A. Si la Garrigue m'était contée
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A. Si la Garrigue m'était contée
Quelque part dans le Sud, il était une fois…
Un lieu aux senteurs de lavande et de romarin, des maisons accrochées à la colline entre millepertuis, lauriers roses et fleurs sauvages.
Le bruissement d’une aile de papillon, le bourdonnement des abeilles, le chant des cigales…
Plus bas un minuscule village, tellement petit que celui qui vient d’y entrer en est déjà sorti !*
Ce hameau, perché sur la colline connaît une histoire extraordinaire qui débute dans les années 1970.
Son créateur, fondateur, bâtisseur s’appelle « Sauveur » de son prénom. Je n’invente rien, il fut aussi le sauveur d’un village qui se mourait.
Comme le chante Ferrat, les jeunes « quittent un à un le pays pour s’en aller vivre leur vie loin de la terre où ils sont nés »
Aussi lorsque Sauveur vient trouver le maire pour lui proposer d’acheter cailloux, garrigue et chemins de terre là-haut, celui-ci ne se fait pas prier.
Sauveur, Corse d’origine, rachète depuis longtemps à bas prix des terrains à Marseille. Maçon de métier, il se fait vite entrepreneur.
Petit à petit, il sent grandir en lui une âme de bâtisseur. Il veut poser sa marque quelque part et s’assurer qu’après lui, ses deux fils seront en lieu sûr, loin des bouges et tentations de la grande ville. Faut dire que si l’un est un vrai Don Juan, l’autre ne rêve que de faire le Paris-Dakar. Alors, la construction, hein…
Il faudra bien s’y résoudre car Sauveur avec ses grues, sa bétonneuse et un wagon entier de main d’œuvre issue du Maghreb, commence déjà à faire sauter les rochers à, la dynamite.
Un travail titanesque !
Logés, blanchis, nourris, les ouvriers ne rechignent pas à la besogne. Certains y resteront toute leur vie. Quitte à casser du caillou, autant le faire là qu’au bagne !
Et du coup, miracle, le petit village d’en bas revit. Les ouvriers, ça mange, ça boit, ça dort.
Gustave, l’unique boulanger du village ne sait plus où donner de la tête. Il engage des commis. Les nouveaux venus adorent ses « Sacristains », un délice de flûte en pâte feuilletée, fourrée (enfin, pas de trop…) de crème pâtissière.
Ironie du sort : les portes de l’église restent closes, faute de curé et de paroissiens, mais on s’arrache les sacristains !
Le bar ne désemplit pas même si certains ne boivent que de l’eau.
Monsieur Noir, le pépiniériste, chargé d’aménager les espaces verts, se frotte les mains. Du boulot assuré pour des années.
Monsieur Roux, l’épicier « un type formidable » comme le dit son enseigne bien connue, double, triple, quadruple ses ventes.
Monsieur Blanc, le garagiste (enfin il est surtout pompiste !) remercie le ciel, ses citernes se vident à toute allure et au prix du carburant, il se voit déjà concessionnaire de grosses cylindrées.
Une fois les premiers bastidons sortis du sol, Sauveur ne s’arrête pas en si bon chemin et part en Belgique, à la Foire de Liège pour y faire la promotion de son hameau. Les Belges, toujours en manque de soleil, vont s’arracher les derniers terrains à vendre.
Le hameau s’étend et les nouvelles vont vite. Peu à peu, des Allemands, des Suisses, des Anglais et même des Ecossais viennent s’y installer. Sans oublier des Québecquois !
Et bien sûr, des Parisiens y viennent en vacances. Certains Français s’y sont établis définitivement.
La Colline des Belges se veut internationale et multiculturelle.
La solidarité n’y est pas un vain mot.
On peut toujours discuter autour d’un apéro.
Comme le disait Sauveur « Il n’y a pas d’étrangers, il n’y a que des gens que l’on ne connaît pas encore «
Ndlr : les phrase en italique sont extraites de mon livre " Panique à la Garrigue" exceptées les paroles de la chanson de Ferrat.
Un lieu aux senteurs de lavande et de romarin, des maisons accrochées à la colline entre millepertuis, lauriers roses et fleurs sauvages.
Le bruissement d’une aile de papillon, le bourdonnement des abeilles, le chant des cigales…
Plus bas un minuscule village, tellement petit que celui qui vient d’y entrer en est déjà sorti !*
Ce hameau, perché sur la colline connaît une histoire extraordinaire qui débute dans les années 1970.
Son créateur, fondateur, bâtisseur s’appelle « Sauveur » de son prénom. Je n’invente rien, il fut aussi le sauveur d’un village qui se mourait.
Comme le chante Ferrat, les jeunes « quittent un à un le pays pour s’en aller vivre leur vie loin de la terre où ils sont nés »
Aussi lorsque Sauveur vient trouver le maire pour lui proposer d’acheter cailloux, garrigue et chemins de terre là-haut, celui-ci ne se fait pas prier.
Sauveur, Corse d’origine, rachète depuis longtemps à bas prix des terrains à Marseille. Maçon de métier, il se fait vite entrepreneur.
Petit à petit, il sent grandir en lui une âme de bâtisseur. Il veut poser sa marque quelque part et s’assurer qu’après lui, ses deux fils seront en lieu sûr, loin des bouges et tentations de la grande ville. Faut dire que si l’un est un vrai Don Juan, l’autre ne rêve que de faire le Paris-Dakar. Alors, la construction, hein…
Il faudra bien s’y résoudre car Sauveur avec ses grues, sa bétonneuse et un wagon entier de main d’œuvre issue du Maghreb, commence déjà à faire sauter les rochers à, la dynamite.
Un travail titanesque !
Logés, blanchis, nourris, les ouvriers ne rechignent pas à la besogne. Certains y resteront toute leur vie. Quitte à casser du caillou, autant le faire là qu’au bagne !
Et du coup, miracle, le petit village d’en bas revit. Les ouvriers, ça mange, ça boit, ça dort.
Gustave, l’unique boulanger du village ne sait plus où donner de la tête. Il engage des commis. Les nouveaux venus adorent ses « Sacristains », un délice de flûte en pâte feuilletée, fourrée (enfin, pas de trop…) de crème pâtissière.
Ironie du sort : les portes de l’église restent closes, faute de curé et de paroissiens, mais on s’arrache les sacristains !
Le bar ne désemplit pas même si certains ne boivent que de l’eau.
Monsieur Noir, le pépiniériste, chargé d’aménager les espaces verts, se frotte les mains. Du boulot assuré pour des années.
Monsieur Roux, l’épicier « un type formidable » comme le dit son enseigne bien connue, double, triple, quadruple ses ventes.
Monsieur Blanc, le garagiste (enfin il est surtout pompiste !) remercie le ciel, ses citernes se vident à toute allure et au prix du carburant, il se voit déjà concessionnaire de grosses cylindrées.
Une fois les premiers bastidons sortis du sol, Sauveur ne s’arrête pas en si bon chemin et part en Belgique, à la Foire de Liège pour y faire la promotion de son hameau. Les Belges, toujours en manque de soleil, vont s’arracher les derniers terrains à vendre.
Le hameau s’étend et les nouvelles vont vite. Peu à peu, des Allemands, des Suisses, des Anglais et même des Ecossais viennent s’y installer. Sans oublier des Québecquois !
Et bien sûr, des Parisiens y viennent en vacances. Certains Français s’y sont établis définitivement.
La Colline des Belges se veut internationale et multiculturelle.
La solidarité n’y est pas un vain mot.
On peut toujours discuter autour d’un apéro.
Comme le disait Sauveur « Il n’y a pas d’étrangers, il n’y a que des gens que l’on ne connaît pas encore «
Ndlr : les phrase en italique sont extraites de mon livre " Panique à la Garrigue" exceptées les paroles de la chanson de Ferrat.
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A. Si la Garrigue m'était contée
Tout est dit et bien dit!
Je connaissais l’histoire bien sûr, mais je témoigne que dans cet endroit les étrangers sont heureux et d’ailleurs, quels étrangers ?
Joli texte Amanda, tu as eu raison d’intercaler des phrases de ton livre, que je recommande à tous!
Je connaissais l’histoire bien sûr, mais je témoigne que dans cet endroit les étrangers sont heureux et d’ailleurs, quels étrangers ?
Joli texte Amanda, tu as eu raison d’intercaler des phrases de ton livre, que je recommande à tous!
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. Si la Garrigue m'était contée
Une vraie tour de Babel donc...
madeleinedeproust- Humeur : littéraire...
Re: A. Si la Garrigue m'était contée
J'adore cette histoire ! Est-ce que tout est vrai ? Ça donne envie de vivre dans ce village.
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: A. Si la Garrigue m'était contée
Evidemment que c'est vrai, Myrte ! Zéphyrine et moi y sommes pour le moment ! Viens, arrive !
Amanda- Humeur : positivement drôle
RE A: Si la garrigue m'était contée
Une belle description de ce lieu qui semble pour vous idyllique , nous vous souhaitons de pouvoir y vivre encore de belles années .
automne- Humeur : égale
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