A. Elle lui dirait...

La neige était tombée toute la nuit recouvrant le chalet et ses alentours. De gros nuages menaçants laissaient présager qu'il neigerait encore longtemps.

Qu'allait-elle bien pouvoir faire?
D'abord, réfléchir...

Debout devant la fenêtre, les mains serrant un bol de café brûlant, elle scrutait l'horizon, elle ne reconnaissait plus le paysage pourtant familier. Le chemin d'accès au chalet, disparaissait sous une épaisse couche de neige.
Faudrait-il qu'elle sorte malgré tout? Rien que d'y penser elle frissonnait déjà.

Que s'était-il passé?
Elle essayait de revivre la soirée de la veille.
Ils devaient passer ce week-end d'hiver dans leur chalet de montagne, en amoureux, pour faire la paix, avaient- ils convenu une fois de plus, mais pour combien de temps, avait-elle pensé.

Tout avait bien commencé : la veille en fin d'après-midi, une longue marche les avaient amenés ici.
Il avait sorti du sac à dos une bouteille de Champagne qu'il avait planté dans la neige qui tombait doucement.
Très vite, il avait fait du feu dans la cheminée, ils avaient contemplé les flammes en silence, main dans la main.

Ils avaient ensuite préparé un bon repas et comme d'habitude, un détail avait tout gâché : elle avait oublié d'emmener les téléphones portables.
Comme d'habitude quand il était furieux, il avait mal réagi, ses yeux avaient lancé des éclairs.
Comme d'habitude elle avait prétendu que ce n'était pas grave alors aux reproches avaient succédé les mots blessants.
Elle s'était mise à pleurer, il n'avait pas supporté ses larmes.
Finalement, il avait enfilé anorak, écharpe et bonnet, chaussé ses bottes et sans un regard, il était parti dans la nuit.
Au loin, elle avait regardé disparaître le faisceau de la lampe de poche.

Pendant des heures elle avait pensé : "il va rentrer"!
Maintenant le jour était levé et la neige n'avait pas cessé de tomber.
Elle allait partir à sa recherche, c'était très important!
Elle s'était réjouie pendant des heures à l'idée de lui annoncer la bonne nouvelle, lui apprendre qu'elle portait un enfant de lui.
Elle devait lui dire, le plus tôt possible.
Sa décision était prise, elle allait partir à sa rencontre, puisqu'à cette heure-ci, il revenait sans doute vers elle.

Chaudement habillée, elle marchait depuis des heures, se répétant les mots qu'elle lui dirait. Elle imaginait déjà comme elle serait bien dans ses bras. Epuisée elle se posait seulement la question : combien de temps devrait elle encore marcher avant d'y être?

Une histoire ordinaire, comme dit AlainX, et bien décrite dans ses fonctionnements et dysfonctionnements. La fin reste ouverte..... j'ai un peu peur pour elle et pour lui! A cause du froid et de la neige!!

La pauvre... C'est mal parti ,cette histoire. D'ailleurs il est parti, l'homme . Et tout çà pour une histoire de portable. Je n'y crois pas: Il est parti pour une autre raison. Qu'il accouche enfin de ce qui ne va pas chez lui ... Non mais !

Ah Charlotte, j'aime ton commentaire : tu remonterais le moral à un suicidaire! Merci!

Et lui il ne pouvait pas y penser aux portables ? Non mais...

Ah chouette j'aime les féministes!

Une histoire ordinaire, une histoire simple qui prend des proportions énormes à cause d'une peccadille.
Je suis plutôt de l'avis de Charlotte et de Myrte !
Non, mais

Drôle de zigue qui fait tout un fromage
pour un portable oublié

Hélas , à voir les gens, hommes, femmes, portables en main ne pas arrêter de pianoter
l'histoire en vient à être très plausible !

Les disputes dans les couples sont souvent occasionnées par des bêtises, et je suis sûre que le téléphone portable en est souvent la cause...

Bravo pour le texte, en tous cas !

Après avoir lu vos commentaires, je me dis que j'aurais du préciser qu' elle avait oublié le téléphone portable alors qu'il devait souhaiter l'anniversaire de sa mère ce soir là. (Hem, hem) C'est pas plus plausible ainsi?