A - Omnes vulnerant, ultima necat
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Charlotte
Zephyrine
Martine27
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Kaléïdoplumes 4 :: Archives 2019/2023 :: Espace Ecriture et Photo :: Ecriture et Photo sur consigne :: Consignes 664
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A - Omnes vulnerant, ultima necat
La maison était perchée au bord de la falaise. Elle dominait le miroir étincelant de l'océan.
Une femme se tenait debout dans l'encadrement de la porte-fenêtre. Le soleil qui se reflétait sur la mer l'éblouit lorsqu'elle jeta un coup d'œil derrière elle.
Elle avait soigneusement remis la chaise à sa place. Son ombre se découpait sur la terrasse, elle pouvait presque y voir l'ombre de l'homme qui avait pour habitude de s'y installer tous les soirs, un verre de vin dans une main, un cigare dans l'autre.
Elle soupira et referma la porte derrière elle.
Tranquillement, elle se rendit dans le salon où était peint un étrange cadran solaire en trompe-l'œil.
Il l'avait toujours fascinée. Elle n'avait jamais compris la devise qui l'encadrait écrite en latin "Omnes vulnerant, ultima necat". L'homme avait refusé de la traduire.
La veille, elle avait profité d'un instant où l'homme était en grande conversation téléphonique sur la terrasse, pour se glisser dans le bureau et s'emparer d'un livre interdit. C'était un vieux dictionnaire encore pourvu de ses pages roses traduisant les devises latines.
C'est ainsi qu'elle avait pu lire "Toutes blessent, la dernière tue."
Elle avait passé la nuit à méditer sur cette phrase. Elle avait bien sûr compris que ce "toutes" se référait aux heures de la vie qui passait.
Pourtant, elle avait préféré y voir une autre signification. Une signification plus personnelle. Une signification qui avait scellé son destin et celui de l'homme.
La journée s'était déroulée comme à l'accoutumée. Il exigeait, elle obéissait. Il frappait, elle se taisait. Il lui ordonna de lui apporter son verre de vin et son cigare, elle le fit.
Dans sa tête, la phrase latine avait éclaté, révélant toute sa puissance. D'un pas décidé, elle s'était approchée de lui. Etonné, il s'était retourné. D'une poussée violente, elle l'avait poussé. L'avait entendu hurler pendant toute la durée de sa chute, avait savouré le moment où le corps s'était écrasé sur les rochers au pied de la falaise.
Cela avait été sa dernière journée d'esclavage, celle qui tue.
Il fallait prévenir les secours. Leur annoncer ce terrible accident. L'heure indiquée par le faux cadran solaire lui sembla bouger légèrement. Il ne s'était passé qu'une minute depuis son geste de révolte et de délivrance.
C'était étonnant de se dire qu'une minute plus tôt, il ne se passait rien et la vie coulait, lente et paisible.
Une femme se tenait debout dans l'encadrement de la porte-fenêtre. Le soleil qui se reflétait sur la mer l'éblouit lorsqu'elle jeta un coup d'œil derrière elle.
Elle avait soigneusement remis la chaise à sa place. Son ombre se découpait sur la terrasse, elle pouvait presque y voir l'ombre de l'homme qui avait pour habitude de s'y installer tous les soirs, un verre de vin dans une main, un cigare dans l'autre.
Elle soupira et referma la porte derrière elle.
Tranquillement, elle se rendit dans le salon où était peint un étrange cadran solaire en trompe-l'œil.
Il l'avait toujours fascinée. Elle n'avait jamais compris la devise qui l'encadrait écrite en latin "Omnes vulnerant, ultima necat". L'homme avait refusé de la traduire.
La veille, elle avait profité d'un instant où l'homme était en grande conversation téléphonique sur la terrasse, pour se glisser dans le bureau et s'emparer d'un livre interdit. C'était un vieux dictionnaire encore pourvu de ses pages roses traduisant les devises latines.
C'est ainsi qu'elle avait pu lire "Toutes blessent, la dernière tue."
Elle avait passé la nuit à méditer sur cette phrase. Elle avait bien sûr compris que ce "toutes" se référait aux heures de la vie qui passait.
Pourtant, elle avait préféré y voir une autre signification. Une signification plus personnelle. Une signification qui avait scellé son destin et celui de l'homme.
La journée s'était déroulée comme à l'accoutumée. Il exigeait, elle obéissait. Il frappait, elle se taisait. Il lui ordonna de lui apporter son verre de vin et son cigare, elle le fit.
Dans sa tête, la phrase latine avait éclaté, révélant toute sa puissance. D'un pas décidé, elle s'était approchée de lui. Etonné, il s'était retourné. D'une poussée violente, elle l'avait poussé. L'avait entendu hurler pendant toute la durée de sa chute, avait savouré le moment où le corps s'était écrasé sur les rochers au pied de la falaise.
Cela avait été sa dernière journée d'esclavage, celle qui tue.
Il fallait prévenir les secours. Leur annoncer ce terrible accident. L'heure indiquée par le faux cadran solaire lui sembla bouger légèrement. Il ne s'était passé qu'une minute depuis son geste de révolte et de délivrance.
C'était étonnant de se dire qu'une minute plus tôt, il ne se passait rien et la vie coulait, lente et paisible.
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Omnes vulnerant, ultima necat
Et voilà, bien fait pour lui!
Parfaite interprétation de la consigne Martine!
Un texte fluide, facile à lire.
J’ai beaucoup aimé ! Les descriptions sont subtiles, une histoire terrible et bien racontée !
Parfaite interprétation de la consigne Martine!
Un texte fluide, facile à lire.
J’ai beaucoup aimé ! Les descriptions sont subtiles, une histoire terrible et bien racontée !
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A - Omnes vulnerant, ultima necat
Merci Zéphyrine. Il faut dire qu'en excipit, ce n'était pas si évident que ça.
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Omnes vulnerant, ultima necat
Bravo pour ce texte parfait en ce qui concerne la consigne mais effrayant quant à l'histoire racontée. J'ai envie de dire il l'a bien cherché.
Charlotte- Humeur : tout et rien
RE A ; Omnes vulnerant ultima necat
On peut penser qu'il 'a bien mérité de périr ainsi .
automne- Humeur : égale
Re: A - Omnes vulnerant, ultima necat
Voilà un texte bien construit et original.
Il y a matière à construire un scénario pour une série policière.
Il y a matière à construire un scénario pour une série policière.
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"Écrire, c'est brûler vif, mais aussi renaître de ses cendres. "
Blaise Cendrars
ICI : Le Blog d'AlainX
alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Re: A - Omnes vulnerant, ultima necat
Merci à vous trois. Espérons qu'elle ne se fera pas "pincer"
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Omnes vulnerant, ultima necat
C'est un texte captivant qui tient en haleine et j'aime beaucoup le décor. Finalement tout n'était pas si serein une minute avant l"accident", c'est maintenant que la vie va vraiment commencer pour cette femme, à condition qu'elle ne soit pas inquiétée par une enquête...
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: A - Omnes vulnerant, ultima necat
Merci Myrte. Je pense qu'elle va être convaincante !
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Omnes vulnerant, ultima necat
Excellent texte qui mène à un drame, un règlement de comptes réussi. Il est grand temps que toutes les femmes dans des cas semblables réagissent, peut être pas avec une telle violence, mais cela aussi, on ne peut leur reprocher !
Bravo pour cette courageuse interprétation de la consigne !
Bravo pour cette courageuse interprétation de la consigne !
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A - Omnes vulnerant, ultima necat
Merci Amanda. Disons que parfois, il y a des faits divers qui me donne envie de me défouler.
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
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