A- Au vert !

«  Les temps sont durs pour les rêveurs » se dit Julie en ce dimanche d'octobre gris et pluvieux.
Julie marche.
Julie marche dans les rues de la capitale de l'Europe avec des centaines ( des milliers?) d'autres jeunes ( et même des vieux de la vieille), de toutes nationalités.
Elle marche pour le climat.
Elle ne sait pas au juste  si cela aboutira à changer quoi que ce soit, mais elle marche.
En se disant in petto «  Je voudrais aller très loin, dans un endroit plein d'autre chose »

Son rêve à elle, ce serait plutôt le chemin de Compostelle comme son amie Amandine qu'elle envie déjà.
Elle a suivi les directives données à l'unif' par les militants écolos parce qu'ainsi elle se sent moins seule.
Quand Julie s'est inscrite en première année de médecine, elle ne se doutait pas qu'il lui faudrait aussi suivre ce mouvement.
Julie avait bien entendu parler de Greta, la gamine du Nord qui n'a pas froid aux yeux, mais bon ça n'a pas changé grand'chose.
On n'est pas sérieux quand on a 17 ans, disait Rimbaud.
Mais Julie essaye de faire sa part, elle prend des douches rapides, se chauffe à 19 degrés et se déplace en vélo.
Ou à pied, comme  ce dimanche.
Tellement pareil à d'autres dimanches, les Bruxellois vous le diront, pas un dimanche sans manif', à la longue ça fatigue !

Les cris, les banderoles agitées, les discours enflammés se multiplient. La plupart sont maquillés et déguisés, façon Halloween !

Julie est fatiguée en cette fin d'après-midi.
Elle perd courage, elle a des visions de  paquebots bondés, de mers polluées, de fontes de glace.
Elle perd pied, Julie.
Et soudain droit devant, une inscription lui redonne l'espoir, sur un mur du tunnel , ces mots tracés à la craie :

«  Regardez les étoiles et non vos pieds »

J'aime beaucoup ton texte ( et pas seulement parce que tu parles d'Amandine )
Il y a ce désir de faire changer les choses, la fatigue de la lutte, le désespoir que rien ne change, et l'espoir à nouveau.
j'aime particulièrement la dernière partie qui m'a faite vibrer :

Julie est fatiguée en cette fin d'après-midi.
Elle perd courage, elle a des visions de  paquebots bondés, de mers polluées, de fontes de glace.
Elle perd pied, Julie.
Et soudain droit devant, une inscription lui redonne l'espoir, sur un mur du tunnel , ces mots tracés à la craie :

«  Regardez les étoiles et non vos pieds »

Un de tes meilleurs textes

Merci Cassy je me suis inspirée de la réalité, de la manif de dimanche dernier et aussi de la marche vers Compostelle d'Amandine, que je suis au quotidien avec admiration!

Un bien beau texte où Julie est un exemple de ce que ressentent beaucoup de jeunes.
Ces marches dont on peut douter de l’utilité peuvent il est vrai être un moment de méditation, peut-être aussi de découragement !
La comparaison avec le chemin de compostelle est très pertinente!
Je n’aime pas beaucoup la petite Greta, mais elle croit peut-être faire avancer les choses.

Un excellent récit, j’aime beaucoup la finale!

Le réchauffement climatique a lieu quoique l'on fasse mais si l'on peut apporter sa petite pierre à la prise de conscience pour préserver au mieux la planète c'est bien même si le chantiers est si vaste que le découragement est inévitable.

C'est vrai que nos jeunes n'ont pas la part belle. Ce ras-le-bol est, hélas, bien justifié

Bravo Julie . Il en faut des jeunes comme elle .

Julie est fatiguée mais elle ne se découragera pas, elle continuera à avancer et à espérer.
Très beau texte, Amanda !