a. L'écriture et moi

alainx Ven 27 Jan 2023 - 12:44

Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu’à leur terme, elles ont été seulement vécues, humainement vécues je précise. Le terme c'est lorsqu'elles ont pris sens dans ma trajectoire de vie. À défaut elles sont inachevées, comme en suspens. C'est comme un joli meuble qu'on aurait terminé, mais dont le bois resterait brut, sans le vernis ou le polissage qui le rend complet.

Y a-t-il meilleure manière de cueillir le sens que dans l'écriture qui mène au terme ? Alors bien sûr il y a la verbalisation, mais elle risque de n'avoir que la valeur du verbiage. Seul l'écrit parachève. C'est pourquoi je ne cesse d'écrire depuis l'âge de 13 ans. Depuis que j'ai compris que ce qui m'arrivait devait être confié sur une page blanche pour prendre véritablement sens dans ma vie.

Souvent on pense que tout est temporaire dans la vie, les sentiments, les émotions, toutes ces pensées bonnes ou mauvaises. Ce n'est pas faux. Il n'empêche qu'au-delà du temporaire il y a une permanence intérieure dans les profondeurs de l'être. Une zone stable comme les rochers solides qui résistent aux tempêtes et aux marées. Une zone de personnalité partiellement enfouie, qui émerge au long de notre vie… à condition qu'on s'y intéresse, qu'on la regarde surgir. Alors ce qu'on croit temporaire s'inscrit dans une continuité de vie. Et c'est bien souvent cette aventure extraordinaire de l'intériorité qui s'écrit dans mes carnets secrets ou partiellement dévoilés ici ou ailleurs.

Ainsi se déroule ma vie, qu'avec recul je constate axée, au jour le jour, page après page, clavier ou stylo en action. C'est en cela que je rejoins ce qu'a pu dire Stendhal (même si cet auteur n'est pas ma tasse de thé) parce que ses propos confluent, au moins partiellement, avec mes convictions les plus profondes. :"Je crois, malgré les occasions ratées, à la multitude des possibles.

Zephyrine Ven 27 Jan 2023 - 17:17

J’avais déjà compris que tu aimais l’écriture, mais ici tu nous expliques les raisons qui te poussent à écrire de façon remarquable!
La comparaison avec un meuble pas tout à fait terminé est géniale, elle me touche beaucoup.
En général, quand on te lit on est persuadé que pour toi, noircir une feuille blanche avec des mots, est un exutoire, une façon de t’exprimer hors du commun.

Je ne te connais pas assez, mais il me semble que les phrases te viennent facilement et sont toujours pesées et très justes.
Bravo et merci de nous avoir confié tes motivations! Les trois phrases imposées convenaient bien à ces explications.

alainx Ven 27 Jan 2023 - 18:00

@ Zephyrine

Sur Kaléïdoplumes je pratique essentiellement « une écriture ludique ». C'est plus pour le plaisir que j'ai de m'amuser avec les mots, de recourir à mon imaginaire, de mettre en scène des personnes qui ne me ressemblent en rien (c'est jouissif…).
Parfois je laisse voir d'autres aspects, un peu dans ce texte en effet.

Cependant, je ne cache mon vécu, ni ma réalité, ni ce à quoi je crois, ni mes engagements politiques ou militants, etc. mais c'est le plus souvent « ailleurs » ! Dans ma vie j'ai publié des articles dans des revues, article très engagé, polémiques parfois, mais toujours avec authenticité. Didactique le plus souvent, collaborant à des ouvrages collectifs dans le domaine de la recherche psychologique sur l'homme ou dans le domaine juridique du droit des personnes. Donné des conférences aussi. Animé des formations. Etc.

Ce qui est accessible sur le net, ce sont d'une part mes blogs et d'autre part les bouquins que j'ai publiés, notamment un récit de vie « Le passage se crée » et un autre ouvrage de réflexions personnelles « 120 pensées plongeantes » sous mon nom de plume Alain Rohand.

Merci pour ton commentaire.

**Admin** Sam 28 Jan 2023 - 14:48

C'est un texte très philosophique que tu nous livres là, un texte qui colle parfaitement à ta personnalité et à ton besoin d'expliquer par écrit ton cheminement intérieur.
Il y a de belles images telles que celle-ci:

C'est comme un joli meuble qu'on aurait terminé, mais dont le bois resterait brut, sans le vernis ou le polissage qui le rend complet

Non seulement elle est belle, mais elle illustre parfaitement le thème de ton texte.

Et puis celle-ci:

il y a une permanence intérieure dans les profondeurs de l'être. Une zone stable comme les rochers solides qui résistent aux tempêtes et aux marées
dont tu écris plus loin:
à condition qu'on s'y intéresse, qu'on la regarde surgir

Comme je te rejoins dans ce propos. Tout passe, tout lasse dans un tourbillon qui tourne de plus en plus vite et ou une grande majorité se perd dans la recherche éperdue du bonheur, et souvent du paraitre, en oubliant complètement cette introspection qui est la base de tout: se chercher, se comprendre, aller au bout de l'aventure avec son moi profond. Se sentir en accord avec ce moi profond, ne pas fuir, ne pas tricher, ne pas être quelqu'un d'autre que soi. Ca prend du temps mais alors, et alors seulement on peut s'ouvrir au monde.

Pour finir, je ne saurais que trop recommander la lecture des 2 ouvrages dont tu parles, qui figurent en bonne place dans ma bibliothèque (juste à coté des miens Contents

)
Tu l'as souvent écrit ici, tu ne donnes à voir qu'une partie de la personne que tu es, une autre partie se trouve sur tes blogs, mais la plus importante, celle qui les relie toutes, celle qui permet de savoir qui tu es vraiment, se trouve dans ces 2 bouquins que vous pouvez trouver en cliquant sur les liens suivants:

https://www.thebookedition.com/fr/le-passage-se-cree-p-57412.html

https://www.thebookedition.com/fr/120-pensees-plongeantes-p-130507.html

et si vous désirez l'ouvre complète d'Alainx voici un petit dernier pour la route :
https://www.thebookedition.com/fr/a-velo-jusqu-a-l-eternite-p-344659.html