A - Retour de stage
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A - Retour de stage
Je viens de sonner chez moi et c'est un inconnu qui a répondu.
La conversation n’a pas duré, car lorsque j’ai dit : « Bonjour mon chou, je t’appelle du train, j’en ai encore pour une vingtaine de minutes avant d’arriver en gare », après un silence, mon correspondant m’a signifié, d’une voix que je ne connaissais pas, que je faisais une erreur et il a raccroché.
J’ai directement vérifié si j’avais composé le bon numéro, ce qui était le cas. Une interférence causée par le train ? J’ai donc reformé le numéro : « Allo Charles ? »
- Non madame, je ne suis pas Charles, et je vous prie d’arrêter d’appeler, n’insistez plus s’il vous plaît. Puis il a coupé.
Bizarre. J’ai donc essayé d’appeler Charles sur son mobile :
- « Le numéro que vous appelez n’est plus attribué ».
Je l’aurais parié, durant mon absence Charles aura oublié de renouveler son crédit d’appels. Il ne s’occupe d’aucune facture et l’administration n’est vraiment pas son fort.
N’empêche, ce n’est pas drôle ! Après plus d’un mois de stage à l’étranger j’espérais un meilleur accueil.
A la sortie de la gare je prends un taxi qui me dépose devant la porte de notre immeuble. Je me rends au second étage, appartement de gauche. En introduisant la clef dans la porte j’entends de la musique puis en déposant ma valise dans le hall mal éclairé je crie : « coucou Charles, c’est moi ! »
Mais en pénétrant dans le salon c’est avec effroi que je découvre un autre homme, tout aussi surpris que moi. Et c’est pratiquement d’une même voix que nous hurlons : « Qui êtes-vous ? Que faites- vous chez moi ? »
De saisissement aucun de nous deux ne parvient à répondre. Sauf que… je ne reconnais rien au décor de la pièce, ce ne sont pas NOS meubles, NOS tapis, NOS tableaux !
- « Je n’y comprends rien, dis-je en tremblant. Je suis chez moi, j’ai même les clefs, mais tout a changé ici ! »
- « Vous êtes chez MOI madame, j’ai aménagé ici il y a une dizaine de jours. »
- « Mais ce n’est pas possible, j’habitais ici avec Charles, mon compagnon. »
- « Ecoutez madame, cet appartement a été mis en location il y a plus de trois semaines, j’ai signé le bail avec l’agence et j’ai intégré l’appartement sans délai. Si vous êtes l’ancienne locataire, pourquoi être aussi surprise ? »
- « Je… j’étais à l’étranger et mon compagnon ne m’a rien dit. »
- « Comment est-ce possible ? L’ancien bail était-il à votre nom ? »
- « Non, j’ai aménagé chez Charles il y a un an environ. »
- « Je suis sincèrement désolé pour vous madame, mais je ne peux rien faire. »
- « Je suppose que vous n’avez aucune idée de l’endroit où Charles a pu partir ? »
- « Non madame, par contre je peux vous renseigner le nom de l’agence de location, ils pourront peut- être vous aider. »
- « Je vous remercie. »
Après avoir confié mes clefs au nouveau locataire, j’ai repris ma valise et j’ai demandé à un taxi de me conduire à l’hôtel. Je n’ai pratiquement pas fermé l’œil de la nuit.
Le matin je me suis rendue à l’agence qui m’a confirmé que Charles avait bien renoncé à son bail, qu’il avait payé les trois mois de dédit, et qu’il avait très rapidement déménagé. Non, il n’avait pas communiqué sa nouvelle adresse.
J’ai ensuite contacté l’employeur de Charles, en espérant pouvoir l’atteindre à son bureau. Lorsque j’ai mentionné son nom, puis mon identité, la réceptionniste m’a mise en relation avec le service du personnel. En début de conversation j’ai très rapidement brossé la situation et après m’avoir entendue la Responsable du service m’a déclaré : « En fait Charles a démissionné il y a trois semaines. Il nous a dit vouloir profiter d’une opportunité qui s’offrait à lui, mais sans nous donner plus de détails. Il a négocié le fait de ne pas devoir prester de préavis, ce qui, compte tenu de la fonction qu’il occupait chez nous, nous semblait logique. Et non, il ne nous a pas communiqué sa nouvelle adresse. »
Charles s’était volatilisé ! J’ai appelé sa famille, nos amis, tous ceux qui de près ou de loin connaissaient Charles, personne n’avait plus eu de signe de vie de lui depuis ces dernières semaines.
Deux mois plus tard je recevais un appel téléphonique de la Responsable du personnel de son ex employeur :
« Ce que je vais vous apprendre n’est pas agréable à entendre. Mais Charles votre compagnon, est sous le coup d’un mandat d’arrêt. Nous avons découvert qu’il a commis une énorme fraude qui va peser lourd en termes financiers et de réputation sur notre société. En démissionnant il a en fait pris les devants et il est en fuite. A l’heure actuelle personne ne sait où il est, ni nous, ni les enquêteurs qui sont pourtant nombreux sur l’affaire. Attendez-vous aussi à être convoquée et interrogée par eux. »
La conversation n’a pas duré, car lorsque j’ai dit : « Bonjour mon chou, je t’appelle du train, j’en ai encore pour une vingtaine de minutes avant d’arriver en gare », après un silence, mon correspondant m’a signifié, d’une voix que je ne connaissais pas, que je faisais une erreur et il a raccroché.
J’ai directement vérifié si j’avais composé le bon numéro, ce qui était le cas. Une interférence causée par le train ? J’ai donc reformé le numéro : « Allo Charles ? »
- Non madame, je ne suis pas Charles, et je vous prie d’arrêter d’appeler, n’insistez plus s’il vous plaît. Puis il a coupé.
Bizarre. J’ai donc essayé d’appeler Charles sur son mobile :
- « Le numéro que vous appelez n’est plus attribué ».
Je l’aurais parié, durant mon absence Charles aura oublié de renouveler son crédit d’appels. Il ne s’occupe d’aucune facture et l’administration n’est vraiment pas son fort.
N’empêche, ce n’est pas drôle ! Après plus d’un mois de stage à l’étranger j’espérais un meilleur accueil.
A la sortie de la gare je prends un taxi qui me dépose devant la porte de notre immeuble. Je me rends au second étage, appartement de gauche. En introduisant la clef dans la porte j’entends de la musique puis en déposant ma valise dans le hall mal éclairé je crie : « coucou Charles, c’est moi ! »
Mais en pénétrant dans le salon c’est avec effroi que je découvre un autre homme, tout aussi surpris que moi. Et c’est pratiquement d’une même voix que nous hurlons : « Qui êtes-vous ? Que faites- vous chez moi ? »
De saisissement aucun de nous deux ne parvient à répondre. Sauf que… je ne reconnais rien au décor de la pièce, ce ne sont pas NOS meubles, NOS tapis, NOS tableaux !
- « Je n’y comprends rien, dis-je en tremblant. Je suis chez moi, j’ai même les clefs, mais tout a changé ici ! »
- « Vous êtes chez MOI madame, j’ai aménagé ici il y a une dizaine de jours. »
- « Mais ce n’est pas possible, j’habitais ici avec Charles, mon compagnon. »
- « Ecoutez madame, cet appartement a été mis en location il y a plus de trois semaines, j’ai signé le bail avec l’agence et j’ai intégré l’appartement sans délai. Si vous êtes l’ancienne locataire, pourquoi être aussi surprise ? »
- « Je… j’étais à l’étranger et mon compagnon ne m’a rien dit. »
- « Comment est-ce possible ? L’ancien bail était-il à votre nom ? »
- « Non, j’ai aménagé chez Charles il y a un an environ. »
- « Je suis sincèrement désolé pour vous madame, mais je ne peux rien faire. »
- « Je suppose que vous n’avez aucune idée de l’endroit où Charles a pu partir ? »
- « Non madame, par contre je peux vous renseigner le nom de l’agence de location, ils pourront peut- être vous aider. »
- « Je vous remercie. »
Après avoir confié mes clefs au nouveau locataire, j’ai repris ma valise et j’ai demandé à un taxi de me conduire à l’hôtel. Je n’ai pratiquement pas fermé l’œil de la nuit.
Le matin je me suis rendue à l’agence qui m’a confirmé que Charles avait bien renoncé à son bail, qu’il avait payé les trois mois de dédit, et qu’il avait très rapidement déménagé. Non, il n’avait pas communiqué sa nouvelle adresse.
J’ai ensuite contacté l’employeur de Charles, en espérant pouvoir l’atteindre à son bureau. Lorsque j’ai mentionné son nom, puis mon identité, la réceptionniste m’a mise en relation avec le service du personnel. En début de conversation j’ai très rapidement brossé la situation et après m’avoir entendue la Responsable du service m’a déclaré : « En fait Charles a démissionné il y a trois semaines. Il nous a dit vouloir profiter d’une opportunité qui s’offrait à lui, mais sans nous donner plus de détails. Il a négocié le fait de ne pas devoir prester de préavis, ce qui, compte tenu de la fonction qu’il occupait chez nous, nous semblait logique. Et non, il ne nous a pas communiqué sa nouvelle adresse. »
Charles s’était volatilisé ! J’ai appelé sa famille, nos amis, tous ceux qui de près ou de loin connaissaient Charles, personne n’avait plus eu de signe de vie de lui depuis ces dernières semaines.
Deux mois plus tard je recevais un appel téléphonique de la Responsable du personnel de son ex employeur :
« Ce que je vais vous apprendre n’est pas agréable à entendre. Mais Charles votre compagnon, est sous le coup d’un mandat d’arrêt. Nous avons découvert qu’il a commis une énorme fraude qui va peser lourd en termes financiers et de réputation sur notre société. En démissionnant il a en fait pris les devants et il est en fuite. A l’heure actuelle personne ne sait où il est, ni nous, ni les enquêteurs qui sont pourtant nombreux sur l’affaire. Attendez-vous aussi à être convoquée et interrogée par eux. »
Virgul- Humeur : Optimiste
Re: A - Retour de stage
Une bien mauvaise surprise que tu nous contes là ! Un vrai puzzle, mais tu remets très bien toutes les pièces en place et ton histoire est ( hélas) absolument crédible.
Style enlevé, un texte bien construit, j'aime te lire Virgul !
Style enlevé, un texte bien construit, j'aime te lire Virgul !
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A - Retour de stage
Un mystère comme je les aime.
Bien mené et à la fin on a envie de dire : bon sang mais c'est bien sûr!
Bien mené et à la fin on a envie de dire : bon sang mais c'est bien sûr!
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A - Retour de stage
Une bien bonne petite histoire qui est loin d'être finie. Bonne chance Madame.
Charlotte- Humeur : tout et rien
RE A/ Retour de stage
Une aventure très désagréable à vivre mais plausible, ton texte est très bien construit, on attend le dénouement...
Bravo Virgul !
Bravo Virgul !
automne- Humeur : égale
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Retour de stage
Je m'imaginais qu'il avait gagné au Loto et qu'il s'était enfui avec une autre femme !
Ta fin est tout aussi immorale, Virgul !
Ta fin est tout aussi immorale, Virgul !
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Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c'est son génie.
(Charles Baudelaire)
FrançoiseB- Humeur : Positive
Re: A - Retour de stage
Un texte bien fichu, qui ménage des surprises et qui fait ressortir à la fois le côté cocasse et le côté réaliste et dramatique de la situation.
J’aime beaucoup le passage où les deux protagonistes s’écrient ensemble :
« Qui êtes-vous ? Que faites- vous chez moi ? »
J’aime beaucoup le passage où les deux protagonistes s’écrient ensemble :
« Qui êtes-vous ? Que faites- vous chez moi ? »
tobermory- Humeur : Changeante
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