A : Dur labeur

_ Oh juliette tu as l'air bien guillerette aujourd'hui ; ne serais-tu pas amoureuse ? demande Marie , le foulard noué sur ses cheveux bouclés en continuant de trier son linge .

_ Tu as deviné Madelaine répondit la jeunette en souriant , j'ai rencontré Paul en accompagnant ma tante chez son notaire , il travaille à l'étude , il est sérieux et veut me présenter à sa mère .

_ Ma petite , ajouta la vieille Mathilde , le chapeau vissé sur la tète pour se protéger du soleil , ne le laisse pas partir  

_ Tu as raison d'épouser un gars de la ville , continua Maria , la portugaise au chemisier rayé , s'il a un bon salaire tu pourras avoir une bonne à ton service et tu ne te géleras  plus les mains en hiver dans cette eau glacée . Si tu fais un beau mariage ,tu  'n'auras plus à frotter ton linge avec ta brosse en chiendent malgrè des mains douloureuses,  c'est bien de se retrouver pour connaitre les potins du village mais c'est un dur labeur . Il faut savoir saisir sa chance !

Épouser un clerc de notaire !
Voilà un excellent parti…

Voilà un échange qui illustre bien une époque où la préoccupation principale des jeunes filles était de se caser si possible avec un bon parti de manière à avoir une vie plus confortable de femme au foyer. D'autres s'assumaient et avaient un métier mais ce n'était pas la majorité.

Tu me fais penser à la chanson des Lavandières du Portugal.

Mon pire cauchemar, épouser un clerc de notaire... Mais il faut des couvercles pour tous les pots! ( J'espère ne vexer personne!)

Rien ne l'empêchera de venir papoter de temps en temps avec les copines j'espère.

Un clerc de notaire, même pas en rêve !
Mais évidemment à y réfléchir, avec une machine en échange
Triste dilemme quand même, ce choix cornélien !
Tu le décris simplement mais à le relire ton texte est percutant, Automne !