A.Journée de retrouvailles

De retour de mon séjour en Afrique, je me rends à Liège en train, pour rencontrer mon amoureux avec lequel j’ai entretenu une longue et riche correspondance pendant un an .

J’ai vingt ans maintenant mais je ne me sens pas déjà vraiment une femme. Je ne connais rien à l’amour si ce n’est, ce sentiment bouleversant qui m’élève dans des rêves infinis que je ne contrôle pas.

J’arrive à la gare. D est là debout sur le quai. Il m’attend. Je m’approche , il m’embrasse sur la joue et me prend le bras . Je le suis comme une somnambule .Je me suis fait très jolie. Mes sœurs et ma mère ont assisté, le matin, à tous mes essayages devant le miroir pour être la plus belle .

Donc je le vois , le suis et me dis bizarrement : il a grandi ! Est ce possible qu’à cet âge ( cad 21 ans) le croissance continue ? Nous passons la journée dans je ne sais quel parc. Nous parlons beaucoup. Moi surtout, j’ai tant à lui partager de mon long séjour au Rwanda.

La journée se poursuit sagement jusqu’au retour à sa voiture. C’est là que les choses se corsent. Mon aimé, dans sa nervosité, a cassé la clef de sa voiture. Pas moyen donc d’entrer dans la voiture. Qu’à cela ne tienne, D brise le carreaux de la fenêtre avant, coté conducteur. Par chance, le double de sa clef se trouve dans la boîte à gants !

C’est donc fenêtre ouverte, dans un vent décoiffant que nous roulons jusque chez moi ( 100 km quand même ) chez mes parents. Mais il fait très beau ,nous sommes le 17 juillet 1964 : C’est le premier jour d’une grande et belle histoire…

Le soir, mon père me prend à part et me pose La question : « Es tu fiancée avec D. Je réponds « Oui « alors que je n’en sais rien !
D. ne m’a pas fait de demande en mariage et ne m’a encore embrassé sur la bouche :signe , pour moi, capital de notre amour engagé pour le meilleur .

C’est le lendemain soir, dans une cabane, au fin fond d’un petit bois que D m’embrasse, pour la première fois , vraiment : il appuie tellement fort sur ma bouche que je tombe presque en arrière.

Je dois ajouter qu’avant ce passage à l’acte( !) je lui avais dit d’ un air innocent : « Tout le monde dit que nous sommes fiancés ».
Et lui de me répondre : « Mais bien sûr que nous sommes fiancés !

OUF.

Ah, comme il était bon le temps des fiançailles dans ces années là!
Dans ta façon de raconter cet épisode on retrouve bien ton style direct et sans chichi!

Ton histoire est une histoire simple et touchante. Le coup de la clé D. l'a sûrement pas inventé, il devait être aussi naïf que toi.
Heureusement tout s'est arrangé...
Un baiser sur les lèvres, oh, il a osé le bougre !.

Délicieux comme un livre de Delly !