A: Amertume

A: Amertume

Je vais et viens au gré du vent, au gré du courant,
Je caresse le sable et la roche comme les grands fonds
Jamais je ne me pose, me repose, quelque soit le temps
À présent je ne suis plus qu'une chose qui se meurt lentement.

J'ai transformé des horizons, façonné des îles, des continents,
Je vous ai vu naître, évoluer, partir à la conquête des terres
Je vous ai vu grandir, traverser les âges, polluer les airs, les océans
Et retenir mes larmes, à chaque bêtise, telle une mère.

Mes enfants, vous m'avez fait souffrir. Vous le faites encore.
Vous me saccagez, vous m’empêchez de dormir, de respirer
Dites moi sincèrement, pourtant, ce que je vous ai fait
Alors que je vous ai nourri, jamais cessé de vous aimé.

Mon cœur saigne et usée, meurtrie, fatiguée est mon âme
Je pourrais pleurer, chanter, m'assécher, rien y ferait
Que vaut l'amour d'une poignée d'hommes et de femmes
Quant le regard de leurs frères et sœurs m'est perdu à jamais

Mais allez-y, pillez! Saccagez! Empoisonnez-moi!
Plus rien je ne vous dirai, vous pouvez continuer
Funestes et comptés sont vos jours de demain
Je suis une mère, c'est écrit dans les lignes de ma main.

Quel beau poème, quelle belle interprétation de la consigne!

On ne te lit pas souvent ici et pourtant...

Un texte interpellant, intéressant.
Plus complainte qu'amertume me semble-t-il.
Cela m'a fait penser à la mythologie grecque. Serions-nous des Cronos ? Dévorant ce qui nous est donné…

Le titre est en accord avec la rage manifestée dans ton poème, qui est absolument bouleversant !

Zephirine, Alainx et Amanda... Merci pour vos précieux commentaires et ce malgré les fautes que je viens de découvrir !!!!!!!

Pour vous répondre, je suis d'humour massacrante en ce moment.... Et j'en veux à la race humaine pour sa stupidité grandissante !!!!
Sûrement un passage.... Ou pas....

Un cri, un beau coup de gueule! Le fond est terrifiant de lucidité et l'écriture est belle.

alainx a écrit:Un texte interpellant, intéressant.
Plus complainte qu'amertume me semble-t-il.
Cela m'a fait penser à la mythologie grecque. Serions-nous des Cronos ? Dévorant ce qui nous est donné…

Je rejoins tout à fait le commentaire d'Alainx.
Un poème que j'ai aimé lire et dans lequel tu exprimes toute ta colère