A. Des mondes différents
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A. Des mondes différents
Des mondes différents
Jeune enfant, j'aurais aimé être dans la classe du « Petit Nicolas ». J'aurais eu René Goscinny comme pote. Sempé m'aurait appris à dessiner, moi qui, à part 0+0 = la tête à Toto suis d'une maladresse abyssale crayon en main. J'aurais déconné avec Alceste, Rufus et Clotaire. On aurait fait des tours pis que pendre à Agnan l'éternel premier de la classe qui fayotte avec la maîtresse. Normalement c'est moi qui aurais dû être le chouchou, que dans la réalité, jamais, au grand jamais, je ne fus.
Adolescent, j'aurais vécu dans ce lycée où « Notre prison et un royaume » (Gilbert Cesbron) j'aurais été le cinquième mousquetaire, aux côtés de François, Alain, Pascal et Hardrier. Comme les cinq doigts de la main. Et puis j'aurais fait tout ce qui était en mon pouvoir pour que Pascal ne se suicide pas. Ce qui fit passer tout le monde avant l'heure à l'âge adulte.
Mais moi, en ce temps-là, avec ma grosse épreuve de santé, j'y étais déjà dans le camp des adultes…
Ancien adolescent, pas encore pleinement adulte, j'aurais aimé m'embarquer « Aux étoiles du destin », avec Michel Jeury, qu'il écrivit à 17 ans. Alors je ne pouvais que m'identifier. Cet extraordinaire space opéra qui ne sera pas sans influencer Georges Lucas pour sa « guerre des étoiles ». Mais ce qui me reste de ce livre écrit au « je » c'est l'extraordinaire amour impossible pour des raisons liées à l'espace-temps (c'est tout du moins ainsi dans mon souvenir ) qu'il raconte dans des pages qui m'ont imprégné, à raison de l'intense développement du sentiment amoureux. À cette époque je pensais moi aussi vivre dans des espaces différents et sans communication possible. L'espace des-jeunes-filles-valides d'un côté, l'espace des-garçons-handicapés d'un autre. Jamais au grand jamais l'un ne rencontrerait l'autre.
Le réel démontra par la suite que je me trompais totalement…
… Et aujourd'hui.
Je vis dans l'œuvre que je crée, et je m'y sens très bien. Plus question de parler au passé. Ce n'est pas une œuvre littéraire, c'est l'ouvrage des jours qui passent et se succèdent, avec leurs joies et leurs peines. Il y a la merveilleuse fiction de la réalité. Il y a toutes ces réalités qui dépassent la fiction. Il y a ce qu'hier nous n'aurions pas pensé que cela puisse arriver. Et cependant c'est au présent. Chaque chapitre de l'existence est incomparable au précédent. Et pourtant chaque chapitre déjà écrit annonce l'autre. Comme une continuité d'étonnements.
Récemment quelqu'un me faisait part de ses craintes, et même de son angoisse, à la perspective de voir son partenaire arriver à la retraite et « l'avoir tous les jours dans ses jambes » (comme disait ma grand-mère). Cette perspective était vécue comme totalement insupportable. Et puis, quelques semaines avant ladite retraite, le conjoint est brusquement décédé. Aujourd'hui la personne pleure le vide de son absence. Inutile d'ajouter un autre commentaire.
Chaque chapitre est une expérience neuve. Un feuilleton quotidien. Que va-t-il arriver à notre héros que nous sommes ? Il faut attendre que le Destin écrive la page suivante…
Jeune enfant, j'aurais aimé être dans la classe du « Petit Nicolas ». J'aurais eu René Goscinny comme pote. Sempé m'aurait appris à dessiner, moi qui, à part 0+0 = la tête à Toto suis d'une maladresse abyssale crayon en main. J'aurais déconné avec Alceste, Rufus et Clotaire. On aurait fait des tours pis que pendre à Agnan l'éternel premier de la classe qui fayotte avec la maîtresse. Normalement c'est moi qui aurais dû être le chouchou, que dans la réalité, jamais, au grand jamais, je ne fus.
Adolescent, j'aurais vécu dans ce lycée où « Notre prison et un royaume » (Gilbert Cesbron) j'aurais été le cinquième mousquetaire, aux côtés de François, Alain, Pascal et Hardrier. Comme les cinq doigts de la main. Et puis j'aurais fait tout ce qui était en mon pouvoir pour que Pascal ne se suicide pas. Ce qui fit passer tout le monde avant l'heure à l'âge adulte.
Mais moi, en ce temps-là, avec ma grosse épreuve de santé, j'y étais déjà dans le camp des adultes…
Ancien adolescent, pas encore pleinement adulte, j'aurais aimé m'embarquer « Aux étoiles du destin », avec Michel Jeury, qu'il écrivit à 17 ans. Alors je ne pouvais que m'identifier. Cet extraordinaire space opéra qui ne sera pas sans influencer Georges Lucas pour sa « guerre des étoiles ». Mais ce qui me reste de ce livre écrit au « je » c'est l'extraordinaire amour impossible pour des raisons liées à l'espace-temps (c'est tout du moins ainsi dans mon souvenir ) qu'il raconte dans des pages qui m'ont imprégné, à raison de l'intense développement du sentiment amoureux. À cette époque je pensais moi aussi vivre dans des espaces différents et sans communication possible. L'espace des-jeunes-filles-valides d'un côté, l'espace des-garçons-handicapés d'un autre. Jamais au grand jamais l'un ne rencontrerait l'autre.
Le réel démontra par la suite que je me trompais totalement…
… Et aujourd'hui.
Je vis dans l'œuvre que je crée, et je m'y sens très bien. Plus question de parler au passé. Ce n'est pas une œuvre littéraire, c'est l'ouvrage des jours qui passent et se succèdent, avec leurs joies et leurs peines. Il y a la merveilleuse fiction de la réalité. Il y a toutes ces réalités qui dépassent la fiction. Il y a ce qu'hier nous n'aurions pas pensé que cela puisse arriver. Et cependant c'est au présent. Chaque chapitre de l'existence est incomparable au précédent. Et pourtant chaque chapitre déjà écrit annonce l'autre. Comme une continuité d'étonnements.
Récemment quelqu'un me faisait part de ses craintes, et même de son angoisse, à la perspective de voir son partenaire arriver à la retraite et « l'avoir tous les jours dans ses jambes » (comme disait ma grand-mère). Cette perspective était vécue comme totalement insupportable. Et puis, quelques semaines avant ladite retraite, le conjoint est brusquement décédé. Aujourd'hui la personne pleure le vide de son absence. Inutile d'ajouter un autre commentaire.
Chaque chapitre est une expérience neuve. Un feuilleton quotidien. Que va-t-il arriver à notre héros que nous sommes ? Il faut attendre que le Destin écrive la page suivante…
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"Écrire, c'est brûler vif, mais aussi renaître de ses cendres. "
Blaise Cendrars
ICI : Le Blog d'AlainX
alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Re: A. Des mondes différents
Moi c'était,Tintin plutôt que le petit Nicolas. Des Gilbert Cesbron j'en ai lu aussi dans ma jeunesse! Mais je ne me souviens pas l'histoire que tu racontes. Ah la vieillesse ! qu'est ce que je m'en fous. Par contre je n'oublie pas tout ce que tu écris parfois même je lis certains passages à mon mari; Il est fan de toi comme moi! C'est vrai tu es ma référence à moi! Qu'est ce qu'on se marre sur Kalé et sur les marathons. Tu veux que je te dise ce que suggérait mon mari pour cette période de confinement? Devine! : que tu organises encore un marathon ; Oui je te jure c'est lui qui y a pensé.
Charlotte- Humeur : tout et rien
Re: A. Des mondes différents
AlainX, tu m'as fait voyagé dans le temps et ton texte m'a permis de me remémorer les différents livres que j'ai aimé et voilà que mon mari s' y est mis aussi, encore un peu on s' engueulait...
Comme le mari de Charlotte, il demande que tu nous organises un nouveau marathon! Il dit que ce serait comme une garderie pour les bonnes femmes comme moi qui ne tiennent pas en place...A bon entendeur....
Comme le mari de Charlotte, il demande que tu nous organises un nouveau marathon! Il dit que ce serait comme une garderie pour les bonnes femmes comme moi qui ne tiennent pas en place...A bon entendeur....
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. Des mondes différents
" Je vis dans l'œuvre que je crée, et je m'y sens très bien. Plus question de parler au passé. Ce n'est pas une œuvre littéraire, c'est l'ouvrage des jours qui passent et se succèdent, avec leurs joies et leurs peines. Il y a la merveilleuse fiction de la réalité. Il y a toutes ces réalités qui dépassent la fiction. Il y a ce qu'hier nous n'aurions pas pensé que cela puisse arriver. Et cependant c'est au présent. Chaque chapitre de l'existence est incomparable au précédent. Et pourtant chaque chapitre déjà écrit annonce l'autre. Comme une continuité d'étonnements."
Ce paragraphe est un véritable bijou ! Du très grand AlainX.
Ce paragraphe est un véritable bijou ! Du très grand AlainX.
Virgul- Humeur : Optimiste
RE A/ Des mondes différents
On a toujours beaucoup de plaisir à lire tes textes et celui-ci n’échappe pas à la règle en décrivant si bien les étapes de nos vies avec leur lot de joies et de peines.
Merci d’égayer notre quotidien !
Merci d’égayer notre quotidien !
automne- Humeur : égale
Re: A. Des mondes différents
Je retrouve certains livres dans ceux que tu évoques et je retiens surtout ton aventure présente. Comme tu as raison un vrai défi au quotidien.
Pour le marathon, j'adhère à la suggestion mais je sais aussi quel travail cela te demande, alors ne te sens pas obligé " sous la pression"
Pour le marathon, j'adhère à la suggestion mais je sais aussi quel travail cela te demande, alors ne te sens pas obligé " sous la pression"
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A. Des mondes différents
Amanda a écrit:Je retrouve certains livres dans ceux que tu évoques et je retiens surtout ton aventure présente. Comme tu as raison un vrai défi au quotidien.
Pour le marathon, j'adhère à la suggestion mais je sais aussi quel travail cela te demande, alors ne te sens pas obligé " sous la pression"
Rassure-toi, Amanda, je ne ressens pas de pression.
J'entends la demande. Je vais y réfléchir. Peut-être quelque chose de très allégé.
Mais pour l'instant j'ai d'autres occupations. Je ne vais pas dire que « je télétravaille », mais j'ai des engagements d'écriture pour des publications et donc la vie continue quand même…
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alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Re: A. Des mondes différents
J’aime ta conclusion sur le fait que nous sommes les héros de notre vie et qu’il convient d’en saisir chaque instant pleinement
EVA AlixXXL- Humeur : Égale
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