A. Je vous écris.

Maman, Papa,

Je suis dans ma chambre et malgré tout je vous entends crier en bas dans la cuisine.
C'est ainsi de plus en plus souvent et je ne m'y habitue pas. Vous vous dites des mots méchants, des mots qui font mal et c'est à celui qui trouvera les phrases les plus blessantes.
Alors je trouve refuge sur mon lit où je pleure en priant pour que ça s'arrête.
Aujourd'hui j'ai entendu des propos effrayants :

" Je ne t'aime plus! "
" Je ne te supporte plus! "
" Je vais te quitter! "
" Bon débarras! "

Vous vous envoyez ces mots à la tête, mais c'est à moi que ça fait mal!

J'ai 12 ans et j'ai compris que pour notre famille c'était foutu, fini, irréparable!
Je fais quoi ici, moi? Je vous encombre, je contrarie vos plans?
Si vous divorcez, je connais la chanson : une semaine chez l'un, une semaine chez l'autre et il faudra que je dise " chez Maman ", " chez Papa " et plus jamais " chez nous ".
La séparation des parents, c'est maintenant une maladie, une épidémie bien connue dans ma cours de récréation. J'en entends souvent parler et ça me fait peur. Tout à coup, je vois le monde autrement et ce n'est pas du tout rassurant.

Ne me dites pas que j'aurai à choisir un de vous deux, c'est impossible, je vous aime d'un amour indivisible!
J'ai imaginé partir, m'enfuir loin de tout, mais pour aller où?
Alors, même si ça ne sert pas à grand-chose, je vous écris cette lettre pour vous rappeler que je serai toujours votre petite fille et que je vous aime très fort mais que moi aussi je suis en colère!

Et puis écrire tout ça, c’est pour moi comme une petite porte qu'on entrouvre, ainsi on peut aussi s'enfuir  par là...


Votre fille,

Marie.

Voilà une lettre pathétique ou bien des enfants qui ont connu ce genre de situation pourront se reconnaître et se projeter.
Comment ne pas penser à ce que l'on a pu connaître soi-même, ou être témoin dans des familles proches qu'elles soient de notre parentèle ou de nos amitiés…
Espérons que cela fera réfléchir les destinataires.
C'est de plus très bien écrit et tu t'es glissée avec justesse dans la peau de ton personnage.
C'est vrai que la chute n'est pas facile à amener, mais tu as très bien réussi cela.

C'est exactement cela, le comportement d'une enfant dont les parents se séparent.
Contrairement à ce que peuvent en dire les psys et autres spécialistes, l'enfant souffre et souvent même se rejette la faute sur lui-même.
Entre le " on reste ensemble pour les enfants" ( pas mieux) des siècles passés et la facilité pour les couples de divorcer ( vite fait, bien fait) on oublie trop souvent les ressentis des enfants.
Tu en parles très bien dans un langage de petite fille.
Bravo pour la chute, pas facile à mettre !

La plupart des enfants souffrent lors de la séparation de leurs parents, et tu as bien su retranscrire les ressentis de cette petite fille. Elle a le droit d'être en colère elle aussi, oui, tout à fait, et aussi de l'exprimer ! Mais l'avis des enfants ne compte guère dans ces situations, on le sait bien...

Plus que de la colère, c'est une grande angoisse que ressent cette fillette devant son petit monde qui s'effondre.

Je rejoins Myrte: c'est un texte qui manifeste une solide angoisse chez cette petite Marie.

Une famille qui se déchire ,un grand chagrin pour cette petite fille.

C'est vraiment dure ce que les enfants subissent quand les parents ne s'entendent plus .Pauvre petite fille.
Tu l'as bien exprimé.

Tu as parfaitement réussi à te mettre dans la peau de cette petite fille et ta lettre pour tout à fait être la sienne. Les tournures de phrases y sont simples et permettent tout à fait de se projeter.
Quant au sujet que tu abordes, il est terrible car au final il n’y a aucune bonne solution pour l’enfant.

Tu abordes un sujet pas facile. C'est devenu commun de divorcer mais souvent ce sont les enfants qui en trinquent le plus.