a. À celle qui ne lira pas

Depuis que Cassy a proposé de rendre hommage à Coumarine, tant de faits marquants ou ordinaires qui ont jalonné notre relation me reviennent en mémoire. Je ne sais ce qui serait judicieux que je choisisse pour l'évoquer.
J'ai relu la proposition qui propose entre autres l'idée d'un texte où elle apparaîtrait comme en filigrane d'une manière ou d'une autre « puisque l'essentiel pour elle, c'était les mots ».
Je me suis dit qu'au final c'est ce que j'avais tenté sur mon blog dans mon billet du 7 juin, qui ne faisait que parler d'elle, écrit en pensant à elle dont je savait depuis la veille l'issue inéluctable.
J'ai signé « à celle qui ne lira pas ». J'ai cependant supposé qu'elle aurait aimé cette rédaction et cette manière d'évoquer sa vie sous une forme de globalité dont je connaissais bien des épisodes concrets.

— La femme épanouie et heureuse que j'ai côtoyée probablement dans « ses plus belles années », la passionnée et amoureuse de l'écriture, qui m'apporta une aide plus qu'efficace dans la rédaction et la publication de mon livre « Le passage se crée ». Et il y eut la réciprocité dans certains de ses ouvrages, notamment « L'enfant à l'endroit, l'enfant à l'envers ».

— La femme qui fut confrontée à la terrible maladie de Horton, à son traitement lourd, éprouvant, et depuis lors elle ne fut « plus la même » comme on dit globalement. Je l'ai soutenue comme je pouvais, mais le mal ne cessa de s'aggraver et de contaminer toute sa vie.

— La femme qui a fini par franchir l'étape ultime après que nous nous soyons dits au revoir pour toujours.

Alors je ne vois guère mieux que de transcrire ici ce texte.

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Promenade      --             7 juin 2023

Le ciel bleu limpide a déposé quelques nuages blancs diaphanes, histoire de rompre la monotonie ambiante. Le soleil se comporte comme une poursuite de théâtre, faisant briller de son incandescence tout ce qu'il touche aux alentours. En particulier les fleurs du jardin qui passent de jolies à splendides sous la caresse chatoyante de ses rayons, enchantant ainsi le spectateur de cette nature embellie.
Ce n'est pas encore la toufeur de l'après-midi, mais la douce montée. Elle part de la revigorante fraîcheur matinale et se dirige vers l'infinie douceur d'un avant-midi prometteur. Le moment s'en vient de prendre Route.
La vie s'épanouit.

Bien plus loin, là-bas, au-delà des barrières, l'augure désire refroidir ce qui devrait rester en vie. L'aventure ne mérite pas de se terminer ainsi. L'espoir ténu demeure cependant. Il est des sursauts inattendus, des déclins qui s'offrent des renaissances. Des présages funestes qui manquent de discernement. Prendra-t-on le Chemin ultime ?
La vie se fane.

Le promeneur parfois s'assoit sur le banc du parc près de l'avenue. En montagne sur la pierre du raidillon. Réfléchir jusqu'à la limite. Contempler yeux fermés. Respirer à en étouffer. Prier peut-être. 
S'activer à ne rien faire qu'offrir l'utile présence de celui qui aime.
La vie se retire.

(À celle qui ne lira pas)