A: Une lumière dans la nuit.
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Kaléïdoplumes 4 :: Archives 2019/2023 :: Espace Ecriture et Photo :: Ecriture et Photo sur consigne :: Consignes 544
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A: Une lumière dans la nuit.
A: Une lumière dans la nuit.
J’avais pris la route en début d’après-midi pour revenir chez moi, dans les Pyrénées, quittant la capitale et son monde énervé, pollué et gris. Heureux de pouvoir enfin m'échapper de cet enfer bitumé, je me faisais une joie de retrouver chaleur et couleurs, de l’air frais et surtout de l’espace. Il me restait un quart du chemin à parcourir pour qu’enfin je m’oxygène à nouveau.
La nuit était tombée et il n’avait cessé de pleuvoir des cordes. Evidemment, j’avais mis ça sur le compte de Paris et de sa pollution car après-tout, il faut bien un responsable à chaque chose !
L’unique essuie-glace de ma Twingo avaient de plus en plus de mal à faire son travail. La ventilation ne fonctionnait plus (panne que je connaissais depuis longtemps et que je regrettais à présent de ne pas avoir fait réparé !). L’allume-cigare ne fonctionnait plus non plus (ça, c’était nouveau !) et par conséquent, j’étais dans l’incapacité à recharger mon téléphone portable, qui n’avait plus de batterie. Royal !
En cours de chemin, j’avais été dans l’obligation de suivre une déviation à cause de travaux. Résultat, après deux heures à conduire dans ces conditions, je me retrouvais perdu je ne sais où, traversant petits villages et campagne en plein déluge.
Mais cela n’aurait guère été amusant si le témoin de ma jauge d’essence ne s’était pas mis à me faire de l’œil subitement !
J’avais envie de hurler dans la voiture, mais au risque de me percer les tympans, je n’en fis rien.
Tout s’enchaînait pour que je puisse terminer cette journée en beauté, dont les heures précédentes se résumaient en quelques mots : malchance, guigne, poisse, scoumoune, infortune et manque de bol !
Une petite voix nasillarde me chantait ces mots de manière sournoise, se moquant de ma bonne étoile habituelle. Il ne manquait plus que je tombe en panne et cela serait le pompon ! Je ne voyais pas ce qu’il y a pourrait m’arriver en plus… un tremblement de terre ; une prise d’otage par des extra-terrestres, une tornade m’emportant avec elle… tant d’hypothèses se jouaient dans ma tête, aussi saugrenus que réalisables.
Finalement, après quelques vains kilomètres à prier pour parvenir jusqu’à une station-service, ma voiture donna les derniers signes d'un épuisement total. Malheureusement, je n'avais aucun moyen d’étancher sa soif. Je regrettais qu'elle ne fonctionne pas à l'eau car avec ce qu'il tombait, j'aurai pu faire le tour du monde sans être inquiété. Elle toussa durant de longues secondes, puis s'arrêta définitivement tandis que mes mains se cramponnaient au volant dans l'espoir de gagner quelques mètres de plus. Effort complètement inutile, j'en conviens, car si j'avais été doué d'une quelconque emprise mentale sur les objets, je ne serais pas là à vous raconter mes déboires!
Contre toute attente, mes feux de détresse s'allumèrent sans problème. La pluie m’empêchait de voir distinctement où j'avais échoué. Cependant, je pu discerner une cabine téléphonique à une dizaine de mètres, vaguement éclairée par le lampadaire d'à côté.
Je pris blouson, papiers et le peu de monnaie que je trouvais dans le fond de mes poches. Avec un peu de chance, cela suffirait à joindre mon assurance. Rassemblant tout mon courage, je bravais les éléments pour m'engouffrer dans la cabine... qui n'en était pas une! En lieu et place de téléphone, plusieurs dizaines de livres jonchaient des étagères. Je me serais cru dans une bibliothèque miniature. Puis il y avait ces poss-tits, sur les deux parties vitrées. Sur l'un était écrit: "Ici, c'est nul part!". Sur un deuxième: "si vous n'avez rien d'autre à faire, prenez un livre!". Et sur un autre: "vous êtes foutu!".
L'envie de crier me prit à nouveau. Ce que je fis cette fois-ci. Cela n'arrangea pas la situation, ni même mon état désespéré. Un ouvrage glissa de son emplacement (était-ce de ma faute?) dont un des coins alla percuter mes orteils que je pensais protégés par leur chaussure bon marché. Nouveau cri. En voulant attraper mon pied, je me cognais contre une étagère. Une bouffée de chaleur s'empara de moi. Je glissais au sol sans m'en rendre compte. Décidément, ce n'était vraiment pas mon jour.
La douleur s'estompant, je ramassais le livre devant moi et découvris sa vieille couverture au cuir tanné sur laquelle je lu avec une certaine stupéfaction: "les aventures farfelues de l'homme à la Twingo", de X.E.
Je parti d'un fou rire qui résonna dans toute la cabine. Je parvins avec peine à reprendre une respiration normale mais mes abdominaux me brûlaient encore.
Dehors, la pluie redoublait de frénésie. Je n'avais guère envie de revenir dans ma voiture et plus encore de sortir. De plus, il faisait bien meilleur dans la cabine. Ma montre affichait minuit passé. Au point où j'en étais, mon sauvetage pouvait attendre jusqu'au petit matin.
J'ouvris donc le livre après l'avoir examiné et me laissais emporter par la seule lumière de ma journée. Après tout, je me sentais enfin en sécurité et je ne voyais vraiment pas ce qu'il pouvait m'arriver de pire!
J’avais pris la route en début d’après-midi pour revenir chez moi, dans les Pyrénées, quittant la capitale et son monde énervé, pollué et gris. Heureux de pouvoir enfin m'échapper de cet enfer bitumé, je me faisais une joie de retrouver chaleur et couleurs, de l’air frais et surtout de l’espace. Il me restait un quart du chemin à parcourir pour qu’enfin je m’oxygène à nouveau.
La nuit était tombée et il n’avait cessé de pleuvoir des cordes. Evidemment, j’avais mis ça sur le compte de Paris et de sa pollution car après-tout, il faut bien un responsable à chaque chose !
L’unique essuie-glace de ma Twingo avaient de plus en plus de mal à faire son travail. La ventilation ne fonctionnait plus (panne que je connaissais depuis longtemps et que je regrettais à présent de ne pas avoir fait réparé !). L’allume-cigare ne fonctionnait plus non plus (ça, c’était nouveau !) et par conséquent, j’étais dans l’incapacité à recharger mon téléphone portable, qui n’avait plus de batterie. Royal !
En cours de chemin, j’avais été dans l’obligation de suivre une déviation à cause de travaux. Résultat, après deux heures à conduire dans ces conditions, je me retrouvais perdu je ne sais où, traversant petits villages et campagne en plein déluge.
Mais cela n’aurait guère été amusant si le témoin de ma jauge d’essence ne s’était pas mis à me faire de l’œil subitement !
J’avais envie de hurler dans la voiture, mais au risque de me percer les tympans, je n’en fis rien.
Tout s’enchaînait pour que je puisse terminer cette journée en beauté, dont les heures précédentes se résumaient en quelques mots : malchance, guigne, poisse, scoumoune, infortune et manque de bol !
Une petite voix nasillarde me chantait ces mots de manière sournoise, se moquant de ma bonne étoile habituelle. Il ne manquait plus que je tombe en panne et cela serait le pompon ! Je ne voyais pas ce qu’il y a pourrait m’arriver en plus… un tremblement de terre ; une prise d’otage par des extra-terrestres, une tornade m’emportant avec elle… tant d’hypothèses se jouaient dans ma tête, aussi saugrenus que réalisables.
Finalement, après quelques vains kilomètres à prier pour parvenir jusqu’à une station-service, ma voiture donna les derniers signes d'un épuisement total. Malheureusement, je n'avais aucun moyen d’étancher sa soif. Je regrettais qu'elle ne fonctionne pas à l'eau car avec ce qu'il tombait, j'aurai pu faire le tour du monde sans être inquiété. Elle toussa durant de longues secondes, puis s'arrêta définitivement tandis que mes mains se cramponnaient au volant dans l'espoir de gagner quelques mètres de plus. Effort complètement inutile, j'en conviens, car si j'avais été doué d'une quelconque emprise mentale sur les objets, je ne serais pas là à vous raconter mes déboires!
Contre toute attente, mes feux de détresse s'allumèrent sans problème. La pluie m’empêchait de voir distinctement où j'avais échoué. Cependant, je pu discerner une cabine téléphonique à une dizaine de mètres, vaguement éclairée par le lampadaire d'à côté.
Je pris blouson, papiers et le peu de monnaie que je trouvais dans le fond de mes poches. Avec un peu de chance, cela suffirait à joindre mon assurance. Rassemblant tout mon courage, je bravais les éléments pour m'engouffrer dans la cabine... qui n'en était pas une! En lieu et place de téléphone, plusieurs dizaines de livres jonchaient des étagères. Je me serais cru dans une bibliothèque miniature. Puis il y avait ces poss-tits, sur les deux parties vitrées. Sur l'un était écrit: "Ici, c'est nul part!". Sur un deuxième: "si vous n'avez rien d'autre à faire, prenez un livre!". Et sur un autre: "vous êtes foutu!".
L'envie de crier me prit à nouveau. Ce que je fis cette fois-ci. Cela n'arrangea pas la situation, ni même mon état désespéré. Un ouvrage glissa de son emplacement (était-ce de ma faute?) dont un des coins alla percuter mes orteils que je pensais protégés par leur chaussure bon marché. Nouveau cri. En voulant attraper mon pied, je me cognais contre une étagère. Une bouffée de chaleur s'empara de moi. Je glissais au sol sans m'en rendre compte. Décidément, ce n'était vraiment pas mon jour.
La douleur s'estompant, je ramassais le livre devant moi et découvris sa vieille couverture au cuir tanné sur laquelle je lu avec une certaine stupéfaction: "les aventures farfelues de l'homme à la Twingo", de X.E.
Je parti d'un fou rire qui résonna dans toute la cabine. Je parvins avec peine à reprendre une respiration normale mais mes abdominaux me brûlaient encore.
Dehors, la pluie redoublait de frénésie. Je n'avais guère envie de revenir dans ma voiture et plus encore de sortir. De plus, il faisait bien meilleur dans la cabine. Ma montre affichait minuit passé. Au point où j'en étais, mon sauvetage pouvait attendre jusqu'au petit matin.
J'ouvris donc le livre après l'avoir examiné et me laissais emporter par la seule lumière de ma journée. Après tout, je me sentais enfin en sécurité et je ne voyais vraiment pas ce qu'il pouvait m'arriver de pire!
Xavier Eblo- Humeur : besoin de calme et de grand air
Re: A: Une lumière dans la nuit.
Amis Kaléïdoplumiens, bonjour.
Je tenais juste à offrir le texte de cette consigne à mon gourou... qui se reconnaîtra. Par pitié, soyez indulgents car c'est la première fois que j'écris quelque chose dans ce genre, moi qui préfère le fantastique ou la poésie. J'espère qu'il vous fera sourire, ainsi qu'à toi mon gourou, car je sais que tu en as besoin!!!
Xavier
Je tenais juste à offrir le texte de cette consigne à mon gourou... qui se reconnaîtra. Par pitié, soyez indulgents car c'est la première fois que j'écris quelque chose dans ce genre, moi qui préfère le fantastique ou la poésie. J'espère qu'il vous fera sourire, ainsi qu'à toi mon gourou, car je sais que tu en as besoin!!!
Xavier
Xavier Eblo- Humeur : besoin de calme et de grand air
Re: A: Une lumière dans la nuit.
Ami Tarbais, ( ou presque ), je ne suis pas ton gourou, simplement une admiratrice. Tes mots coulent sur la route mouillée et tu nous emmènes avec délice sur ton chemin parsemé de malheurs. Merci.
PS : je n'aime pas le fantastique .... je ne suis vraiment pas ton gourou !?
PS : je n'aime pas le fantastique .... je ne suis vraiment pas ton gourou !?
Ataraxie- Humeur : Changeante
Re: A: Une lumière dans la nuit.
Pour un essai c un coup de maître. On en
.redemande !
.redemande !
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A: Une lumière dans la nuit.
Une belle histoire très bien écrite, quel plaisir de te relire!
Je vois très mal ce texte écrit en vers.
Je vois très mal ce texte écrit en vers.
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A: Une lumière dans la nuit.
Pour ma part je trouve ce texte excellent et l'histoire bien écrite.
C'est vivant, bien exprimé, pas de digressions inutiles.
Et en plus la chute est une réussite.
Que demande le peuple ?
_________________
"Écrire, c'est brûler vif, mais aussi renaître de ses cendres. "
Blaise Cendrars
ICI : Le Blog d'AlainX
alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Bravo !
Bravo ! Un texte super, enlevé et la chute m'a surpris.
Le plaisir de lire m'avait fait oublier la consigne !
Tadig
Le plaisir de lire m'avait fait oublier la consigne !
Tadig
tadig- Humeur : Plutôt bonne
Re: A: Une lumière dans la nuit.
Merci à vous tous !!!
Ataraxie.... Je te rassure... Je te retire la charge d'être mon gourou !!!!
Ataraxie.... Je te rassure... Je te retire la charge d'être mon gourou !!!!
Xavier Eblo- Humeur : besoin de calme et de grand air
Re: A: Une lumière dans la nuit.
Ton gourou ( qui s’est reconnu ) se prosterne à tes pieds pour te remercier. De lui offrir ce texte, qui, non seulement est bien écrit, mais qui parle de ses chères Pyrénées
Et après elle saute de joie de te voir revenir parmi nous parce que tu lui as quand même un peu manqué, ici et ailleurs ( ou je t’attends aussi )
Ta plume n’est pas rouillée.
Quelques imperfections à corriger mais rien de bien méchant.
Je cours chercher ce fameux livre dans la cabine, histoire de connaître la suite
Et après elle saute de joie de te voir revenir parmi nous parce que tu lui as quand même un peu manqué, ici et ailleurs ( ou je t’attends aussi )
Ta plume n’est pas rouillée.
Quelques imperfections à corriger mais rien de bien méchant.
Je cours chercher ce fameux livre dans la cabine, histoire de connaître la suite
Dernière édition par Admin le Lun 27 Jan 2020 - 12:54, édité 1 fois
_________________
Bonjour Invité, je suis heureuse de te compter parmi les Kaléïdoplumiens
Admi......ratrice de vos mots !!!!!.
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A: Une lumière dans la nuit.
J'ai beaucoup aimé cette description très enlevée de la fameuse Loi de Murphy ! Vers la fin tu bascules un peu sur le fantastique je trouve
_________________
Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
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