A. Et si...

Si nous n’étions pas venus vivre à Lyon lorsque nous avons quitté le Maroc avec mes parents, je n’aurais jamais rencontré mon mari.
Et pourquoi Lyon me direz-vous ? Parce qu’aux Entrepôts Frigorifiques de Marrakech où travaillait mon père, lorsque le directeur, Monsieur Gouillou, quitta son poste pour être remplacé par un Marocain et regagna sa bonne ville de Lyon, mon père décida que nous quitterons définitivement le Maroc pour la France si Monsieur Gouillou lui trouvait un emploi. Il ne supportait pas d’être dirigé par un Marocain. Peut-être parce que jusque là, c’est lui qui gérait les ouvriers marocains et il lui était difficile d’accepter cet état de fait. Un vieux relent de colonialisme?    Peu de temps après, la nouvelle tomba et ce serait Lyon. Je ne connaissais de la ville que ce que j’avais lu dans Le petit Chose d’Alphonse Daudet.

Et si je n’avais pas d’abord rencontré Claude avant mon mari, la chose ne se serait pas faite puisque c’est lui qui me le présenta.

Et si je n’avais pas passé mon BAFA à Vizille près de Grenoble, je n’aurais jamais rencontré Pascale qui m’invita à son anniversaire quelques temps après chez elle à Bron où je rencontrai Claude.

Et si je n’avais pas été amie avec Diego au lycée Ampère de Lyon, je n’aurais pas eu l’idée de passer mon BAFA puisque c’est lui qui m’incita à le faire.

Et si je n’avais pas choisi en classe de troisième au lycée Juliette Récamier  de passer mon BAC A 7 (philo et arts plastiques) je n’aurais pas eu besoin de changer de lycée et n’aurais pas connu Diego au lycée Ampère.

Et si, et si et si, bref, tout cela n’est pas très intéressant pour des personnes qui ne me connaissent pas mais montre que chaque vie est une succession de rencontres qui peuvent déterminer nos propres choix.