A - Les humeurs de Cathy

Elle est debout dans l’encadrement de la porte de la salle de bain. Encore vaseuse de sa soirée d’hier, qui fut bien arrosée, Cathy a du mal à trouver ses marques ce matin. Elle regarde sa chambre les yeux encore à moitié clos et elle peine à reconnaître la pièce qui lui est pourtant si familière. Quel désordre ! Que se passe-t-il ?

En parcourant le sol des yeux, elle suit la piste tracée par tous les vêtements épars, les siens et …un pantalon, une chemise, des chaussures d’homme ? Elle découvre ainsi que son grand lit est occupé. Il est affalé sur le ventre, les bras en croix, les draps relevés jusqu’aux reins. L’homme qui dort exhibe un dos et des épaules musclés, la nuque est solide et ses cheveux foncés sont légèrement bouclés. De profil, le visage un peu écrasé sur l’oreiller n’est pas mal non plus.

Emoustillée par ce qu’elle voit, Cathy est maintenant complètement éveillée. Elle se souvient de sa rencontre avec cet homme, dont elle ne parvient décidément pas à se rappeler le prénom. En souriant, elle revit les événements de la veille.

J’étais bien éméchée, bon dieu oui, mais quelle soirée torride !
Soudain l’homme bouge dans son sommeil.

Et là, d’un coup brutal, toute la magie du moment s’éteint.

C’est un parti pris, peut- être, mais ça Cathy ne le supporte pas ! Ne le supportera JAMAIS ! Quel goujat ! Pour qui me prend-t-il ? Jamais rien vu de plus grossier.

Des affreuses chaussettes de couleur verte couvrent les pieds de l’homme qui sortent à présent du drap.
Même complètement givré un homme DOIT enlever ses chaussettes avant de partager le lit d’une femme !

De fureur, elle se précipite sur l’homme pour le réveiller, le secoue et lui crie de se rhabiller et de déguerpir au plus vite. Elle lui jette ses vêtements à la figure. A peine a-t-il pu les enfiler sans rien comprendre, que Cathy le pousse hors de la chambre et le précipite dans l’escalier pour enfin lui claquer la porte d’entrée dans le dos.

Que les hommes peuvent parfois être ridicules, surtout quand on les oblige à fuir comme aujourd’hui…  piteux et minables !

A nouveau seule, Cathy se sentit mieux et sa colère s’estompa. Sous sa douche, le massage du jet d’eau chaude aidant, elle retrouva le sourire. Elle savait que demain, c’est dans son caractère, elle en rirait en se disant que finalement ce jour- là, le soleil s’est levé comme d’habitude.

]Voici mon premier texte écrit pour Paroles Plurielles mais qui, envoyé trop tard, n'a jamais été publié. Il date de 2007 et je profite de la présente consigne pour effacer cette petite injustice. La dernière phrase était imposée dans la consigne.[/i]

Mais c'est elle la goujate (tiens! Ce mot n'existe pas au féminin! et pourtant des goujats il y en a aussi au féminin)
Virer le mec pour des chaussettes! Et de cette façon!
Vive le féminisme, vive l'égalité homme/femme, mais là, c'est trop

Trêve de plaisanterie, c'est très bien de réparer la petite injustice. Ton texte aura attendu 12 ans quand même

Je ne me souvenais pas que tu étais sur PP

Ben dis donc... et ce texte qui s'annonce bien érotique, n'a jamais été publié? J'aurais laissé passer un texte d'un tel talent, sous le prétexte (futile il faut l'avouer) qu'il arrivait trop tard???

Mais c'est une honte, un scandale même!! Je vais dire deux mots à la taulière 
(ah! il parait que c'est moi?

Il est drôle ton texte Virgul, c'est vrai! garder ses chaussettes au lit! c'est un tue l'amour ça!

Des chaussettes vertes! Mais quel manque de goût!
Elle a eu raison Cathy, j'aurais fait de même  car si encore les chaussettes avaient été  de couleur noire,, c'était plus claaasse! Et peut être  que je....
Bravo Virgul, tu as vraiment bien raconté cette tranche de vie et heureusement  retrouvé  ce texte après  autant de temps!

Mettre cet homme dehors à cause de ses chaussettes vertes ?

Elle a été bien dure avec lui, je trouve...

Des chaussettes d'une autre couleur auraient-elles changé quelque chose ?...

Bravo pour ce texte plein d'humour, Virgul !

Des chaussettes vertes ou de n'importe quelle couleur c'est aussi rédhibitoire que des chaussettes dans des sandales sous un short hollandais.
Elle a eu bien raison de le virer.
Sauf qu'elle aurait pu regarder avant, même bourrée...

Justice est faite : ton texte ^paraît enfin : console-toi, pas mal de grands écrivains ont eu leur période creuse !

Ca aurait pu être encore pire, des chaussettes dépareillées ou avec des TROUS