A. Histoire pour les éternels petits.

Il aurait suffi de pousser la petite barrière de bois, mais si jamais elle grinçait...

Cela faisait des jours et des jours que Marie hésitait, debout sur la pointe des pieds, elle essayait d'apercevoir le petit jardin caché par un grand rosier buisson.
Elle n'osait pas ouvrir le portail pour enfin pénétrer dans cet endroit fleuri qui lui semblait magique.

- Tu sais, c'est une sorcière qui habite là, lui avait dit Sophie. Si tu y entres, tu ne pourras jamais plus en sortir! Alors si j'étais toi...

Marie hésita encore un moment la main sur le portail tout léger, il suffisait pourtant de pousser doucement le battant et il s'ouvrirait sans bruit.
Et voilà... elle réussit à se faufiler par la petite ouverture et se retrouva dans le plus ravissant des  jardinets.

Elle n'avait pas fait trois pas dans l'allée, quand elle se trouva nez à nez avec la sorcière : un visage ridé, un nez crochu, des yeux perçants, de longs cheveux gris décoiffés, sous un grand chapeau de paille fatigué. Elle n'avait pas l'air commode... et si Sophie avait raison?
Marie osait à peine respirer.

- Alors! dit la vieille dame d'une voix menaçante, c'est ainsi qu'on entre chez les gens sans en demander l'autorisation! Qui t'a permis de pénétrer chez moi? Et puis d'abord, lève le pied gauche, tu écrases une pâquerette!

- Excusez moi madame, mais ça faisait tellement longtemps que j'avais envie de voir votre jardin et...

- Dis moi ton nom et suis-moi, jeune effrontée!

- Non, non madame, s'il vous plait, il paraît que vous n'allez jamais plus me laisser repartir. Je m'appelle Marie.

La vieille se mit à rire.
- Les gens disent tant de choses alors qu’ils ne me connaissent pas! Détrompe-toi, j'aime les visites, je n'y suis pas habituée mais j'ai quand même de quoi te préparer un verre de jus de fraises.
Allons, viens avec moi!

Marie n'en croyait pas ses yeux. Des fleurs partout, des fleurs de toutes les couleurs, de toutes les tailles répandaient leurs délicieux parfums aux alentours.
Tout en dégustant le jus de fraises, elle observait cet endroit extraordinaire si petit, mais sans pareil.

- Comment vous faites, madame, demanda-t-elle, pour avoir autant de jolies fleurs?

- Je vais t'expliquer : au printemps, je sème beaucoup de graines et puis quand elles germent, je les félicite puis je parle aux boutons qui vont éclore. Je parle aussi au soleil, aux nuages, à la lune. Le jardin paraît minuscule mais là-haut le ciel est immense et m'aide à faire vivre cette terre. Car vois-tu, monsieur Claudel dont tu n'as sans doute jamais entendu parler a dit: "  Même pour un simple envol de papillon, tout le ciel est nécessaire.  ”
Il en va de même pour ce petit jardin. Grâce au ciel me vient l'eau qui arrose les graines, ensuite le soleil les aide à germer et la lumière fait s'ouvrir les corolles.
On dit souvent: "Aide toi et le ciel t'aidera ", alors j'effectue ici une petite besogne et la nature termine le travail!

La petite fille était ébahie par tout ce qu'elle avait vu et entendu. Elle en aurait des choses à raconter!

- A présent Marie, rentre chez toi, on doit t'attendre, lui dit la dame.
Quand tu voudras venir à nouveau me rendre visite, crie mon nom, je viendrai t'accueillir : je ne suis pas une sorcière, je m'appelle Gaïa!

Oh que cela fait du bien de te lire, d'apprendre que celle qu'on croyait sorcière ne l'est pas ( petite leçon de morale sous-jacente), de parler de la nature, des fleurs, de comment les faire pousser, d'avoir tout à coup aussi une envie de jus de fraise, de sentir les parfums de ce jardin !
Merci, merci, tu me remontes le moral, car moi j'en ai un peu marre de lire des choses négatives !!!

Marie a osé et a bien fait !

"Tout est dans tout et réciproquement"  eut dit Pierre Dac ...  

Zéphyrine  a choisi le côté jardin extraordinaire  entretenu par Gaïa, une femme à la  philosophie pleine de sagesse :

Grâce au ciel me vient l'eau qui arrose les graines, ensuite le soleil les aide à germer et la lumière fait s'ouvrir les corolles.

Pour côtoyer des maisons comme celle  dont Brigou a su si bien capter les charmes , dans mon département, je sais que les maisons  ont des destinées parfois bien différentes, mais qui se rejoignent  sur au moins un point : à un moment où l'autre de leur vie de maison, il y  a eu des jours heureux et d'autres où elles ont été abandonnées.
Conter telle ou telle période de leur vie  peut-il relever du pessimisme ?
Tenez, un exemple ?
Dans cette maison datant du 18ème, voire 17ème siècle, n'y a-t-il pas eu une jour des familles heureuses ???
Qui sait ? A sa vue, faut-il  sombrer  dans le pessimisme ?  Ou attendre pour voir son avenir ?


Vous  devinez certainement qu'elle a été l'avenir de  de cette masure  fixée sur la pellicule au tout début de ce 21ème siècle ...

Voilà une histoire que mon petit poisson adorerait, lui qui n’a pas peur des sorcières et qui en connaît une tout aussi gentille, qui vit dans « le trou de la  forêt » tout près de chez lui

Une belle histoire à raconter aux enfants  

J'aime tout particulièrement ce passage :
Je vais t'expliquer : au printemps, je sème beaucoup de graines et puis quand elles germent, je les félicite puis je parle aux boutons qui vont éclore. Je parle aussi au soleil, aux nuages, à la lune. Le jardin paraît minuscule mais là-haut le ciel est immense et m'aide à faire vivre cette terre. Car vois-tu, monsieur Claudel dont tu n'as sans doute jamais entendu parler a dit: "  Même pour un simple envol de papillon, tout le ciel est nécessaire.  ”
Il en va de même pour ce petit jardin. Grâce au ciel me vient l'eau qui arrose les graines, ensuite le soleil les aide à germer et la lumière fait s'ouvrir les corolles.
On dit souvent: "Aide toi et le ciel t'aidera ", alors j'effectue ici une petite besogne et la nature termine le travail!

Marie a osé ouvrir la porte et entrer dans ce qu'elle croyait la maison de la sorcière et elle a bien fait, parce qu'elle a découvert un merveilleux jardin et   reviendra surement chez Gaia.

Intéressante cette petite histoire de nos peurs pour ce qui n'existe pas !…
La sorcière, une brave dame amoureuse des plantes et de la nature. Et la jeune fille de recevoir une jolie leçon de vie, celle qu'il ne faut jamais croire tout ce qu'on raconte sans avoir soi-même vérifié.
Une jolie fable en quelque sorte.
Maintenant, est-ce que Marie sera crue quand elle racontera la réalité ?
Rien n'est moins sûr ! Tant d'adultes doutent de la parole de l'enfant.

@ automne et alainx
J’ai choisi le prénom Gaïa puiqu’elle est la déesse de la Terre.

Applaudissez svp.

Mais on avait compris, tu sais !

Je doute tellement de votre culture à  tous!

La petite Marie a eu beaucoup de chance de rencontrer notre Terre Mère. Dommage qu'elle ne se présente pas à plus de personnes. En lisant ton texte j'ai entendu le refrain de Petite Marie de Francis Cabrel

Zéphyrine a écrit:J’ai choisi le prénom Gaïa puiqu’elle est la déesse de la Terre.

Oui, oui, j'avais compris, moi !
Très jolie histoire, j'ai beaucoup aimé !