A : Une épouse attentionnée

Hameau des Sagnes                                                                                    Le 30 Septembre 1940
Malange/Jura  
à Soldat 1ere classe Devaux Antoine
Matricule 156 220
Poste aux Armées          


                                        Mon cher Antoine ,


Depuis ta dernière lettre du 20 Mai , où tu me disais avoir été fait prisonnier dans une ferme en Allemagne , je pense que tu vas bien.

Chez nous , avec l'aide de notre ouvrier agricole ,nous avons assurer la fenaison puis la moisson sans trop de problèmes . Nous avons aussi pu élever deux veaux pour agrandir le cheptel . Nous lui devons donc beaucoup , car , il n'a jamais ménagé sa peine sans rechigner en travaillant même le dimanche ; c'est un homme courageux .

Cependant , je dois t'avouer que je n'ai pas résisté à ses avances , en contrepartie . Je préfère t'en parler avant ton retour , tout le village est au courant  , la mère Cottet nous a surpris , un soir dans la grange.
Je sais bien que tu me pardonneras quand tu constateras le bon état de ton exploitation , tu comprendras bien que ce n'était qu'une bagatelle vite oubliée, et que tu retrouveras ta place dans mon cœur et dans ton lit dès ta démobilisation.

Je vais t'envoyer des chaussettes et un pull que j'ai tricoté en pensant à toi , les nuits sont plus froides que par chez nous ; j'attends ton retour avec impatience .

Ta femme qui t'aime tendrement .

Marie

Elle est vraiment super cette petite femme !
Je ne vois vraiment pas ce qu'elle aurait pu trouver de mieux pour lui remonter le moral ! !
Je vois que tu sais y faire dans l'humour grinçant !

Ohhhhh! Quelle vilaine! Abandonner un ouvrier agricole de talent pour un mari parti au mauvais moment!
Tu as bien fait transparaître l’humour et la franchise naïve de l’épouse ! 


Si tu enlèves le ” Re ” dans ton titre, ton texte se trouvera à  un meilleur endroit!

J'ai apprécié l'humour subtil de cette lettre. La jeune épouse prend les devants avec une fausse naïveté et une franchise désopilante qui désarmeront certainement le pauvre soldat d'autant qu'elle lui a tricoté des chaussettes en pensant à lui... Tout est dit !

Grrr! Cette mère Cottet, quelle gazette qui moucharde dans tout le village. Probablement de la jalousie du à sa frustration
Mais ça ira bien au retour, j'en suis persuadé.