A. La belle du train
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A. La belle du train
Ce qui choquait en premier c’était cette touffe de cheveux bizarrement plantée sur le crâne. Des cheveux fins, entortillés sans grâce, d’une couleur indéfinissable, implantés si haut qu’ils laissaient apparaitre des tempes et une nuque cruellement nues. Le front était bas, le sourcil inexistant sur des yeux aux extrémités tombantes qui leur donnaient un air triste et résigné.
Le nez prenait une place considérable au milieu d’un visage étroit et long. D’ailleurs il n’était pas vraiment au milieu mais légèrement décalé sur la gauche, ce qui conférait une asymétrie significative.
La bouche sans lèvres laissait entrevoir des dents d’une teinte gris jaunâtre peu appétissante.
Emmitouflée dans un manteau noir, elle était assise sur la banquette en face de lui. Edmond la voyait tous les jours de la semaine dans ce train de 9h 15 qu’il prenait pour se rendre aux jardins partagés où il cultivait quelques légumes dans un petit potager.
Il ne savait pas si on pouvait parler de laideur, mais en tout cas jamais il n’avait vu une telle étrangeté dans un visage. Cela le fascinait car il ne pouvait en détourner son regard.
Chaque fois qu’il montait dans le train, il ne pouvait s’empêcher de la chercher sans y penser. Parfois le train était bondé et il lui était difficile de la repérer, alors il y mettait le temps qu’il fallait et, en fin limier, s’attelait à la débusquer.
Edmond se demandait ce que pouvait être la vie d’une personne avec un tel physique. Quel âge avait-elle ? Comme souvent, les personnes laides sont sans âge. Elle pouvait avoir 20 ans, 30 ans ou 40 ans. Impossible de le définir. L’avantage des gens laids c’est qu’ils n’ont pas l’air de vieillir. Le temps n’a pas d’effet sur la dégradation de leurs traits. Si a 30 ans on leur en donne 60, à 70 ils font toujours 60 ans. La jeunesse éternelle en quelque sorte.
Edmond était si fasciné par cette femme, qu’un jour il décida de ne pas se rendre au potager mais de rester dans le train afin de descendre à la même gare qu’elle pour la suivre.
Alors qu’elle remontait l’escalier qui menait au boulevard, il se tenait juste derrière elle, le regard au niveau de son postérieur qui semblait volumineux à en voir les mouvements chaloupés des plis de son manteau. Si son faciès était loin d’atteindre la perfection, la créature semblait détenir un trésor de fessier callipyge. Cela mit notre bonhomme en émoi.
La pluie se mit à tomber soudain et la demoiselle n’avait pas de parapluie. Par bonheur, Edmond en emportait toujours un et il profita des intempéries pour effectuer un rapprochement. Il ouvrit son pépin et, abritant la dame lui glissa un « puis-je me permettre de vous protéger ? »
Celle-ci ne dit pas non, très surprise que quelqu’un s’intéressa à elle.
C’était la première fois qu’Edmond la voyait de si près.
Finalement, il ne la trouva pas si laide. S’était-il habitué à son minois à force de le regarder ?
En tout cas, il parait que leur rencontre est devenue une belle histoire d’amour. Longtemps après, ils vivent toujours ensemble dans un bonheur aussi parfait que possible.
Les voyageurs du train de 9H15 revoient cette femme tous les jours dans son manteau noir mais ils ne se doutent pas qu’il s’agit de la même personne. Elle a tellement changé ! Certains disent même qu’elle serait devenue belle !
Le nez prenait une place considérable au milieu d’un visage étroit et long. D’ailleurs il n’était pas vraiment au milieu mais légèrement décalé sur la gauche, ce qui conférait une asymétrie significative.
La bouche sans lèvres laissait entrevoir des dents d’une teinte gris jaunâtre peu appétissante.
Emmitouflée dans un manteau noir, elle était assise sur la banquette en face de lui. Edmond la voyait tous les jours de la semaine dans ce train de 9h 15 qu’il prenait pour se rendre aux jardins partagés où il cultivait quelques légumes dans un petit potager.
Il ne savait pas si on pouvait parler de laideur, mais en tout cas jamais il n’avait vu une telle étrangeté dans un visage. Cela le fascinait car il ne pouvait en détourner son regard.
Chaque fois qu’il montait dans le train, il ne pouvait s’empêcher de la chercher sans y penser. Parfois le train était bondé et il lui était difficile de la repérer, alors il y mettait le temps qu’il fallait et, en fin limier, s’attelait à la débusquer.
Edmond se demandait ce que pouvait être la vie d’une personne avec un tel physique. Quel âge avait-elle ? Comme souvent, les personnes laides sont sans âge. Elle pouvait avoir 20 ans, 30 ans ou 40 ans. Impossible de le définir. L’avantage des gens laids c’est qu’ils n’ont pas l’air de vieillir. Le temps n’a pas d’effet sur la dégradation de leurs traits. Si a 30 ans on leur en donne 60, à 70 ils font toujours 60 ans. La jeunesse éternelle en quelque sorte.
Edmond était si fasciné par cette femme, qu’un jour il décida de ne pas se rendre au potager mais de rester dans le train afin de descendre à la même gare qu’elle pour la suivre.
Alors qu’elle remontait l’escalier qui menait au boulevard, il se tenait juste derrière elle, le regard au niveau de son postérieur qui semblait volumineux à en voir les mouvements chaloupés des plis de son manteau. Si son faciès était loin d’atteindre la perfection, la créature semblait détenir un trésor de fessier callipyge. Cela mit notre bonhomme en émoi.
La pluie se mit à tomber soudain et la demoiselle n’avait pas de parapluie. Par bonheur, Edmond en emportait toujours un et il profita des intempéries pour effectuer un rapprochement. Il ouvrit son pépin et, abritant la dame lui glissa un « puis-je me permettre de vous protéger ? »
Celle-ci ne dit pas non, très surprise que quelqu’un s’intéressa à elle.
C’était la première fois qu’Edmond la voyait de si près.
Finalement, il ne la trouva pas si laide. S’était-il habitué à son minois à force de le regarder ?
En tout cas, il parait que leur rencontre est devenue une belle histoire d’amour. Longtemps après, ils vivent toujours ensemble dans un bonheur aussi parfait que possible.
Les voyageurs du train de 9H15 revoient cette femme tous les jours dans son manteau noir mais ils ne se doutent pas qu’il s’agit de la même personne. Elle a tellement changé ! Certains disent même qu’elle serait devenue belle !
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: A. La belle du train
C'est bien vrai que la beauté est parfois uniquement intérieure. ..et l'amour peut transfigurer!
Belle idée que tu as eue là!
Belle idée que tu as eue là!
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. La belle du train
Une jolie histoire que tu nous contes là, on a envie d'y croire dans un monde où seule compte encore l'apologie de la beauté " extérieure", de la minceur, des tailles "34"...
Oui l'amour transfigure, rend beau ce qui l'est moins, je t'approuve tout à fait !
Oui l'amour transfigure, rend beau ce qui l'est moins, je t'approuve tout à fait !
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A. La belle du train
Ce texte est magnifique !
Tant sur la forme : la qualité des descriptions de la femme ;
que sur le fond : la relativité de la laideur et l'amour qui transcende tous.
Un petit texte qui a valeur de fable…
vraiment une réussite.
Cela m'a évoqué la chanson de Gainsbourg…
La beauté cachée
Des laids des laids
Se voit sans
Délai délai
Enfin faut faire avec c'qu'on a
La sale gueule mais on n'y peut rien
D'ailleurs nous les affreux
J'suis sûr que Dieu nous accorde
Un peu de sa miséricorde
Car
La beauté cachée
Des laids des laids
Se voit sans
Délai délai
Tant sur la forme : la qualité des descriptions de la femme ;
que sur le fond : la relativité de la laideur et l'amour qui transcende tous.
Un petit texte qui a valeur de fable…
vraiment une réussite.
Cela m'a évoqué la chanson de Gainsbourg…
La beauté cachée
Des laids des laids
Se voit sans
Délai délai
Enfin faut faire avec c'qu'on a
La sale gueule mais on n'y peut rien
D'ailleurs nous les affreux
J'suis sûr que Dieu nous accorde
Un peu de sa miséricorde
Car
La beauté cachée
Des laids des laids
Se voit sans
Délai délai
alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Re: A. La belle du train
Très beau texte qui en dit beaucoup sur la relativité de la notion de beauté. Et si l'amour s'en mêle cela change tout intérieurement comme extérieurement.
Charlotte- Humeur : tout et rien
Re: A. La belle du train
Je suis scotché en lisant ce très beau texte, il est vraiment splendide, louant la beauté intérieure.
Magnifique toutes les descriptions de cette femme.
Magnifique toutes les descriptions de cette femme.
trainmusical- Humeur : la vie est belle
Re: A. La belle du train
Chapeau car c'est de belle manière que tu as employés tous les mots proposés.
Ataraxie- Humeur : Changeante
Re: A. La belle du train
Wahou double wahou, puisque tu as écrit un texte avec tous les mots incluant les mots du challenge AlainX 👏🏻👏🏻🤝
Texte très riche. Description de la dame dans le détail; puis thème de la beauté intérieure
Et de l’amour qui rend beau . Très très bien joué , enfin écrit .
Je me demandais juste si ton bonhomme avait fini par lui avouer qu’il avait été attiré par sa non beauté à ses yeux ?
Tu vois je me suis identifié à fond à tes personnages . 👍🏻😉😉
Texte très riche. Description de la dame dans le détail; puis thème de la beauté intérieure
Et de l’amour qui rend beau . Très très bien joué , enfin écrit .
Je me demandais juste si ton bonhomme avait fini par lui avouer qu’il avait été attiré par sa non beauté à ses yeux ?
Tu vois je me suis identifié à fond à tes personnages . 👍🏻😉😉
EVA AlixXXL- Humeur : Égale
Re. A La belle du train
Approche originale de la beauté. J'aime la construction du texte et l'enchaînement des idées pour faire aboutir le récit. Bravo !
Invité- Invité
Re: A. La belle du train
Une très jolie histoire.
C'est vrai qu'il faut parfois aller plus loin que la beauté extérieure, et l'on découvre alors parfois un petit joyau, un trésor.
C'est vrai qu'il faut parfois aller plus loin que la beauté extérieure, et l'on découvre alors parfois un petit joyau, un trésor.
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Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c'est son génie.
(Charles Baudelaire)
FrançoiseB- Humeur : Positive
Re: A. La belle du train
Quelle charmante histoire ! Et très bien vu pour certaines personnes qui font vieilles quand elles sont jeunes et quasiment jeunes quand elles sont vieilles, un peu comme Aznavour ou Reggiani
_________________
Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A. La belle du train
Très belle description de cette femme qui reste sans prénom, et puis le regard de l'autre qui efface la laideur pour y déceler ce qui le charme.
Virgul- Humeur : Optimiste
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