A - Ombeline et ses soeurs
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A - Ombeline et ses soeurs
À partir de 8 heures du soir, les ombres envahissent la maison.
C'est enfin l'heure pour Ombeline de retrouver sa liberté.
Comme toutes les femmes de sa caste, il lui a fallu, la journée entière dire oui quand elle voulait dire non, obéir quand elle ne voulait que fuir, être ce que les autres veulent mais pas ce qu'elle est, elle.
Alors dès que le soleil est couché, Ombeline, elle, se lève.
Elle doit aller se ressourcer pour affronter la prochaine journée et celle d'après encore.
Parce que vivre dans ce monde signifie être captive, devoir tout accepter sans rien attendre en retour.
Mais la nuit, ah, la nuit !
Ombeline et ses sœurs redeviennent ce qu'elles sont au fond de leur être. Cette part d'elles qu'au fil des âges, les plus forts leur ont arraché, enfin qu'ils croient leur avoir volé.
Mais pour survivre, il faut savoir avancer masquée.
Et ça, Ombeline et son clan le maîtrise bien, de mieux en mieux d'ailleurs.
Quand les geôliers, de plus en plus confiants, les enferment pour la nuit pensant les avoir une fois de plus « dressées », les prisonnières dénouent leurs liens.
Et les petites poupées fardées, engoncées dans les vêtements qu'on leur impose, repliées sur elles-mêmes, semblent grandir. Leurs dos se cambrent, leurs têtes se dressent fièrement sur leurs épaules, leurs cheveux fouettent l'air, leurs lèvres s'arquent en un sourire moqueur, leurs poitrines se gonflent par avance du plaisir qui va bientôt les envahir.
Ca y est la nuit est bien là, la lune tamise sa clarté pour les protéger.
Ombeline et sa tribu se tiennent par la main, se mettent à danser. Plus leur ronde devient échevelée et plus elles deviennent diaphanes, presque transparentes.
Le moment est venu.
Les unes après les autres, elles s'envolent comme des feux-follets, se glissent par les interstices des portes et des fenêtres.
Leurs bourreaux ne se méfient pas, ils ne se méfient jamais. Ils pensent juste en se réveillant, plus fatigués que la veille, qu'ils ont simplement fait un cauchemar, un cauchemar trop dérangeant qu'ils s'empressent d'oublier.
Parfois l'un d'entre eux, pour l'exorciser, cherche à s'en amuser auprès de ses compagnons et il murmure « Cette nuit une créature étrange était couchée près de moi et elle aspirait ma force ». Les autres se dépêchent de le faire taire, il est des choses qui doivent rester cachées et il est temps de s'amuser avec les captives.
Dans la cave, Ombeline et sa horde, s'étirent gonflées de la sève vitale de leurs captifs qui se croient les vainqueurs. Tranquillement, elles reprennent la pose.
Un jour, bientôt, très bientôt, comme le papillon sort de son cocon, elles auront à nouveau toute l'énergie nécessaire pour régner sur les mâles, et alors ...
C'est enfin l'heure pour Ombeline de retrouver sa liberté.
Comme toutes les femmes de sa caste, il lui a fallu, la journée entière dire oui quand elle voulait dire non, obéir quand elle ne voulait que fuir, être ce que les autres veulent mais pas ce qu'elle est, elle.
Alors dès que le soleil est couché, Ombeline, elle, se lève.
Elle doit aller se ressourcer pour affronter la prochaine journée et celle d'après encore.
Parce que vivre dans ce monde signifie être captive, devoir tout accepter sans rien attendre en retour.
Mais la nuit, ah, la nuit !
Ombeline et ses sœurs redeviennent ce qu'elles sont au fond de leur être. Cette part d'elles qu'au fil des âges, les plus forts leur ont arraché, enfin qu'ils croient leur avoir volé.
Mais pour survivre, il faut savoir avancer masquée.
Et ça, Ombeline et son clan le maîtrise bien, de mieux en mieux d'ailleurs.
Quand les geôliers, de plus en plus confiants, les enferment pour la nuit pensant les avoir une fois de plus « dressées », les prisonnières dénouent leurs liens.
Et les petites poupées fardées, engoncées dans les vêtements qu'on leur impose, repliées sur elles-mêmes, semblent grandir. Leurs dos se cambrent, leurs têtes se dressent fièrement sur leurs épaules, leurs cheveux fouettent l'air, leurs lèvres s'arquent en un sourire moqueur, leurs poitrines se gonflent par avance du plaisir qui va bientôt les envahir.
Ca y est la nuit est bien là, la lune tamise sa clarté pour les protéger.
Ombeline et sa tribu se tiennent par la main, se mettent à danser. Plus leur ronde devient échevelée et plus elles deviennent diaphanes, presque transparentes.
Le moment est venu.
Les unes après les autres, elles s'envolent comme des feux-follets, se glissent par les interstices des portes et des fenêtres.
Leurs bourreaux ne se méfient pas, ils ne se méfient jamais. Ils pensent juste en se réveillant, plus fatigués que la veille, qu'ils ont simplement fait un cauchemar, un cauchemar trop dérangeant qu'ils s'empressent d'oublier.
Parfois l'un d'entre eux, pour l'exorciser, cherche à s'en amuser auprès de ses compagnons et il murmure « Cette nuit une créature étrange était couchée près de moi et elle aspirait ma force ». Les autres se dépêchent de le faire taire, il est des choses qui doivent rester cachées et il est temps de s'amuser avec les captives.
Dans la cave, Ombeline et sa horde, s'étirent gonflées de la sève vitale de leurs captifs qui se croient les vainqueurs. Tranquillement, elles reprennent la pose.
Un jour, bientôt, très bientôt, comme le papillon sort de son cocon, elles auront à nouveau toute l'énergie nécessaire pour régner sur les mâles, et alors ...
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Ombeline et ses soeurs
C'est fou ce que cette consigne a fait travailler les imaginations.
Tu décris très bien le problème de ces femmes considérées comme des poupées et qui se révoltent.
Bravo!
Tu décris très bien le problème de ces femmes considérées comme des poupées et qui se révoltent.
Bravo!
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A - Ombeline et ses soeurs
Merci à vous deux, j'espère ne pas vous avoir fait trop peur. Je vais lire les autres inspirations !
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Ombeline et ses soeurs
J'adore le prénom Ombeline, il est mystérieux et s'intègre parfaitement dans ton récit allégorique. Bien écrit aussi.
Virgul- Humeur : Optimiste
Re: A - Ombeline et ses soeurs
Merci Virgul, pour tout t'avouer je n'ai aucune idée d'où peut bien venir ce prénom, il s'est imposé de lui-même, bizarre l'écriture parfois !
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Ombeline et ses soeurs
Je pense que ton texte plaira énormément à Pastelle (la photographe) .
Oui, c'est le genre de texte qui pourrait lui traverser l'esprit quand elle prend une photo
Je trouve que ton texte peut avoir une double lecture.
La première, on pense évidemment à ses femmes voilées.
La seconde est plus "imaginative", cela pourrait être des sorciers et des poupées vaudou par exemple.
Bravo pour ton imagination et la façon dont tu as tiré partie de la consigne
Oui, c'est le genre de texte qui pourrait lui traverser l'esprit quand elle prend une photo
Je trouve que ton texte peut avoir une double lecture.
La première, on pense évidemment à ses femmes voilées.
La seconde est plus "imaginative", cela pourrait être des sorciers et des poupées vaudou par exemple.
Bravo pour ton imagination et la façon dont tu as tiré partie de la consigne
Cassy- Admin
- Humeur : Emotionnellement vivante
Re: A - Ombeline et ses soeurs
Merci Cassy, étant une fan de fantastique j'étais plutôt axée sur ta deuxième lecture, à savoir les sorcières. Je suis le blog de Pastelle et ses photos sont splendides
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
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