A. De temps en temps.

NOUVEAUTE.

Le voleur de temps.   Auteure : Zéphy.

Aux éditions du " Nain porte quoi."
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CRITIQUE LITTERAIRE SANS CONCESSION.


Je vous entends déjà: " Encore un livre de Zéphy! Encore un livre écrit à la va-vite, où elle ne prend même pas le temps de nous captiver, de nous emballer. "


Le livre (un roman) s'intitule " Le voleur de temps. "

Pour résumer cet ouvrage de 943 pages, il me faudrait un temps fou. Je vais quand-même essayer.

Zéphy nous raconte la vie de Marie-Chantal de Tantafaire, harcelée par un jeune voleur de temps qui, dès son enfance, lui a volé le temps des conjugaisons, en commençant par le futur simple, ne lui laissant qu'un futur compliqué, elle qui, orpheline depuis sa naissance, n'avait déjà pas de passé simple!
Ce bandit ne s'en tient pas là, il lui vole le temps météorologique et elle vivra alors en murmurant de temps à autre ; " C'est quoi le soleil? " (page 328).
Le voleur devient alors son amant mais il lui ravit malgré tout le temps qui passe. Elle ne saura jamais si hier était mieux qu'aujourd'hui ni si demain est un autre jour.
Comme vous pouvez le constater, ce récit ne manque pas de suspens, au fil des pages on se demande où le voleur s'arrêtera! Zéphy conclura d'ailleurs cet ouvrage par les paroles de la chanson de  de Léo Ferré : "Avec le temps, va, tout s'en va..." Marie-Chantal sombrera alors dans la neurasthénie.

Lors de la parution de ce livre, l’auteure n'a pas caché qu'elle brigait plusieurs prix de littérature.

- Le Nobel, catégorie écologie et nature, puisqu'à la page 543 , Marie- Chantal affirme : " Il y a trois temps qui déplaisent souverainement aux jardiniers : le temps sec, le temps pluvieux, le temps en général. " *

- Le prix européen des romans d'amour, quand à la page 741, elle s'adresse au voleur dont elle est tombée amoureuse : " Tel temps à la saint Valentin, tel temps au printemps qui vient. "

- Le prix Goncourt des Lycéens, car alors qu'elle reproche à son amant qui s'est installé chez elle de ne jamais ranger ses vêtements, il lui répond, tel un ado mal éduqué : " Je perds mon temps avec une branquignole comme toi, alors que je pourrais faire des choses bien plus risquées que de ranger mes chaussettes! " ( voir page 891).

Le prix Fémina encore puisqu'en tant que militante féministe, elle se révolte le jour où il veut la quitter en s'écriant à la page 908 :
" Quel est ce monde injuste où les filles en or pur, se font quand-même plaquer! "**

Chers lecteurs, je vous conseille vivement de lire cet ouvrage, sans doute le dernier de Zéphy, qui nous a confié, au bord des larmes : " Je n'écrirai plus, je n'ai plus le temps! "



Yhpez.


* Pierre Daninos.
** Réplique d'une Série T.V.

Une sacrée performance que de jouer ainsi avec la polysémie du mot "temps"!
Bravo!

Pile poil dans le thème    
La réelle dernière production  de Zéphy ou "just a break" avant le "come back"  des aventures de  Marie Chantal & Cie ?

Excellentissime !
Jouer sur tous les possibles du mot « temps » avec autant de talent, voilà une petite performance bien agréable et pleine d'humour !
Je cours à la librairie acheter le bouquin !

Parmi tous les prix cités, je suis sûre que Zéphy en raflera bien quelques-uns avec son oeuvre délirante sur le temps.
J'ai beaucoup aimé les citations.
Et aussi la manière dont tu te joues des conjugaisons.
Un petit bijou ce texte !

Oui, je plussoie, un petit bijou plein d'humour et de fantaisie délirante, subtile, fine.

Il y a de la recherche et de la poésie dans ta critique littéraire. Beau travail !

C'est excellent . C'est richement bien écrit et étoffé . Bravo c'est parfait

Excellent. Super déclinaison du temps, j'ai notamment beaucoup aimé ce passage "dès son enfance, lui a volé le temps des conjugaisons, en commençant par le futur simple, ne lui laissant qu'un futur compliqué, elle qui, orpheline depuis sa naissance, n'avait déjà pas de passé simple!". Cela a un petit côté Erik Orsenna.
Alain fait des émules côté noms d'auteur

Un texte excellent! J'aime comme tu déclines tout ton texte autour du mot "temps" et de sa signification
Mention spéciale pour le même extrait qu'a souligné Martine27 :
"dès son enfance, lui a volé le temps des conjugaisons, en commençant par le futur simple, ne lui laissant qu'un futur compliqué, elle qui, orpheline depuis sa naissance, n'avait déjà pas de passé simple!".

Que de prix convoités !
j'aime ce jeu de mots : " Les filles en or pur se font quand même plaquer "

Quelle belle prouesse!!! J'ai hâte de lire à nouveau les mots de cette critique littéraire !! Une pure merveille .
Bravo !!