a. Et si la sole dorait...

Et si je n'étais pas né. Le monde ne serait pas ce qu'il est. Et c'eut été bien dommage, car j'ai apporté à cette planète d'immenses richesses qui bien entendu n'auraient pu apparaître. La richesse extraordinaire de ma pensée pertinente et disons le clairement, hors du commun. La richesse de mes qualités humaines dont il faut reconnaître qu'elles sont extraordinaires et de plus en plus rares en ce bas monde individualiste. Oui, si je n'étais pas né je suis sûr que l'on m'aurait regretté éternellement.

Et si Dieu n'existait pas. Qui alors aurait créé tout ce qui existe, les galaxies, les planètes, les mondes parallèles, les trous noirs, bleu-vert et gris, le trou de la sécurité sociale française, et même le trou-badour qui, bien que moyenâgeux, n'en apporta pas moins la merveille qu'est l'amour courtois.

Et si ma femme en avait. Alors là je suis dubitatif. Est-ce que je pourrais m'en réjouir ? Est-ce que ce serait la catastrophe ? Est-ce qu'il faudrait moi-même que je fasse une transformation sexuelle spécifique ? Et laquelle ? Certes avec les LGBTQIA+ (c'est-à-dire les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes et asexuelles, non hétérosexuelles, non cisgenres ou non dyadiques.) . Ça offre désormais un choix considérable … mais choisir c'est difficile, et moi j'aime ce qui est facile. Donc, finalement, qu'elle reste comme elle est que nous continuions à avoir des pratiques de grand-papa et grand-maman.

Et si les extraterrestres  débarquaient. Quelles têtes nous ferions ! Une tête de terrien probablement, histoire de montrer notre différence. Une tête à claques pour ceux qui veulent en découdre. Une tête d'enfant de Marie pour les pacifiques. Une tête de lard pour les fortes têtes qui ne voudront pas croire que les extraterrestres existent même s'ils sont là. Personnellement j'opterai pour un tête-à-tête. Comme je suis une tête en l'air j'embarquerais à bord de leur vaisseau sans prise de tête et je mettrai ma tête à couper que chez eux c'est bien mieux que chez nous.

Et si l'enfer ce n'était plus les autres. Alors nous nous aimerions tous les uns les autres, ou les uns sur les autres selon les choix de chacun. On constaterait que le bonheur parfait est partout. Les imbéciles seraient aussi heureux que les savants. On partagerait sa confiture de fraises ou son sirop d'érable avec l'étranger et même avec son voisin. Il est où le bonheur ? Mais il est là… à notre porte parce que désormais les autres sont le bonheur.

Et si je n'étais pas membre de Kaléïdoplumes. Eh bien vous seriez bien tristes et malheureux, et moi aussi.
Donc je reste parmi vous… si vous le voulez bien évidemment !