Attendre de et ne prendre que.

Attendre de prendre la route et ronger son frein pendant qu'on fait le plein d'espoirs et d'illusions.
Les yeux perdus vers l'horizon, on plonge au cœur du creuset, dans lequel mijote le savant mélange, la soupe immonde, doutes, inquiétude, lassitude et impatiences étranges.

Traverser la mer de ses envies, puis ensuite gravir les montagnes, où poussent les prémices, de désirs hétérogènes. 
Compter chaque pas, et un à un, laisser en chemin, rêves farfelus, attentes saugrenues.

Conduire l'atermoiement à se dissoudre. 
Attendre de et ne prendre que.
Aimer les gens très simplement.
Courir vers l'instant, le lieu, où siègent les plus secrètes aspirations, et sur la route, de son imagination, s'absoudre !

À vouloir surseoir depuis trop longtemps, aux tergiversations, aux prochaines échéances.
On jette par dessus-bord l'ancre des chimères, et on laisse à quai derrière soi, le navire de la routine et ses ballots amers.

À revivre un souvenir, on laisse le temps filer, on se perd en visitant encore et encore, la galerie des faux-fuyants aux abstraits-idéaux.
Il est temps de peindre, une nouvelle toile, qu'après les brumes, un ciel étoilé se dévoile.

Mettre à mort, lâcheté ou bien faiblesse.
Attendre de et ne prendre que.
Aimer les gens très simplement.
Une fois rompues les chaînes de la damnation, qu'il est bon à nouveau, d'y voir clairement, armé d'une toute fraîche sagesse.

De loin d'abord, on se prépare, recouvrir le costume, planter le décor, enfouir les restes du squelette et son placard, cacher sous le tapis les saletés de l'âme.
Face à face, l'imagination laisse la place à l'instant présent et au plaisir de l'illumination.

Premiers mots bafouillés, regards en coin le plus souvent, on redécouvre, c'est la juxtaposition entre le rêve et la réalité, parangon de l'instant.
Un sourire laisse la place au rire, alors s'effondrent les craintes, ne reste donc plus qu'à choisir. 

Faire bonne figure, ou ouvrir les portes à la déconvenue.
Attendre de et ne prendre que.
Aimer les gens très simplement.
Savourer l'échangé, illusions et espoirs redeviennent étrangers, sur ce territoire où vit ce qui a été, si longtemps attendu. 

Belles réflexions. .. la dernière strophe me plaît beaucoup!