A. Paulo
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A. Paulo
Amanda Mar 3 Mai 2022 - 10:57
"Rien ne me fascine plus que le travail, je peux rester des heures à le contempler"
Paulo aurait pu l'inventer cette phrase si Oscar Wilde ne l'avait fait avant lui !
« Aujourd'hui peut-être, ou alors demain »
La réponse culte de Paulo.
Il est l'heureux propriétaire de l'unique garage du petit village de Provence. Les affaires sont florissantes, surtout l'été avec les touristes.
Il possède même un car-wash à côté ( prononcez careu-washeu) qui connaît un succès fou depuis que le vent d'autan ramène des sables de partout.
Pour l'heure, c'est samedi, il sirote son petit « jaune » au « Bar à Thym ». L'apéro du samedi avec les potes, c'est sacré.
Ses potes ? Le maire, Frédéric, pas fier pour un sou, Pinson, le plombier ( enfin quand il en a envie) et Fonfon, le docteur retraité.
Ses quatre-là profitent de la vie, c'est bien normal, ce ne sont plus des perdreaux de l'année !
Il n'en a pas toujours été ainsi.
Paulo n'a en fait de garagiste que le nom.
Tout jeune, il a commencé par être commis à l'épicerie du village. Laquelle servait aussi de l'essence grâce à une seule et unique pompe à côté du magasin.
C'est Paulo qui faisait le pompiste entre deux cageots de fruits à ranger.
La patronne, Madame Paulette, ne laissait rien passer, Paulo faisait gaffe.
Heureusement pour lui, Pierrot, le mari de l'épicière tenait précisément le bar d'en face.
Et fréquemment, Paulo traversait en douce, quand Madame Paulette avait le dos tourné.
Pierrot n'en pipa jamais mot.
C'est ainsi qu'il connut les trois autres, habitués des lieux.
Et puis un beau jour...
Paulo en eut marre de cette routine. Il n'avait pas le moindre début d'une idée de comment s'en sortir.
Après quelques petits verres anisés, il en parla aux autres.
C'est ainsi que jaillit l'idée folle : Paulo avait accès à l'essence. Pinson ses entrées un peu partout pour des réparations, en particulier chez les riches étrangers qui séjournaient sur la colline quelques mois par an seulement.
Mais l'idée lumineuse vint du docteur.
A savoir ouvrir un garage dans le village, bien dépourvu sur ce plan-là.
Et ce serait Paulo qui en serait le patron.
Oui, mais comment faire ?
Il fallait des sous,beaucoup de sous pour financer ce beau projet.
Déjà, Monsieur le maire, accepta sans beaucoup rechigner, de céder un des terrains communaux, situés à l'entrée du village. En contrepartie, il exigea un secret total, une adhésion sans faille à son parti afin d'être sûr de sa réélection ainsi que des réparations gratuites à vie sur son véhicule et ceux qui suivraient.
Bingo !
Pinson se chargea du repérage dans les garages de ses clients.
Et c'est ainsi que l'hiver qui suivit, une série de cambriolages eut lieu dans les bastides.
Curieusement, seules des voitures furent volées.
On ne les retrouva jamais.
Et pour cause, Paulo les emmenait loin, une par une, sur les pentes inhabitées du Ventoux, bien cachées dans les sous-bois.
Arrosées d'essence, elles brûlaient facilement. Paulo, prudent veillait cependant à ne pas mettre le feu ailleurs, en se munissant de l'extincteur de la mairie.
Les véhicules s'enflammaient, pas la forêt, Paulo avait la conscience tranquille, quand même !
Fonfon avait un don, en plus de guérir les maladies. Il fabriqua de faux certificats d'assurance au nom de Paulo, de Pinson, de lui-même et de on ne sait qui.
Les assurances versèrent l'argent sur un compte anonyme pour lequel Paulo avait une procuration ( fausse, elle aussi)
Magouilles, quand tu nous tiens !
Personne à ce jour n'en sut jamais rien sauf les quatre compères liés par l'union sacrée.
Paulo fit construire son garage et engagea sur le champ un excellent ouvrier mécanicien, lequel lui permit de gagner une sacrée réputation dans le village.
Jusqu'au jour où...
Un innocent randonneur publia la photo d'une carcasse de voiture dans le journal « La Provence ».
Une enquête s'ouvre pour l'heure...
Paulo aurait pu l'inventer cette phrase si Oscar Wilde ne l'avait fait avant lui !
« Aujourd'hui peut-être, ou alors demain »
La réponse culte de Paulo.
Il est l'heureux propriétaire de l'unique garage du petit village de Provence. Les affaires sont florissantes, surtout l'été avec les touristes.
Il possède même un car-wash à côté ( prononcez careu-washeu) qui connaît un succès fou depuis que le vent d'autan ramène des sables de partout.
Pour l'heure, c'est samedi, il sirote son petit « jaune » au « Bar à Thym ». L'apéro du samedi avec les potes, c'est sacré.
Ses potes ? Le maire, Frédéric, pas fier pour un sou, Pinson, le plombier ( enfin quand il en a envie) et Fonfon, le docteur retraité.
Ses quatre-là profitent de la vie, c'est bien normal, ce ne sont plus des perdreaux de l'année !
Il n'en a pas toujours été ainsi.
Paulo n'a en fait de garagiste que le nom.
Tout jeune, il a commencé par être commis à l'épicerie du village. Laquelle servait aussi de l'essence grâce à une seule et unique pompe à côté du magasin.
C'est Paulo qui faisait le pompiste entre deux cageots de fruits à ranger.
La patronne, Madame Paulette, ne laissait rien passer, Paulo faisait gaffe.
Heureusement pour lui, Pierrot, le mari de l'épicière tenait précisément le bar d'en face.
Et fréquemment, Paulo traversait en douce, quand Madame Paulette avait le dos tourné.
Pierrot n'en pipa jamais mot.
C'est ainsi qu'il connut les trois autres, habitués des lieux.
Et puis un beau jour...
Paulo en eut marre de cette routine. Il n'avait pas le moindre début d'une idée de comment s'en sortir.
Après quelques petits verres anisés, il en parla aux autres.
C'est ainsi que jaillit l'idée folle : Paulo avait accès à l'essence. Pinson ses entrées un peu partout pour des réparations, en particulier chez les riches étrangers qui séjournaient sur la colline quelques mois par an seulement.
Mais l'idée lumineuse vint du docteur.
A savoir ouvrir un garage dans le village, bien dépourvu sur ce plan-là.
Et ce serait Paulo qui en serait le patron.
Oui, mais comment faire ?
Il fallait des sous,beaucoup de sous pour financer ce beau projet.
Déjà, Monsieur le maire, accepta sans beaucoup rechigner, de céder un des terrains communaux, situés à l'entrée du village. En contrepartie, il exigea un secret total, une adhésion sans faille à son parti afin d'être sûr de sa réélection ainsi que des réparations gratuites à vie sur son véhicule et ceux qui suivraient.
Bingo !
Pinson se chargea du repérage dans les garages de ses clients.
Et c'est ainsi que l'hiver qui suivit, une série de cambriolages eut lieu dans les bastides.
Curieusement, seules des voitures furent volées.
On ne les retrouva jamais.
Et pour cause, Paulo les emmenait loin, une par une, sur les pentes inhabitées du Ventoux, bien cachées dans les sous-bois.
Arrosées d'essence, elles brûlaient facilement. Paulo, prudent veillait cependant à ne pas mettre le feu ailleurs, en se munissant de l'extincteur de la mairie.
Les véhicules s'enflammaient, pas la forêt, Paulo avait la conscience tranquille, quand même !
Fonfon avait un don, en plus de guérir les maladies. Il fabriqua de faux certificats d'assurance au nom de Paulo, de Pinson, de lui-même et de on ne sait qui.
Les assurances versèrent l'argent sur un compte anonyme pour lequel Paulo avait une procuration ( fausse, elle aussi)
Magouilles, quand tu nous tiens !
Personne à ce jour n'en sut jamais rien sauf les quatre compères liés par l'union sacrée.
Paulo fit construire son garage et engagea sur le champ un excellent ouvrier mécanicien, lequel lui permit de gagner une sacrée réputation dans le village.
Jusqu'au jour où...
Un innocent randonneur publia la photo d'une carcasse de voiture dans le journal « La Provence ».
Une enquête s'ouvre pour l'heure...
Amanda-
Humeur : positivement drôle
Re: A. Paulo
Zephyrine Mar 3 Mai 2022 - 14:28
Revoici nos courageux travailleurs provencaux!
Je les ai tous reconnus et leur ai donné ton texte à lire!
Ils m’ont juré que tu ne les reverrais plus!
A part cela leur portrait est très bien dessiné et chaque petite histoire est amusante.
On voit que toi aussi tu aimes contempler le travail de ces pauvres gens...
Je les ai tous reconnus et leur ai donné ton texte à lire!
Ils m’ont juré que tu ne les reverrais plus!
A part cela leur portrait est très bien dessiné et chaque petite histoire est amusante.
On voit que toi aussi tu aimes contempler le travail de ces pauvres gens...
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. Paulo
Myrte Mar 3 Mai 2022 - 15:40
L'histoire ne dit pas si c'est Paulo qui sera chargé de sortir la voiture de Zéphyrine du ravin mais avec tout ce qui l'occupe qui n'est pas joli joli, on comprend qu'il ne lui reste pas beaucoup de temps pour un travail honnête !
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: A. Paulo
alainx Mer 4 Mai 2022 - 11:58
Et bien c'est pas joli joli !
C'est pas chez les ch'tis qu'il arriverait des magouilles pareilles !
Nous sommes tous d'une honnêteté indéfectible et légendaire !
C'est quand même chez nous qu'est né le général De Gaulle ! Le sauveur de la France !
Comment ça il y a des histoires de corruption dans le journal « La Voix du Nord » ??
ché tout d'eul fausse mout !
C'est de l'inventation en canettes de bière, des menteries, deul chirloutte eud d'ducasse !
Bon ! Mais sinon j'adore ton texte !
Superbement narratif et mis en scène !
On n'est pas loin de Marcel Pagnol !
C'est pas chez les ch'tis qu'il arriverait des magouilles pareilles !
Nous sommes tous d'une honnêteté indéfectible et légendaire !
C'est quand même chez nous qu'est né le général De Gaulle ! Le sauveur de la France !
Comment ça il y a des histoires de corruption dans le journal « La Voix du Nord » ??
ché tout d'eul fausse mout !
C'est de l'inventation en canettes de bière, des menteries, deul chirloutte eud d'ducasse !
Bon ! Mais sinon j'adore ton texte !
Superbement narratif et mis en scène !
On n'est pas loin de Marcel Pagnol !
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"Écrire, c'est brûler vif, mais aussi renaître de ses cendres. "
Blaise Cendrars
ICI : Le Blog d'AlainX
alainx-
Humeur : ça va ! et vous ?
Re: A. Paulo
Amanda Mer 4 Mai 2022 - 14:16
Merci, mais il y a quand même, je l'avoue une touche certaine de " vécu" dans cette histoire que j'ai rendue abracabrantesque !
Amanda- Humeur : positivement drôle
RE A : Paulo
automne Mer 4 Mai 2022 - 15:10
Un groupe de copains qui s'encanaillent , il s'en passe de belles dans la région du Ventoux , heureusement la fin est moralisatrice , bravo pour ce texte drôle .
automne- Humeur : égale
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