A.La prison

Je n’aime pas être en prison au Monopoly ni être confinée dans ma chambre parce que punie de n’avoir pas été sage, je ne sais plus où, quand et comment.

Je n’aime pas ne pas pouvoir ouvrir une porte parce que une clé ne veut pas m’obéir.

Cela m’est arrivé quand je n’avais que 10 ans et que je me suis retrouvée bloquée dans les toilettes de l’école pendant la récré. La sœur surveillante alertée par mes cris, vint à mon secours en me priant de l’ouvrir immédiatement cette satanée porte.

Celle çi croyait en effet à un subterfuge de ma part pour échapper à l’interro de géographie prévue pour l’heure suivante .Ce n’était pas complètement faux mais ce qui était surtout vrai , c’est que je ne pouvais pas ouvrir cette porte, la clé n’en faisant qu’ à sa tête.

J’avais beau me répéter : «Ne te décourage pas, c’est souvent la dernière clé du trousseau qui ouvre la porte « le problème c’est qu’il n’y avait qu’une seule clé dans ce trousseau et que cette foutue clé non seulement s’obstinait à ne pas fonctionner mais en plus m’avait blessée aux doigts et aux mains à force de manipulation excessive.

J’ai alors décidé de sortir par la fenêtre.

Le problème (un de plus), celle-ci était minuscule mais à mon avis assez large cependant pour y faire passer ma tête et je pensais ( mais pense -t-on ainsi à 10 ans ?) comme dans un accouchement si la tête passe le reste suit comme par enchantement. J’avisai donc la bonne sœur de mon projet qui ne l’enchantait guère .

Mon idée n’apparut pas aussi évidente au premier essai ! Il fallait revoir ma copie.

Je décidais donc de plutôt que de sortir la tête la première, c’est par les pieds que je risquai. Mais ce qui me gênait dans cette position c’est que la religieuse et mes copines accourues sur les lieux, verraient ma culotte !

Oui j’étais très pudique : on me l’avait appris à l’être en toutes circonstances…

C’est ce qui s’avéra être quand même la meilleure solution. Je sortis ainsi de ma prison par mes pieds et mes jambes tirés vers la sortie par sœur Marie Joseph, Dieu merci sans la moindre égratignure.

Une fois libérée, celle-ci me conseilla d’aller me soulager du stress encouru dans la toilette d’à coté sans m’enfermer à clé cette fois.

Depuis lors j’ignore toutes clés dans une toilette. Ce qui me donne parfois droit à de petites visites inattendues en pleine opération .

A part çà ,je dors sur mes deux oreilles en rêvant que je suis au paradis de la marelle, celle que j’ai dessiné par terre ,dans la cour de la récré.

J'adooore ! Tu te mets tellement bien dans la peau et la tête d'un enfant de 10 ans !
Et la chute avec la marelle est excellente !

Maudite clef qui laisse de mauvais souvenirs...

Je me demande si on n'a pas tous vécu un jour ou l'autre une mésaventure avec une clé ? Ton histoire sent le vécu ! (si je peux me permettre, jeux de mots involontaire )

Toujours dans un style alerte digne de Charlotte !
Tu devrais écrire : « ma vie chez les bonnes sœurs », dans ce style là, ça nous ferait passer un bon moment !

C'est vrai que, les histoires de clés, on doit tous avoir un souvenir ou un autre. Jeune enfant, j'ai viré dans l'étang où on allait pêcher, les clés de la belle DS 19 de mon cher papa !
Je raconterai cela peut-être un jour, ça vaut son pesant de trousseau de clés !

N'a t- on pas toujours une petite appréhension quand on se rend dans les toilettes des lieux publics ?
La honte, si on s'y retrouve enfermé(e) !

C'est drôle Charlotte, quand je te lis, j'ai l'impression de te connaître depuis longtemps : toujours ce style bien à toi.
Dans cette histoire on te voit très bien t'efforcer à sortir des toilettes et en plus sous le regard d'une religieuse!

Excellent
J'ai bien souri à la lecture de ton texte ! Merci pour ce moment

La panique de ne pas savoir sortir des toilettes ajoutée à celle de montrer sa culotte, l'horreur! Tu racontes vraiment bien tes souvenirs d'enfance, il faut croire qu'ils t'ont vraiment marquée.

Un bien mauvais moment pour la petite fille que tu étais, mais que du bonheur pour nous à lire maintenant ta mésaventure qui nous met le sourire aux lèvres.

J'imagine bien la panique de la petite fille, se retrouver enfermée dans les toilettes !
Un texte très vivant, Charlotte, et très bien écrit.

PS. Je n'ai jamais eu d'histoire de clés, mais je me suis retrouvée coincée dans un ascenseur !

Moi aussi Françoise et je t'assure que j'ai bien paniqué !!!!