Les années ont passé, je me suis marié, j’ai fait toute ma carrière dans l’école du village, d’abord comme instituteur puis comme directeur. J’ai eu deux enfants qui ont suivi mes traces.
Enfin à la retraite, je me répare du traumatisme vécu à l’âge de vingt ans. Je passe dans les collèges pour raconter ma guerre à moi, car c’était bien une guerre qui n’a a eu ni vainqueurs ni vaincus.
Voilà, vous savez tout.
Cassy- Admin
- Humeur : Emotionnellement vivante
RE A ; L'Algérie
Bravo Cassy pour ce texte tragique et poignant, c'est une page d'Histoire .
automne- Humeur : égale
Re: A- l’Algérie
C'est bouleversant, cette chape de silence sur la guerre d'Algérie, j'ai connu deux personnes qui l'ont faite et n'en ont jamais parlé, sauf quand ils étaient très saouls et que leurs barrières sautaient.
Très beau texte, pudique et sensible. Bravo Cassy.
Très beau texte, pudique et sensible. Bravo Cassy.
Daboum- Humeur : jusqu'ici, ça va
Re: A- l’Algérie
Une belle évocation pudique, parlante et tragique de cette époque où on parlait des « événements d'Algérie », car bien sûr « là-bas », il n'y a jamais eu de guerre…
Un rappel de ce que l'on voudrait oublier. La France était un terrible pays colonialiste et impérialiste. Notre « empire colonial » un peu partout dans le monde, Indochine, Algérie, Afrique Noire, et j'en passe…. Notre « mission civilisatrice », tellement marquée par les nombreuses atrocités commises. Et maintenant on pense que nous avons pour mission de faire la leçon aux autres…
Bien entendu on pourrait aussi parler de l'empire colonial belge, britannique, allemand, portugais, espagnol, et tant d'autres qui valent aussi leur pesant d'esclavage civilisateur…
Un rappel de ce que l'on voudrait oublier. La France était un terrible pays colonialiste et impérialiste. Notre « empire colonial » un peu partout dans le monde, Indochine, Algérie, Afrique Noire, et j'en passe…. Notre « mission civilisatrice », tellement marquée par les nombreuses atrocités commises. Et maintenant on pense que nous avons pour mission de faire la leçon aux autres…
Bien entendu on pourrait aussi parler de l'empire colonial belge, britannique, allemand, portugais, espagnol, et tant d'autres qui valent aussi leur pesant d'esclavage civilisateur…
_________________
"Écrire, c'est brûler vif, mais aussi renaître de ses cendres. "
Blaise Cendrars
ICI : Le Blog d'AlainX
alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Re: A- l’Algérie
Je suis très touchée par ton texte car il semble un témoignage réel relaté par un proche peut être car il est criant de vérité.J'ai moi-même un beau frère plus âgé que moi qui a dû partir aussi pour cette guerre, il lui est difficile d'en parler sans verser une larme.
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: A- l’Algérie
Myrte: très touchée que tu aies l’impression que c’est du vécu. Car j’ai tout inventé
Mais cela veut dire que je n’étais pas loin de la vérité
Mais cela veut dire que je n’étais pas loin de la vérité
_________________
Bonjour Invité, je suis heureuse de te compter parmi les Kaléïdoplumiens
Admi......ratrice de vos mots !!!!!.
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A- l’Algérie
Cassy,
Je rejoins tous tes lecteurs dans leur commentaire. Ton texte est poignant et l'on pourrait croire que tu as écris un témoignage personnel. Tes mots touchent le lecteur en plein cœur ou pour qui a une âme. Et ça a été mon cas.
Toutes les guerres, quelle que soit l'époque ou les causes, sont sales. Beaucoup d'anciens combattants et de militaires refusent de parler de ce qu'ils ont vécu ou de ce qu'ils ressentent... souvent par peur qu'on les juge et qu'on ne les comprenne pas. Comment des civils et encore bien plus leur propre famille, pourraient le comprendre. Les horreurs qu'ils ont vécu... bien que certains en parlent lorsque les barrières cassent (comme l'a écrit Daboun), sont leur fardeau et ils doivent vivre (ou survivre) avec.
Et pour revenir sur ce qu'à écrit AlainX (que je rejoins complètement d'ailleurs!!) ce n'est pas seulement propre à certaines nations.... mais à l'homme, tout simplement hélas!!!)
En tout cas, c'est un très beau texte, un texte poignant et tellement vrai (même si tu as tout inventé !! )
Bravo mon Gourou!!!!
Je rejoins tous tes lecteurs dans leur commentaire. Ton texte est poignant et l'on pourrait croire que tu as écris un témoignage personnel. Tes mots touchent le lecteur en plein cœur ou pour qui a une âme. Et ça a été mon cas.
Toutes les guerres, quelle que soit l'époque ou les causes, sont sales. Beaucoup d'anciens combattants et de militaires refusent de parler de ce qu'ils ont vécu ou de ce qu'ils ressentent... souvent par peur qu'on les juge et qu'on ne les comprenne pas. Comment des civils et encore bien plus leur propre famille, pourraient le comprendre. Les horreurs qu'ils ont vécu... bien que certains en parlent lorsque les barrières cassent (comme l'a écrit Daboun), sont leur fardeau et ils doivent vivre (ou survivre) avec.
Et pour revenir sur ce qu'à écrit AlainX (que je rejoins complètement d'ailleurs!!) ce n'est pas seulement propre à certaines nations.... mais à l'homme, tout simplement hélas!!!)
En tout cas, c'est un très beau texte, un texte poignant et tellement vrai (même si tu as tout inventé !! )
Bravo mon Gourou!!!!
Xavier Eblo- Humeur : besoin de calme et de grand air
Re: A- l’Algérie
Je n'ai rien d'autre à ajouter aux commentaires précédents, Cassy tu fais dans l'excellence !
Pour ajouter ma petite pierre à ton édifice et comme AlainX le rappelle, à peu de choses près les évènements après l'indépendance du Congo Belge furent similaires et aujourd'hui encore on s'y entretue pour le pouvoir.
En remerciement en Belgique on abat ou on peint en rouge les statues du roi Léopold II à qui ce pays doit beaucoup !
Pour ajouter ma petite pierre à ton édifice et comme AlainX le rappelle, à peu de choses près les évènements après l'indépendance du Congo Belge furent similaires et aujourd'hui encore on s'y entretue pour le pouvoir.
En remerciement en Belgique on abat ou on peint en rouge les statues du roi Léopold II à qui ce pays doit beaucoup !
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A- l’Algérie
Ce texte nous parle de l'Histoire très sanglante de ce pays.
Tu nous racontes à merveille des faits poignants.
Vraiment d'actualité, ton texte m' a beaucoup plu!
Tu nous racontes à merveille des faits poignants.
Vraiment d'actualité, ton texte m' a beaucoup plu!
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A- l’Algérie
Un texte qui me parle bien sûr Cassy !
J'admire la force de ton écriture et de ce témoignage poignant, bravo.
J'admire la force de ton écriture et de ce témoignage poignant, bravo.
Brigou- Humeur : Généralement joyeuse et optimiste
Re: A- l’Algérie
Oui ce texte relève de l'excellence. Je te félicite. Ce texte m'a aussi beaucoup émue.Merci beaucoup
Charlotte- Humeur : tout et rien
Re: A- l’Algérie
Ton texte est magnifique, il broie le coeur et une fois de plus revient la question, mais pourquoi l'homme se comporte-t-il de cette manière ?
_________________
Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A- l’Algérie
Pour avoir lu plusieurs ouvrage sur le sujet je peux dire que tu es vraiment très proche de la réalité. Un texte touchant servi par une belle écriture.
Virgul- Humeur : Optimiste
Re: A- l’Algérie
Tu es toujours aussi douée pour témoigner de toutes ces guerres que tu n'as pourtant pas vécues ...
Sûrement le résultat de toutes ces recherches et de la relecture des lettres de mon arrière grand-père, et puis, ta sensibilité aussi!
On s'y croirait.
Sûrement le résultat de toutes ces recherches et de la relecture des lettres de mon arrière grand-père, et puis, ta sensibilité aussi!
On s'y croirait.
Mimi la Sardine- Humeur : Un brin d'humeur
Kaléïdoplumes 4 :: Archives 2019/2023 :: Espace Ecriture et Photo :: Ecriture et Photo sur consigne :: Consignes 583
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|