A Rid-i-cule !

Mon ami Le Petit Robert, du haut de ses 2948 pages, ose répondre froidement à ma question sur les rides :
- Petit sillon cutané dû au froncement, à l’âge ou à l’amaigrissement.
Mutin , il parle de ridule. Traître, il enfonce le clou avec patte-d’oie.
Et si j’avais consulté Le Grand Robert ( s’il y a un Petit, il doit bien exister un Grand ), il m’aurait parlé de grand sillon et de patte-de-Poule ?

- Ah ! ( J’explique : ici le ah est un profond soupir de désespoir. )

Analyse de la situation :

Au sujet du sillon, c’est hélas le Grand Robert qui a raison. Des années de ski sur les pistes m’en ont fait voir de toutes les couleurs et ont creusé mes joues de coups de carre en coups de carre. J’avais beau freiner, ça creusait et ça creusait ! Il fallait tartiner le museau. J’ai tartiné. Puis, idiote, je me suis lancée dans les crèmes antirides. Résultat ? J’ai creusé mon porte-monnaie !
Quant à l’amaigrissement, tu parles ! Depuis que j’ai donné mes skis à mon petit-fils, j’ai pris 10 kilos.
Les ridules ? Quand, j’avais 13 ou 14 ans, je passais des heures devant la glace à me trouver plus que mignonne. Des ridules, pas la moindre trace. Ma seule préoccupation était de me demander si mes yeux verts allaient plaire à X et Y.
Puis est venu le temps des pattes-d’oie. Je ne voulais pas laisser partir Z. J’essayais d’effacer ces maudites pattes tout en évitant que d’oie, elles ne se transforment en poule.
Et maintenant, vous voudriez peut-être savoir ce qu’il en est ? Je n’en dirai rien ou presque.
Ai-je tenté le lifting ? Non. Je veux encore rire sans que tout craque ou ne s’effondre.

Un certain Corneille, auteur sérieux et talentueux, écrivit :
-  Ses rides sur son front, ont gravé ses exploits.
Des exploits, je n’en ai accompli aucun. En plus ce monsieur Corneille parlait d’un homme . Pour lui, les femmes et les exploits, ça faisait deux. Peut-être Jeanne d’Arc ?  Mais à son époque, on avait oublié de la ressusciter.

Tout ceci étant dit, vais-je plonger dans une profonde dépression ? Mais non, mais non !
Robert, le petit, m’a permis de rêver encore :

- ride : légères ondulations, cercles à la surface de l’eau. Onde. Ricochet

Alors, je me suis assise au bord du torrent,  j’écoute le chant de l’eau. Une impression d’éternité.

Voilà un texte qui m'a permis de sourire du début à la fin...
Rédigé très habilement, il manque simplement l'incipit et ne me dis pas que tu n'as pas de sourires gravés su le visage...
quand même!

Je ne l'ai pas vu ton incipit. Je n'avais pas assez monté le texte. Heureusement car il ne me plait pas du tout. Il a pour l' âme autant d'efficacité que l'antirides sur ma figure..
Les rides sont là, la jeunesse s'est envolée. On assume ou pas. Le reste n'est que mirage

Ataraxie, merci pour ce court moment qui m'a fait plus que sourire!!!!!

un grand coup de chapeau!!!!

Un passage en revue des rides de tous poils. Et la fin sur l’eau est amusante et donne de la légèreté à ce sujet qui souvent fâche les dames 😉

Malgré l'incipit manquant ( eh oui, on est modo, on ne se refait pas...) je te retrouve tout à fait dans ton texte.
Non pas à cause des rides réelles ou imaginaires, mais à cause de cet humour grinçant qui te caractérise et ton style particulier. Avec l'air de ne pas y toucher, tu sautes du coq à l'âne, du Petit au Grand Robert ( ?), du ski à Corneille et Jeanne d'Arc, un vrai tourbillon qui se termine en douceur au bord de l'eau.

Très bon texte qui m'a fait bien sourire. Quand on sourit toutes les rides du monde sont belles. Tu veux ma photo?

Je veux bien admirer de belles rides.

Le texte est plaisant quant à l'éternelle préoccupation de ces dames
et la fin est bien amenée…
dommage quand même d'avoir zappé l'incipit…

J'adore cet humour décalé et le coup du Petit et du Grand Robert, j'ai adoré ! Pour ce qui est de Jeanne d'Arc dans la mesure où la pauvrette est morte bien jeune je pense qu'elle n'avait pas encore trop de rides ! Quant à la fin, elle est aussi légère que délicieuse

C'est vrai que les rides sont une préoccupation de femme, presqu'aussi constante que les kilos qui menacent notre ligne.
Mais l'humour permet très souvent de contrer nos accès de déprime lorsqu'on en découvre une de plus.
Merci pour ce partage.
Et, avant de lire les commentaires, je n'avais pas remarqué que l'incipit ne se trouvait pas dans ton texte.