A - Danse d'adieu
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A - Danse d'adieu
Ce matin d'automne là j'étais partie me promener à l'aube étreinte par une étrange impression d'urgence.
Mon cœur battait, je sentais qu'il me fallait me dépêcher, c'était comme si un appel lancinant résonnait dans tout mon corps.
Je m'étais enfoncée plus profondément que d'habitude sous les futaies épaisses, jaunes et oranges.
Un vent vif fouettait mes joues ajoutant encore à l'urgence de l'instant.
Le bois mort craquait sous mes pieds rompant le silence des lieux.
C'est alors que je la vis. Une jeune femme belle comme un songe, sa longue chevelure de cristal épandue sur les feuilles mortes comme une Ophélie flottant sur une rivière d'or.
Mon cœur battait à tout rompre.
Je m'approchais doucement d'elle et saisis son poignet espérant trouver un pouls.
Rien ! J'étais arrivée trop tard.
Je m'écroulais et me mis à pleurer, à pleurer sur cette si mystérieuse inconnue qui m'avait attirée auprès d'elle je ne savais ni pourquoi, ni comment.
Une de mes larmes tomba sur la joue marmoréenne et roula jusqu'à ses lèvres roses.
C'est alors qu'un miracle s'accomplit. Un sourire se dessina sur ce visage qui se mit à irradier comme la neige sous le soleil.
Les paupières de la magnifique créature s'ouvrirent sur des yeux d'une couleur impossible à décrire mais qui était la couleur suprême. Elle se leva, mais peut-on utiliser un mot aussi banal pour ce qui ressemblait à une danse.
Un violon apparut entre ses mains, ses doigts légers jouaient avec les cordes et l'archet. Une musique fascinante et divine s'éleva.
Et moi, j'étais là pétrifiée, je la regardais tournoyer au milieu des feuilles mortes qui s'envolaient et l'enlaçaient, ses pieds ne semblaient pas toucher le sol. Je me sentais gauche et lourde devant tant de délicatesse et les larmes continuaient à rouler sur mes joues, nostalgie, peine, joie, je ne savais plus ce qu'elles signifiaient. Ma gorge se serrait douloureusement, je le sentais dans tout mon corps quelque chose allait s'achever.
Je ne sais combien de temps dura ce ballet, une seconde, une minute, une heure, une vie.
Et puis, tout à coup de petits rires se firent entendre, des bruissements s'élevèrent dans les buissons qui nous entouraient. De petites créatures évanescentes apparurent et se joignirent à la ronde.
Ils m'encerclèrent et je sentais leurs mains me frôler avec tendresse et mes pleurs redoublèrent, c'était la fin je le sentais, elle arrivait.
La jeune femme plongea ses yeux dans les miens, elle se pencha et ses lèvres effleurèrent mon front.
La musique et les rires cessèrent. Une neige improbable commença à tomber et les enveloppa de sa blancheur, les voyant se fondre en elle et se laisser emporter vers l'Ouest, je compris que fées et farfadets m'avaient accordé ce moment de rêve si prégnant pour qu'il m'accompagne et me soutienne dans ce qui venait de me percuter de plein fouet, la féerie désertait notre monde, les Havres Gris l'attendait, notre monde allait sombrer dans la noirceur.
Mon cœur battait, je sentais qu'il me fallait me dépêcher, c'était comme si un appel lancinant résonnait dans tout mon corps.
Je m'étais enfoncée plus profondément que d'habitude sous les futaies épaisses, jaunes et oranges.
Un vent vif fouettait mes joues ajoutant encore à l'urgence de l'instant.
Le bois mort craquait sous mes pieds rompant le silence des lieux.
C'est alors que je la vis. Une jeune femme belle comme un songe, sa longue chevelure de cristal épandue sur les feuilles mortes comme une Ophélie flottant sur une rivière d'or.
Mon cœur battait à tout rompre.
Je m'approchais doucement d'elle et saisis son poignet espérant trouver un pouls.
Rien ! J'étais arrivée trop tard.
Je m'écroulais et me mis à pleurer, à pleurer sur cette si mystérieuse inconnue qui m'avait attirée auprès d'elle je ne savais ni pourquoi, ni comment.
Une de mes larmes tomba sur la joue marmoréenne et roula jusqu'à ses lèvres roses.
C'est alors qu'un miracle s'accomplit. Un sourire se dessina sur ce visage qui se mit à irradier comme la neige sous le soleil.
Les paupières de la magnifique créature s'ouvrirent sur des yeux d'une couleur impossible à décrire mais qui était la couleur suprême. Elle se leva, mais peut-on utiliser un mot aussi banal pour ce qui ressemblait à une danse.
Un violon apparut entre ses mains, ses doigts légers jouaient avec les cordes et l'archet. Une musique fascinante et divine s'éleva.
Et moi, j'étais là pétrifiée, je la regardais tournoyer au milieu des feuilles mortes qui s'envolaient et l'enlaçaient, ses pieds ne semblaient pas toucher le sol. Je me sentais gauche et lourde devant tant de délicatesse et les larmes continuaient à rouler sur mes joues, nostalgie, peine, joie, je ne savais plus ce qu'elles signifiaient. Ma gorge se serrait douloureusement, je le sentais dans tout mon corps quelque chose allait s'achever.
Je ne sais combien de temps dura ce ballet, une seconde, une minute, une heure, une vie.
Et puis, tout à coup de petits rires se firent entendre, des bruissements s'élevèrent dans les buissons qui nous entouraient. De petites créatures évanescentes apparurent et se joignirent à la ronde.
Ils m'encerclèrent et je sentais leurs mains me frôler avec tendresse et mes pleurs redoublèrent, c'était la fin je le sentais, elle arrivait.
La jeune femme plongea ses yeux dans les miens, elle se pencha et ses lèvres effleurèrent mon front.
La musique et les rires cessèrent. Une neige improbable commença à tomber et les enveloppa de sa blancheur, les voyant se fondre en elle et se laisser emporter vers l'Ouest, je compris que fées et farfadets m'avaient accordé ce moment de rêve si prégnant pour qu'il m'accompagne et me soutienne dans ce qui venait de me percuter de plein fouet, la féerie désertait notre monde, les Havres Gris l'attendait, notre monde allait sombrer dans la noirceur.
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Danse d'adieu
Un excellent texte qui répond parfaitement à la consigne, pas facile !
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A - Danse d'adieu
Merci à toutes les deux. J'ai écouté cette superbe musique pendant toute la rédaction et plus je la mettais et plus j'avais le coeur serré, étrange sensation !
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
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