A. A quoi pensiez-vous!

A quoi pensiez-vous pour m’envoyer cette photo ! Que je vous félicite ? Que je sois content pour vous ? De toute façon vous avez toujours fait ce que vous vouliez. Toujours à vous balader à droite et à gauche oubliant que vous aviez des enfants. Petit j’attendais votre retour le soir allongé dans mon lit. J’entendais vos rires, votre démarche incertaine, les meubles bousculés, vos gémissements. C’est ma sœur qui apaisait mes peurs nocturnes, pas vous !

Je ne parle pas des vacances ! Vous partiez avec d’autres couples, nostalgiques soixante-huitards comme vous, faire la fête je ne sais où. Pas question de vous encombrer de vos enfants, d’avoir un fil à la patte, on vous aurait gênés. Nous passions nos vacances chez nos grands-parents. Vous nous envoyiez parfois quelques nouvelles, une photo, une lettre hâtivement écrite. Vous ne l’avez jamais su mais ces nouvelles finissaient brulées. Les larmes coulaient sur mes joues alors que je craquais une allumette et regardais les papiers se réduire en cendres. Je ne savais plus si je vous détestais à ce moment-là ou si je regrettais votre absence.

Dès que j’ai pu je suis parti de la maison. J’ai coupé tout lien. C’est à peine si vous vous en êtes aperçu. Alors vous pouvez comprendre mon étonnement de recevoir cette photo aujourd’hui. Je vois que vous n’avez pas perdu l’envie de vous amuser. Je vous reconnais bien là. Je ne sais pas où vous avez déniché cette vespa. Toi Maman à l’arrière, levant le bras comme le pape dans sa papamobile ou comme un chef d’état. Toi Papa, courbé sur le guidon, grisé de vitesse, ta main tenant ton béret ridicule. Vous me faites pitié ! Vous me proposez de venir me voir. Pourquoi pas. L’occasion pour moi de vous balancer toute mon amertume, ma haine, ma douleur d’enfant.

Je ne sais pas ce que je vais faire. Débrancher un câble de frein de votre vespa, modifier le carburateur… je ne sais pas encore, la seule chose de sûre c’est que de votre visite chez moi de toute façon vous n’en sortirez pas vivants

Ouh la ! Comme te voilà en colère ! Surprenant texte, je ne m'y attendais pas. La photo suggère une échappée joyeuse, tu t'en éloignes bien et ressasse des rancoeurs bien compréhensibles !
Ca fait peur !
Très bien écrit !

En voyant la photo de la consigne j'ai tout de suite imaginé un texte joyeux mais toi tu as pris le contre-pied avec cet enfant plein d'amertume pour avoir eu des parents-enfants irresponsables et on voit à la fin de ton texte où ça le mène... Comme quoi des parents trop joyeux n'engendrent pas forcément le bonheur de leur progéniture !

Waouh ! J'adore cette manière de traiter la consigne !
Belle originalité, digne d'un scénario pour téléfilm policier sur fond de psychologie de parents demeurés infantiles !

Wouah! Ça dépote!
Y'a une sacrée vengeance en préparation...
J'ai adoré lire ton texte.

Bien glaçant ce texte. Voilà des parents irresponsables qui vont le payer cher

Des règlements de compte en perspective ?

Voilà qui en porte un sacré coup au "C'était mieux avant "
Il y avait des parents salement égoïstes
tout comme aujourd'hui ...

Belle façon de jouer avec cette consigne