A. Moi Adrien

Au bureau m’en allant m’expliquer sans gaieté de cœur des bêtises que je n’ai pas faîtes… c’est pô juste…

"M’sieur, pas moi qui ai cassé la fenêtre chez le concierge."

"M’sieur, pas moi qui ai mis les swing gommes dans les trous de serrures de l’école."

"M’sieur, pas moi qui ai arraché les plantes du parc de la mairie, c’est le Gaston"

"M’sieur, pas moi qui ai versé de la peinture devant votre porte."

"M’sieur, pas moi qui ai craché dans l’épicerie, c’est la mamelon… euh non la Madelon… ben c’est moi que l’épicière a grondé… c’est pô juste…"

"M’sieur, d’acc c’est moi qui ai insulté la bonne du curé, car elle est jamais contente et j’ai trouvé que c’était rigolo de l’a voir s’énerver tout rouge. Ben c’est bien non?"

"M’sieur, d’acc c’est moi qui ai fait pipi contre la porte du poste de police. C’est parce que Papa a dit qu’il a une amende, le gendarme a fait exprès de mettre une boite à image, au panneau du cinquante. Pourtant papa n’allait pas vite qu’il a dit, il était en-dessous de cent."

"M’sieur, d’acc c’est moi au cinéma qui ai posé des punaises sur le fauteuil où s’est assis le percepteur d’impôt et qui a hurlé… Ben j’ai fait juste, Papa a dit que ce vilain veut plein de sous, pour ça que je peux pas acheter des pistolets à eau. C’est pô juste…"

Subitement le téléphone sonne, le monsieur répond puis raccroche avec une vilaine tronche…

Au bureau du commissaire de police, m’en allant loin de là, car il m’a laissé partir me faisant la morale: "Adrien tu ne dois plus faire de bêtises… et je ne dirai rien à tes parents".

Au retour à la maison, m’en allant avec gaieté de cœur, j’entends papa dire à maman ce qu’il a lu sur face bouc: le commissaire vient d’être accusé d’avoir falsifié sa déclaration d’impôt…