C. Johachim Evain

Lors d’une promenade sur les crêtes au-dessus d’Ajaccio, je suis tombée un jour par hasard sur trois ou quatre tombes dans un petit cimetière envahi par les ronces. Une plaque précisait qu’il s’agissait d’enfants enfermés dans un établissement pénitentiaire.
En 1855, Napoléon III ordonne l’ouverture de ces établissements afin d’accueillir des enfants considérés comme des délinquants. Eliminer la mauvaise graine, les pauvres de la société, les malheureux, les orphelins, les mendiants, les va-nu-pieds qui encombrent et inquiètent la bourgeoisie.
Ces gamins sont des vagabonds, des voleurs de poules, issus de familles non fréquentables.
Plusieurs appellations se sont succédées pour qualifier l’inacceptable : colonie horticole, maison de correction à la campagne, maison de redressement ou colonie correctionnelle. Une verrue de l’Histoire car il s’agissait d’un bagne pour enfants.
Ils sont morts par centaines de mauvais traitements, de mauvaise alimentation, de mal de vivre.
Dans cette bande dessinée, Frédéric Bertocchini raconte l’histoire d’Antoine Teurice, Xavier Trouvé ou Johachim Evain.

A travers ce portrait de Johachim Evain, âgé de 8 ans, 1,19 m, Cheveux blonds, front couvert, yeux roux, nez court, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, teint coloré, de Ploërmel Morbihan, sans domicile fixe, coupable de vol, condamné à être enfermé dans une maison de correction jusqu’à sa vingtième année, je voudrais leur rendre hommage à tous et avoir une pensée émue pour eux.