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CONCOURS SAN ANTONIO

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Zephyrine
Aldaron De Molégers
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Message  Aldaron De Molégers Mar 9 Juin 2020 - 19:08

ECRITURE EN COURS, merci de ne pas hésiter à commenter ou à me remonter certaines fautes ou imperfections qui vous auraient sauté aux yeux. ATTENTION: c'est trash, violent, et certaines scènes peuvent heurter les plus sensibles.







1- Opus Mixtum - Lâchez les sauvages.



Je m'appelle Camille Lecoeur, je déteste mon prénom, je déteste mon nom, mes potes m'appelle Kam et ça me va. Comme j'ai souffert très tôt à cause de ce foutu prénom, j'ai aussi appris très tôt à corriger ceux qui s'amusaient à vouloir me faire chier. Malgré ça, je trouvais toujours à un moment donné, une fois de plus, encore et encore, un autre de ces baltringues sur ma route.
Jusqu'à Franck, Francky mon pote.
Au départ c'était pas gagné, au contraire même. Dans ma tête, il allait prendre la même branlée que les autres. La branlée, c'est moi qui l'ai prise! Je vais pas épiloguer sur cette expérience, faites pas chier. Le principal, c'est que depuis, avec Francky, on était potes, on était même comme des frangins. Je sais pas si vous voyez ce que je veux dire, on n'allait pas l'un sans l'autre quand on savait qu'il allait y avoir un peu de remous.
Si moi ma spécialité, c'était de faire comprendre à grands coups en travers de la gueule, celle de Franck était un peu plus subtile. Terriblement efficace même. Il ne quittait plus son flingue depuis plus de 15 piges. Depuis qu'un soir, il s'était retrouvé face à une bande de petites racailles, des gamins, des chieurs, des petits cons mais très bien organisés, qui étaient montés sans le savoir sur le même coup que le Francky. Ce soir-là, c'était pas passé loin. Franck avait sauvé sa peau sur le fil, il s'attendait pas à ce que ça défouraille, il n'était pas équipé. Pour son truc, il n'en avait pas besoin : un comptable qui sortait avec la recette de la semaine, discrètement en fin de service et par la porte-arrière de l'établissement. Un coup facile, une somme parfois rondelette et ça s'était su.
Les jeunes étaient montés avec deux bagnoles et un peu plus de quincaillerie. Franck était seul dans sa bagnole, fumant clope sur clope à attendre son comptable. Il avait tout prévu, il le chopperait par le col avant qu'il entre dans sa Mercedes, lui arracherait la mallette des pognes, si besoin une ou deux torgnoles, pis zou, au revoir la compagnie, Hasta la vista Baby! Sauf qu'au moment d'aller chopper le cravaté à billets, les jeunes étaient sortis de leurs bagnoles et avaient commencé à sulfater la zone. Le comptable avait reçu son avis de licenciement en plein dans la gueule, Francky était à peine à deux mètres de lui quand il avait vu sa face exploser, un trou béant ne laissant que le front et le menton. Il avait plongé instinctivement sous la Merco du comptable, le plomb continuait à tomber comme un orage de grêle. Et là miracle, la foutue mallette était encore accrochée à la main du malheureux, il était étendu à côté de sa berline et il regardait Francky, enfin, ce qui lui restait de tête regardait Francky. Alors mon pote, il avait arraché le pognon des mains du comptable, il avait roulé de l'autre côté et il avait filé. Sans demander son reste, sans se retourner et en se promettant que plus jamais, plus jamais sans un flingue. La société avait changé, c'était plus violent de nos jours. Un gars n'hésitait plus à flinguer un pèlerin, un flic s'il le fallait, une femme et même parfois des mioches. Dans certains quartiers, ça s'équipait, ça apprenait aussi. Ça montait pour 1000 ou 2000 avec des Kalach, c'était devenu du grand n'importe quoi.


Moi, je m’étais toujours efforcé de rester du bon côté de la barrière. Je dis pas que j'avais pas quelques conneries à mon actif, ça non, ce serait mentir. Mais jamais je n'avais franchis la limite. J'avais du sang sur les pognes, ça OK. Mais les gars étaient tous repartis sur leurs deux guibolles, peut-être en se jurant qu'on ne les y reprendrait plus, peut-être en se promettant de remettre ça à plus tard, mais en ayant préparé leur coup cette fois, histoire d'avoir leur revanche, de pas laisser ça impuni. Ils pouvaient revenir, pas de problème, je disais jamais non à un peu de bagarre du moment que les deux aient les mêmes chances, du moment qu'il n'y ait pas une entourloupe quelque part. J'alternais entre petits boulots et petits coups, histoire de mettre un peu de beurre dans les épinards. Histoire aussi de fuir le grand dépotoir, de sortir de la gangue de boue qui recouvre et pourrit tout dans ce bas monde.
Quand on partait avec Francky, c'est qu'en général, c'était plus gros. Qu'il fallait faire attention, quelques risques, quelques précautions supplémentaires à prendre. On s'évertuait à rester en dessous de la ligne de mire des flics, mais aussi des autres caïds. Pour durer, faut savoir ne jamais se faire remarquer, demeurer insignifiant, ne pas représenter une réelle menace pour qui que ce soit. On avait eu chaud aux miches deux ou trois fois, évitant le couperet de justesse ou grâce à des coups de bol phénoménaux. Je sais pas si là-haut y a une étoile pour les mauvais garçons, mais quelqu'un devait nous avoir à la bonne, ou alors on visait juste à chaque fois, ni trop haut, ni trop gros.


J’étais au comptoir, je venais de finir mon café et j'avais envie d'autre chose. J’avais désigné sur l'étagère derrière lui la bouteille avec l'étiquette jaune et rouge au Gros. Le Gros, c'était P'ti Louis le mal nommé, il devait friser le double-quintal de barbaque. Il était doux comme un agneau mais fallait pas le faire chier non-plus. Ce con avait pris la Marie Brizard et se foutait de ma gueule, je me marrais, c'est bon l'anis mais nan, là je voulais un bon petit scotch, ça allait me requinquer et me réveiller aussi.
Le P'ti Louis, pour expliquer, c’était aussi devenu mon ami et bien plus au fil du temps. Je l'avais vu faire traverser la vitrine de son troquet puis la chaussée ensuite, le tout sans toucher le sol, à un connard qui ce jour-là avait voulu s'amuser. Le mec avait fini au milieu du boulevard, la gueule en sang, il ressemblait plus à rien entre les crissements de pneus et les freinages d’urgence. Il avait certainement dû se pisser et se chier dessus le temps de son vol plané. Nous, dans le bar, on était tous pliés en deux. Le Louis avait son torchon sur l'épaule et depuis le pas de sa porte, il haranguait tout le quartier, expliquant aux passants affolés qu'aujourd'hui chez P'ti Louis, c'était promo sur la torgnole et que l'apéro était offert. Sa vitrine avait été remplacée le lendemain matin, ça lui avait pas coûté un kopeck, on avait tous voulu participer si bien qu'à la fin, au pot, y avait largement plus que nécessaire. Louis avait dit que ça serait pour la veuve et l'orphelin, qu’il ouvrait une caisse primaire d'assurance contre la connerie. Le premier des copains qui aurait besoin, il pouvait venir se servir. Du coup, c'était devenu notre cantine, notre QG, notre bureau ; on y retrouvait les potes, on y recrutait des pognes pour un taf, ça tapait aussi le carton bien après l'heure de la fermeture administrative.
C'est là que tout s'était décidé. Un soir, alors qu'on attendait que les derniers clients, que les habitués rejoignent bobonne et les chiards. On était à notre table avec Francky, celle du coin vers le radiateur, comme à l'école. Celle qui permettait aussi d'avoir un mur dans le dos, un œil sur l'entrée et un autre sur la rue. Au cas où...


Francky avait dit qu’il fallait qu'on monte taper plus gros, qu'on devait se foutre à l'abri une bonne fois pour toute. Il regardait ses doigts qui pianotaient, du bout des ongles sur le formica jaune délavé. J'avais écarté mon verre, interrompant ma légère cuite à quelques encablures du bord. J'avais attendu qu'il poursuive, ça venait pas, alors j'avais demandé à quoi il pensait. J'avais fait glisser le nectar corsé d'un trait en reposant mon verre. Doux échauffement du conduit, petite bouffée à venir qui allait remonter tout le long de mon épiderme et en bouche, ces arômes que je connaissais bien. Y a pas à chier, un Jack sera toujours meilleur qu'un Jim Beam à mes yeux, le premier envoie de la douceur sur le fond du palais, l’autre te cautérise les papilles au passage, plus fort, plus vieilli aussi.
Il avait dit qu’il connaissait un gars qui lui avait parlé d'un coup. Il sortait de taule, c'était un cinglé mais pas un crétin. Il avait gambergé son truc tranquille, derrière les grilles. C'était plus lourd que tout ce qu'on avait pu faire, qu’il n’irait pas sans moi, qu’il se tâtait encore. J’avais dit vas-y raconte!



C'était une banque. J'avais eu comme un coup d’arrêt là. À l'intérieur, ça avait été le grand chamboulement, y avait plein de trucs qui avaient changé de place, ça valdinguait un coup à droite, un coup à gauche. L'alcool avait dû monter mais j'avais rien senti pour le coup. Je lui avais demandé s'il était sérieux parce qu’on allait changer de braquet là, mon poteau! Ouais je sais, c'est bien pour ça qu'on doit en causer, qu’il m’avait répondu, c’était pas anodin. Derrière si ça se passait bien, plus rien ne serait jamais comme avant. Ça je le savais bien mon pote, j'en connaissais pas beaucoup des braqueurs qui coulaient des jours heureux. Ceux qui l'avaient fait, ils avaient disparu soit entre quatre planches, soit à l'autre bout de la planète. Le reste, ça pourrissait en prison pour longtemps. Faut pas toucher à la grosse machine à pognon.Là-haut, ils aiment pas que des petits malins tentent de venir taper dans leur gagne-pain. D'ailleurs des banques, y en a plus beaucoup qui sautent, sauf peut-être celles des casinos qui elles, sautent ou plutôt violent allègrement leurs clients.
Faire sauter la banque au casino, faut se lever tôt. Pour peu que tes gains commencent à devenir conséquents, tu vois débarquer des gorilles en costumes et un gentil organisateur qui te demande de bien vouloir le suivre. Comment ça, j'ai pas le choix ? Moi, je veux juste continuer à jouer. Non Monsieur, on vous demande de nous suivre gentiment pour quelques contrôles. Et hop, le tour était joué, le mec se payait une grosse frayeur, la banque sauvait ses miches de ce joueur à la con, en plein rush, en pleine veine.


Louis était arrivé à ce moment là, il avait rerempli nos godets.
- Alors ?
- Quoi alors ?
Il avait jeté un œil derrière lui, histoire de checker vite fait.
-T'en penses quoi ? Tu serais partant ?
J'avais regardé Francky avec des gros points d'interrogation dans les yeux. Il m'avait dit que P'ti louis était dans le coup avec nous. Il assurerait la logistique, l'appro en matos, les conseils via un vieil ami à lui rangé des voitures, la cantine, mais ça c'était déjà le cas. Et que pour la planque, il nous filait les clés de sa cabane dans le Sud-Ouest.
J'avais opiné plusieurs fois de la tête, tout à mes pensées. Putain, ils avaient fait vite ces deux enfoirés, ils avaient commencé à manigancer leur truc de leur côté. Francky avait posé sa pogne sur mon bras.
- Hé, te fais pas de bile, on en a juste causé comme ça hier et de fil en aiguille on s'est monté le bourrichon, qu’il m’avait dit.
- Mon cul ! avait rétorqué Louis. J'en ai plein le derche de cette petite vie merdique, j'en ai marre de voir vos gueules de petits voyous tous les jours, je veux changer d'air, prendre ma retraite, vendre mon café, et me barrer là-bas, chez moi. Pouvoir aller à la pêche, tous les jours, et aussi me payer ce putain de pontage dont je vais pas tarder à avoir besoin !
On avait éclaté de rire avec Francky, Louis souriait, il avait fini la bouteille qu'il tenait encore à la main d'un trait, en aussi peu de temps qu'il le faut pour le dire. Il avait même pas bronché et pourtant ça devait piquer, un demi-litre de bourbon jeté comme ça derrière son triple-menton. Le Gros, ça lui faisait l'effet d'une rasade d'eau pétillante, bordel !


Tout doucement, ça c'était organisé. J'avais d'abord rencontré le gars de Francky. Franchement, je l'aurai jamais emmené avec moi en virée. Une gueule à faire peur, la peau crénelée de cicatrices d'une vieille maladie genre vérole ou je sais pas, un truc dans ce goût-là. Pis deux autres, celles-ci clairement plus explicites. Monsieur avait eu maille à partir avec des gitans, si on en croyait les petites entailles au coin des lèvres qui lui dessinaient un improbable et large sourire de dessin animé.
Comme quoi le délit de faciès c'est de la merde en barre. Loomi, que tout le monde - enfin ceux qui le côtoyaient- appelaient Le Tueur, était loin d'être le dernier des cons. Du coup, avec sa réputation qui le précédait et avec son ciboulot, il tirait son épingle du jeu, réussissant là où d'autres s'étaient cassés les reins, faisant parfois la une des gros titres...
Enfin ses coups faisaient les unes, lui jamais. Même quand il s'était fait serrer parce qu'il avait passé à tabac tout un équipage de la BAC, un soir qu'il rentrait complètement beurré. Il rejoignait sa poule, une vieille pute qui n'accordait désormais ses faveurs qu'à lui. Les flics étaient passés à côté, complètement. Il avait répondu du tac au tac à chaque accusation, à chaque tentative de lui coller un truc sur le râble, il avait si bien noyé le poisson que le juge n'avait retenu que les taloches sur la gueule des pauvres fonctionnaires. Six mois de placard, pas cher payé vu son curriculum...
Son surnom lui venait de loin, de très loin. Il avait à peine dix-neuf piges quand il avait buté le premier de la longue liste qui allait suivre. Attention, jamais de pauvres hères ou d’honnêtes pères de famille, c'était souvent un voyou, un truand, une ordure de moins sur cette terre. En général, le gars n'avait pas le temps de comprendre qu'il venait de franchir le truc à ne surtout pas faire. Mais même si vous n'étiez qu'un innocent voyou qui n'avait alors eu que le malheur de se retrouver sur le chemin de Loomi, il vous dézinguait, pour peu que vous ayez eu la mauvaise idée de le retarder dans sa cavale ou vers son objectif.
Par contre, les innocents, les potes, il ne touchait pas. Il avait retenu la leçon, les gitans lui avaient patiemment fait comprendre. On ne tabasse pas le père de la femme qu'on baise, même quand on n'a que dix-huit ans et qu'il vous surprend dans sa propre caravane en train de souiller sa fille adorée avant le mariage. Six mois plus tard, alors que ça cicatrisait encore, une petite fouine l'avait chambré, s'était foutue de sa gueule devant toute une assemblée, un soir d'été lors d'un baloche de campagne. Il avait serré les dents, serré les poings aussi. Pis le gars était allé pisser sa vinasse plus loin contre un tronc. Loomi s'était levé avec sa bière à la main et mine de rien avait discrètement rejoint l'autre con et son arbre. Il avait fracassé le cul de sa canette sur un poteau en bois, l'autre s'était retourné complètement aviné pour voir ce qui se tramait derrière lui. Et Le Tueur s'était pointé. Il avait enfoncé son tesson dans la gorge du mec, le repoussant contre le tronc sur lequel il venait de se répandre chaudement. Il avait fait tourner la canette dans un sens puis dans l'autre, lentement, broyant, déchiquetant les chairs et les boyaux du pauvre gars. Le sang lui était sorti par les yeux, le nez... il avait essayé de parler mais ça voulait pas. Loomi, proche à lui rouler une pelle, l’avait regardé en souriant, enfin de toute façon il n'avait pas le choix, il allait garder ce putain de sourire toute sa vie, à moins qu'il ait le pognon un jour pour faire comme les stars et aller se faire raboter le museau. La légende était née. Fallait pas faire chier ce jeune gars là ! Derrière pour esquiver d’éventuelles emmerdes, il avait signé pour cinq ans à la Légion.
Étant donné que P'ti Louis n'avait pas le profil d'un sprinteur ni la santé d'un académicien, qu'en plus il fallait se garder une porte de secours et laisser dans l'ombre une partie du plan, on avait très vite abordé le sujet du quatrième.
Quatre, c'est le bon chiffre, ça tient dans une seule bagnole ou ça peut faire deux équipes et deux bagnoles si besoin. Comme on voulait pas que ça s'ébruite, là où on avait nos habitudes comme on dit, on ne chie pas là où on mange. On était parti à la pêche aux infos, à la pêche aux lascars.
C'est Loomi qui avait trouvé le jeune. Ce con était en train d'essayer de taper sa BM, une série 5 flambant neuve. Concentré sur la portière, il n'avait pas vu Le Tueur arriver derrière lui. Il s'était retrouvé sur le cul à cinq mètres d'un coup d'un seul. Et avant même de pouvoir se relever et décaniller, il était suspendu au bout du bras de Loomi, les pieds pédalant à la recherche d'un appui. T'as quel âge? Que lui avait demandé Loomi. Vingt-cinq ans et il s'appelait Teddy et promis, il ne recommencerait plus jamais, s'il vous plait Monsieur, laissez moi repartir, je m'excuse. Loomi l'avait reposé et ils avaient discuté.


Putain, il aurait mieux fait de le buter celui-là. Une vraie petite merde le Teddy, mais ça on l'a découvert au fil du temps, si bien qu'à un moment donné, faire marche arrière, c'était tout arrêter et planter des mois de taf, d'efforts à se tenir tranquilles aussi. Hors de question ! Francky avait dit un soir que tant pis, Teddy serait le fusible au cas où. Loomi avait validé, P'ti Louis et moi aussi. On avait appris qu'il vivait de petites combines, de petites escroqueries, qu'il ne reculait pas à arracher le sac d'une petite mamie si besoin et tant pis si elle se brisait les hanches et le reste sur le bitume. Une raclure qui se poudrait le nez à longueur de journée, tu m'étonnes qu'il avait besoin de cash. Mais ça, c'était pas le pire, nan. Monsieur Teddy était à l'occasion un petit enculé de pointeur.


Une fois, il avait filoché toute une partie de l'aprem une jolie minette. Une jolie brune dans une jupe verte à carreaux type écossais, qui dandinait son attrayant petit cul et son sac à main, s’arrêtant ici et là pour mater à travers les vitrines. Discrètement, il lui avait emboîté le pas, lorgnant sur son postérieur comme un clebs qui prend en chasse une proie déjà blessée. L'odeur du sang, l'odeur du cul, des pulsions incontrôlables selon lui. En fin de journée, elle devait en avoir plein les pattes, elle avait regagné son chez-elle. Sans le savoir, elle traînait attaché à son joli petit cul son funeste destin. Quand elle avait eu fini de taper son code, il avait fait mine de venir rendre visite à un copain. En bas des escaliers, il avait tendu le bras galamment, s’inclinant dans un sourire théâtral pour la laisser passer. Puis il avait enchaîné derrière elle, le nez collé à son cul, ça sentait bon qu'il m'avait dit, la fois où il m'avait raconté.
Moi j'étais sidéré, j'avais presque envie de me lever, de l'empoigner par le colback et d'aller le jeter dans la Seine.
Quand elle était arrivée devant sa porte, il avait continué à grimper les degrés mais dès qu'elle avait ouvert, il avait bondit. D'un coup d'épaule, il avait fini d'ouvrir la porte en grand dans un fracas épouvantable. Il l'avait jetée sur le sol du petit couloir, refermé au verrou la porte derrière lui et aussitôt s'était plaqué sur elle, encore allongée sur le ventre, à reprendre ses esprits certainement. Sa bite toujours emprisonnée sous les fringues était déjà placée dans le creux, entre le derrière et les cuisses de la minette. Il lui avait enfoncé sa propre petite culotte dans la bouche, il venait de la lui arracher d'un coup sec, tout en lui tirant la tête en arrière, agrippé à sa crinière. La gamine braillait, elle devait avoir le même âge que lui, une vingtaine d'années. Mais c'était peine perdue, elle étouffait dans ses sanglots, n'arrivant qu'à pomper par à-coups quelques goulées d'air par le nez, elle se débattait mais en vain. Teddy était agile comme un singe, à chaque tentative il parait, lui bloquant un bras, une jambe, lui replaquant la face sèchement contre le bois pas tendre du parquet. Il avait eu un immense frémissement, un spasme qui avait secoué son corps en entier quand il l'avait pénétrée de force.


J'étais pas très à l'aise, clairement. Mais pour faire bonne mesure et parce que je tenais à savoir jusqu'où ce cinglé pouvait aller, j'avais demandé s’il savait qu'elle vivait seule et ce connard m'avait répondu qu'il s'en foutait, qu'il s'adaptait si besoin, s'il fallait prendre ses jambes à son cou et se barrer, il plantait tout et rembarquait ses pulsions plus loin et pour plus tard.
Dommage, elle vivait seule.
Pendant qu'il la besognait comme un rapace, elle continuait à se débattre, tentant d'avancer façon limace sur les lames du parquet. Elle s'était arraché plusieurs ongles en beuglant de douleur et de terreur au travers du tissu, y avait du sang partout, elle battait l'air avec ses bras pour essayer de se débarrasser de cette putain de monture qui lui défonçait les entrailles. Ah tu voulais avancer vers ton salon salope, Teddy l'avait chargé sur une épaule comme un sac et il l'avait couchée en travers du dossier du canapé. Comme elle se débattait encore, toujours bâillonnée par ses dessous en dentelle, il lui avait collé des grandes baffes en travers de la gueule pour lui apprendre, il avait entendu le nez se briser et elle avait pissé l’hémoglobine sur le couvre-lit. Inerte et sonnée, il lui avait ensuite coincé la tête avec son pied derrière la nuque, sur l'assise du canapé. Et il l'avait enculée jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'il jouisse en elle et crache les dernières gouttes un peu partout, sur le mobilier, sur ses beaux cheveux de petite pute brune allumeuse et sur sa jupe encore attachée à sa taille, qu'il avait au final remise en place, certainement pour masquer à ses yeux de petite merde immonde le spectacle de son forfait.
C'était Teddy, le gars avec qui on allait faire équipe. Rien que d'y penser, j'en ai encore le poil qui se hérisse.



Avec Francky, on passait régulièrement devant la banque, on jetait discrètement des coups d’œil à l'intérieur, histoire de s'assurer que d'un jour à l'autre ça changeait pas trop niveau organisation interne. P'ti Louis était allé très honnêtement ouvrir un compte pour son commerce, soi-disant. Il avait déposé cinq milles euros qu'il espérait bien voir faire des petits, mais pas à coups de pourcentages bancaires erratiques et comateux. Non, pour ça il comptait bien évidemment sur notre participation à tous. C'était surtout pour aller jeter un coup d’œil à l'intérieur, voir s’ils n'avaient pas utilisé l'argent de leurs clients pour s'offrir les derniers bidules à la mode en matière de sécurité. Une dizaine de caméras, quatre vigiles dont deux seulement en bas dans l'agence, les deux autres en haut dans le PC Sécu, trois guichets et au fond de l'agence et à l'étage, les bureaux.
C'était parfait, chacun aurait son taf pendant l'opération. Teddy et Francky s'occuperaient de faire remplir les sacs aux guichetiers, Le Tueur ferait le videur de discothèque, gardant l'entrée de la tirelire si jamais un client voulait venir retirer quelques billets ou déposer un chèque. Et moi, je serais dans le fond à mettre à genoux le directeur et sa clique de gentils conseillers bancaires et aussi à assurer le coup, si les deux du haut avaient décidé de jouer aux cow-boys. Les vigiles du bas seraient désarmés d'entrée de jeu. Les banques ont des consignes strictes, on file le pognon, on veut pas de bain de sang le soir au vingt heures, avec en gros plan le logo à chaque image. Bien que ça soit ensuite très rentable comme genre de publicité, sur le coup ça fait désordre, ça gueule en haut, dans les comités directeurs où les actionnaires n’aiment pas voir leurs noms associés à des faits divers.
Une fois par semaine, ils regarnissaient les tiroirs, c'est que les billets ça se vend comme des petits pains ma bonne dame. Un fourgon passait, les mecs remplaçaient les caissons des distributeurs automatiques et filaient du vrac, des liasses, pour que l'agence puisse aussi faire du main à main avec ses chers clients adorés. Comme c'était la grosse agence, dans un des beaux arrondissements, autant dire que niveau cash, y avait de quoi faire. Quand, dans le voisinage, ça roule dans des bagnoles à plus de cent mille, ça vient pas retirer à coups de cinquante euros, nan, ça doit prendre rendez-vous parce qu'au-dessus d'un certain montant, c'est comme ça que ça se passe dans notre pays. On allait donc bien gentiment attendre que ça reremplisse et nous on passerait vider juste derrière. Loomi avait dit que la semaine avant la fête des mères, c'était la semaine visée. Les rupins courent les bijouteries pour faire de beaux cadeaux à leurs petites mamans chéries. Et si un pauvre ne parviendra jamais a négocier le prix de sa boite de petits pois à la caisse de son supermarché, c'est pas la même musique pour les richards qui veulent acquérir en urgence le gros diamant là, sur la jolie bague ciselée en or vingt-quatre carats. Faut pas rêver, même les grosses enseignes aiment le cash, quitte à lâcher un peu de lest sur leurs taros à l'occasion, si le client est un fidèle ou un ami et on le devient vite dans ces milieux-là. Son contact, comme il disait, avait mentionné le mot “million” en cash. Entre les DAB et les guichets de l'agence, soi-disant, c'était du cinq millions environ à chaque rotation. Ils écoulaient cinq putains de millions en billets chaque semaine, c'était pas les mêmes quartiers clairement. Le tout devrait être bouclé en trois minutes maxi.


Trois phases précises, simples du moins sur le papier.

Premier temps : bagnole moteur allumé devant le sas, on déboule, on gueule, on met tout le monde les mains en l'air et à genoux, on désarme les deux vigiles. Les guichetiers ont le Bouton Panique à portée de main, collé en dessous, un sous chacun des bureaux, on les laisse faire, à partir de là, on a trois minutes, rien de plus.

Deuxième temps : Kam -ça c'est moi - file dans le fond, sort le dirlo de son bureau et lui colle son pétard sur la nuque. Normalement là, tout le monde se tient à carreau. Franck et Teddy braquent les guichets, ils leur balancent les sacs, à eux de les remplir fissa. Pendant ce temps, Loomi couvre nos arrières et garde la porte.
Troisième temps : on sort les sacs, Franck et Teddy rejoignent la caisse, Kam garde le dirlo sous sa pogne et le traîne jusqu'à la sortie. Si les cerbères veulent jouer les kékés et dérouiller leurs flingues qui doivent servir une fois par an, ils vont devoir prendre le risque que Cravate s’en ramasse une. Le Tueur assure ensuite le repli en extérieur et monte en dernier dans la bagnole.
Après on devait tracer, changement de bagnole, direction l'A6 puis l'A10 et plein Sud. Bye la grisaille, les emmerdes et les cons. Ça, c'était dans le meilleurs des cas, dans l’hypothèse où tout roulerait sur du velours, si tout se passait bien quoi.
Oui mais c'était sans compter sur cette petite frappe de Teddy et le flot d’emmerdes continuels collé à ses basques.




2- Opus Exspectatio - Comme des fauves en cage.


Pendant un temps, faut pas se le cacher, on s'était fait grave chier. On passait le plus clair de notre temps à siroter chez Louis. On avait dit qu'on se tiendrait tranquilles jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'on arrive au weekend précédent le braco, on mettait en pratique. De temps en temps, il y avait bien deux ou trois bricoles à voir, à peaufiner mais rien de bien transcendant.
Le Tueur avait emmené sa poule respirer un peu d'iode du côté de Cabourg. Vu sa gueule, dans les hôtels, ça le faisait pas trop. Alors ils avaient loué un petit Airbnb et pendant dix jours, ils avaient peut-être coulé les jours les plus heureux de leurs misérables existences. Loomi ne regardait pas aux dépenses. Il les comptait sur les doigts d'une seule main, celles qui lui avaient accordé un soupçon d'amour, un brin de sentiment ou juste un regard bienveillant. Il ne se faisait pas d'illusions. Chaque matin depuis trente ans, il se regardait une minute en silence, seul face au miroir. C'était sa minute de silence à sa défunte humanité. En perdant son visage, il avait aussi perdu une part de son âme. Combien en avait-il perdu ensuite à chaque vie fauchée, ça il était le seul à le savoir.
Le Gamin vaquait à ses conneries, il passait régulièrement boire une bière et donner des nouvelles. Francky l'avait coincé une fois, alors qu'il avait claironné qu'il s'emmerdait et qu'il partait se dérouiller. Franck lui avait bien fait comprendre qu'il ne devait surtout pas ramener des pépins dans le coin. Qu'on avait pas besoin de ça. Il l'avait joué très diplomatique, le choppant avant qu'il ne s'esquive. Il l'avait coincé contre un mur du troquet, le flipper faisait barrage et mon Francky calmement, à voix posée, sans le toucher, lui avait refait la leçon point par point, yeux dans les yeux. Teddy savait que ces mecs-là, ils ne plaisantaient pas. Il avait déjà testé avec Loomi, on trouve toujours plus costaud que soi, plus barge aussi.
Moi, je voyais d'autres potes, des anciens collègues rencontrés sur des boulots précédents. Certains étaient devenus des amis, mais y en avait pas lourd qui savaient réellement qui j'étais, ce que je foutais entre deux trucs disons... normaux. Francky aurait pu expliquer à qui voulait bien l'entendre que le gars là, Kam, il valait mieux l'avoir avec soi que contre. Comme pour me rendre justice, il racontait parfois comment lors de notre première rencontre, il avait pris le dessus grâce à son côté vicieux. Il appelait ça le métier et il avait raison. Il était vicelard et glissait comme un serpent. Deux ou trois maris cocus avaient bien tenté de lui mettre la main sur le paletot ou juré de lui péter les deux genoux. Il avait rien vu venir. En général, les épouses contrites et adultères trouvaient les mots et insistaient peut-être aussi sur le Beretta qui squattait sous son aisselle gauche. Quand un mec s'entêtait à lui chercher des noises, alors le vice pointait son petit museau. Il le prenait à rebrousse-poil, la lui faisait à l'envers comme il disait. Et putain ça oui, on se tapait des barres. Quand le gars était pas chez lui, il retournait fourrer sa bourgeoise. Quand il rentrait du boulot, qu'il garait sa belle allemande en bas de l'immeuble, il tapait la bagnole. Une fois ou deux ça avait conduit sur des petits coups plus juteux, des mecs laissaient leur badge pro dans les-dites bagnoles, des cartes qui donnaient droit à des accès interdits en temps normaux ou au commun des mortels. À la fin, non content d'être cocu jusqu'au yeux, certains gars avaient tout perdu, jusqu'à leur dignité, quand madame envoyait valser par la fenêtre une valise et quelques frusques, afin de signifier au nouveau chômeur qu'il était désormais persona non grata.
J'avais bien une régulière, un truc à mi-chemin entre le plan Q et la relation conjugale. On ne s'était jamais rien promis, mais ça durait depuis deux ou trois ans, comme ça, juste parce qu'avec Sarah, on se sentait bien quand on se retrouvait un coup chez elle, un coup chez moi. Elle m'apaisait quand elle promenait ses doigts dans mes cheveux ou dans les poils de ma barbe. Elle ne demandait jamais rien, se contentait de ce que je voulais bien lui lâcher. Parfois, elle prenait les choses en main et alors, j'avais droit à une journée genre on était un petit couple d'amoureux. Elle m'embarquait claquer ma tune, me réassortissait un peu ma garde-robe. Je me fendais ces fois-là d'un geste galant, un cadeau, un bijou, une bonne table dans un resto qui sortait de son ordinaire. Parfois, je la choppais par la taille et je l'embrassais en public sur le trottoir, devant une vitrine ou les badauds et sans lésiner sur le sentiment. Elle s'écartait au bout d’un moment, souvent couleur pivoine, les joues chauffées au rouge et ça, moi, ça m'éclatait!


Ça s'étirait en longueur, on avait tous hâte que ça pointe le bout de son nez et qu'on passe à l'action. Pis un jour de mai, Teddy s'était ramené, un peu allumé, un peu excité. Il était rentré dans le café, avait salué à la volée et c'est à ce moment précis que la flicaille était passée devant chez P'ti Louis. Les deux poulets avaient scruté à l'intérieur, détaillant du mieux qu'ils le pouvaient ce qu'ils voyaient au travers des vitres encombrées. Ils étaient passés à deux à l'heure au pas, tranquillement, prenant tout leur temps. Et ça, c'était pas bon. Cette petite visite de courtoisie, ça voulait dire dites donc les gars, qu'est-ce que vous trafiquez dans ce troquet ?
Teddy avait juré qu'il s'était tenu peinard, qu'il passait le plus clair de son temps devant son écran à buter du zombie sur sa console. Le Tueur l'avait décollé du sol, avait amené sa gueule à bout portant, pis il lui avait reniflé le cou sous les oreilles, comme un goret cherchant des truffes. À grands coups de reniflements, il avait décrété que cette petite merde sentait la trouille et les emmerdes à plein nez. En pleine journée, Francky avait sorti son 92A1 devant le reste de la clientèle, on les connaissait tous et vice-versa. Il avait collé le bout de son flingue dans la narine de Teddy, semblant vouloir aller lui titiller le derrière de l’œil. Le pauvre Teddy avait le couplé gagnant, un Loomi suivi de mon Francky et on ne savait toujours pas s'il était coupable d'une connerie ou pas. De toute façon, vu la tournure que ça avait pris en moins de deux, il était clair qu'il allait bien garder sa gueule fermée.
C'est Le Gros qui avait détendu tout le monde. Il avait parlé calmement, mais suffisamment fort pour que toutes ses ouailles entendent bien le sermon. Ceux qui n'étaient pas concernés devaient immédiatement faire disparaître de leur crâne ce qu'ils venaient de voir ou d'entendre. Ensuite, il avait dit à Teddy d'approcher. Quand le gamin s'était retrouvé suffisamment proche, P'ti Louis l'avait choppé à son tours et levé au-dessus de son comptoir, le gamin pour garder son équilibre avait posé les mains sur le comptoir. Le Gros avait anticipé ; caché derrière son bar, il tenait d'une main la lame qui lui servait à débiter ses citrons en tranches et de l'autre Teddy, toujours en lévitation. Puis d'un geste vif comme l'éclair, ce qui était surprenant pour cette grosse barrique de graisse, il avait tranché net le petit doigt de Teddy, celui de la main gauche. Le mouflet avait braillé, certainement plus de surprise que de douleur. Ensuite on avait entendu les mouches voler. Louis avait pris un torchon propre, avait soigneusement bandé la main de Teddy. Dans un deuxième torchon, il avait mis quelques glaçons, replié le tissus et déposé au milieu en guise de 2e étage, le petit-doigt abandonné sur le zinc. Pour conclure, il avait dit que Teddy avait le choix : faire son deuil de ce doigt-là, se soigner et rester dans le coup, ou alors courir à l'hosto se faire recoudre tant que c'était possible mais qu'ensuite il devrait décamper et ne jamais repointer sa gueule de con dans les parages.
Teddy avait fait son choix, il était resté. Louis avait bazardé l'auriculaire orphelin, avec le reste des déchets du bar. En ce faisant, il avait fait son comédien, en prenant bien le temps avant de lâcher le truc tout en fixant fermement le Gamin, yeux dans les yeux, d'homme à homme. Tout en regardant disparaître ce petit bout de lui, Teddy avait compris que sa piètre existence ne tenait désormais à plus grand-chose. La prochaine connerie lui vaudrait très certainement que ce fou furieux de Francky le fume là, direct, sur place. Et si c'était pas lui, ce serait Le Tueur, clairement. Peut-être l'autre aussi, allez savoir avec cette bande d'enfoirés. Le Kam, on savait jamais trop à quoi s'en tenir avec lui. Il était immense, c'était un colosse et quand il se dépliait, instinctivement on s'écartait, les gens tiraient un peu plus leurs chaises sous la table, histoire de lui faire un passage à sa mesure. Teddy se demandait s’il n'aurait pas mieux fait de faire une croix sur tout ce merdier, de récupérer son doigt et de filer loin de ces ordures, loin de sa perpétuelle habitude à s'attirer emmerde sur emmerde. C'était trop tard, il s'était enfoncé plus profondément dans ce bourbier. Au bout, y avait quand même la promesse d'un avenir plus sympa, avec les poches pleines et ça Teddy, qui n'était pas tout à fait complètement con, le comprenait très bien et ne l'oubliait pas.


C'était prévisible, le lendemain deux autres poulets s’étaient pointés. À pied cette fois, et en civil. Ils étaient entrés en clients anodins mais ils avaient été grillés sitôt la porte franchie. P'ti Louis sentait la volaille de loin. Comme il aimait le dire : " Limonadier c'est un boulot de contact. Toute ta vie, tu croises du monde, t'es à la fois la nourrice et la petite amie confidente. Alors même que t'en as rien à foutre, les gens ne peuvent s'empêcher de se confier, de te raconter leur misère, de s'étendre sur la crasse qui irrémédiablement recouvre la moindre parcelle de leur existence. Et ça, y a rien de plus formateur pour apprendre à jauger un pèlerin en moins de deux. "
Du coup les flics, ils la transpiraient à travers tous les pores de leurs peaux leur fliquitude, selon lui.
Ils étaient venus en couple et bon Dieu, la fliquette envoyait du lourd. J'étais tout à mon verre, mais j'en perdais pas une miette. Ils buvaient leur café assis vers l'entrée mais ils étaient pas discrets. Ils dévisageaient un par un l'assemblée, l'air de rien. Quand elle m'avait regardé, je m'étais déjà promis de baisser les yeux sur mon verre et de devenir invisible. Tu parles, nos regards s'étaient croisés, j'avais pas pu détacher mes yeux des siens. Tout en continuant de parler à son collègue, elle m'avait pas lâché et elle avait esquissé un petit sourire, j'en aurai mis ma main au feu. J'avais comme un truc étrange dans l'estomac, la trouille? Non, c'était pas ça, autre chose, je sais pas comment l'expliquer, c'était à la fois agréable et comme une menace imminente qui allait me tomber sur la gueule.
Quand ils étaient repartis, on avait été quatre ou cinq à foncer se coller le nez à la vitrine. Avant de reposer son cul derrière le volant de leur bagnole banalisée, elle avait farfouillé une minute dans des trucs posés sur la banquette arrière. Et là Mesdames et Messieurs, n'en jetez plus, putain, elle avait un de ces boules. Son jean ajusté mettait parfaitement en valeur son petit cul parfait et ses deux gambettes de poulette à cocarde. Y a des images comme ça, anodines parfois, mais qui vous laissent un souvenir impérissable, à jamais tatoué au fond des rétines et de la mémoire. Ensuite le problème, c'est que ça devient un peu comme une mesure étalon et que du coup, derrière, c'est difficile de trouver un truc à la hauteur, du même acabit!
Ce qui était beaucoup moins drôle en revanche, c'est que je l'avais clairement vu sortir d'une chemise colorée un portrait, genre ceux que l'on voit affichés sur des plaques de liège quand on entre dans un commissariat pour venir se plaindre de son connard de voisin, ou pleurer parce que ce matin en voulant aller au boulot, on avait découvert que la bagnole n'était plus à sa place. J'avais pas vu qui était sur le papelard, c'était trop loin. Mais on pouvait en conclure qu'ils avaient peut-être logé un des clients de P'ti Louis... oui mais lequel ? Dans le tas, mis à part nous, il y avait deux ou trois mecs qu'on savait dans les embrouilles. Les autres, c’était des gens du quartier, ceux qui donnaient sa légitimité au troquet du Gros. On en avait parlé le soir tous les cinq, on se tenait tranquilles depuis des plombes, aucun de nous n'avait eu d'activité illicite et habituelle. Puis on avait tous regardé Teddy, on avait rien dit mais je pense que tous, on se disait plus ou moins la même chose.
Trois jours plus tard, Le Gros nous avait rassuré. Un mec du quartier s'était fait embarquer au petit matin, en slip, les pinces autours des poignets. La fliquette était dans le coup, ça avait beaucoup causé depuis, sur le fait qu'une flic bonasse de chez bonasse avait accompagné le malheureux jusqu'à la banquette, le tenant comme un clebs par ses chaines. On avait tous soufflé de soulagement ! Louis avait choppé le gamin et s’était excusé pour l’autre fois, Teddy n’avait pas grand-chose à répondre. Alors pour fêter ça, Louis avait sorti un truc, un Glen CRAIG de quarante ans, une boutanche au prix indécent qui n'aurait dû sortir que pour une putain de grande occasion selon moi. J'avais fermé ma gueule et on avait savouré en silence.
OH MY GOD, comme ils disent dans les films. C'était le genre de truc que vous saviez ne voir qu'une seule fois dans votre vie. Le goûter, encore moins de chance. C'était une mélodie herbacée qui se finissait sur des saveurs agréables de tabac blond, le tout légèrement saupoudré de petits zestes acidulés. J'avais dit à Louis de ranger sa bouteille, de remettre le bouchon sur ce flacon et de garder bien au chaud le reste pour plus tard, qu'il ne soit pas dilapidé par des soiffards à la con, sans aucun respect pour ce noble breuvage. Il m'avait fait un clin d’œil, avait dit qu'il appréciait ma remarque et que du coup il me la gardait en priorité, qu'on se la boirait au bon moment et en comité restreint. Sur le coup, je l'aurai embrassé, qu'il comprenne si bien ma sensibilité à l'égard des grandes choses comme des plus petites.
En rigolant, Francky nous avait charrié, avait craché qu'on était deux putains de petites fiottes. Pour rire, Le Gros l'avait choppé par le cou, moi je l'avais choppé par la taille et je faisais style de lui coller des pains dans les côtelettes. La bonne humeur faisait du bien, ça détendait tout le monde. On ne baissait pas la garde pour autant. Plus que deux semaines avant de passer à l'action.



Deux jours avant, on avait garé la deuxième caisse à sa place, un parking longue durée. Dans le coffre, on avait préparé du matos pour le cas où notre virée se serait bien déroulée. Pour faire marrer Francky, au dernier moment, j'avais jeté une paire de tongs taille 46 toutes neuves en guise de dernier bagage. Comme pour dire que les vacances allaient se pointer et peut-être pour un bail. Dans l'arrière-boutique, un cagibi qui servait parfois de bureau à Louis, entre sa cuisine et la sortie arrière sur la cour, Loomi et le Gamin préparaient le reste. Pour les masques, ce con de Gros avait opté pour du Comics, on s'était tous mis d'accord rapidement et en se marrant. Le Joker ça serait Le Tueur, ça allait de soi. Le Batman, ça serait Francky ; même si il n'avait rien d'un gosse de riche, il aimait bien les beaux jouets, surtout ceux avec du beau cuir sur lequel poser son cul. Vu qu'il ne restait plus que deux choix, j'ai eu vite fait de mettre la main sur le truc vert, laissant le rouge à Teddy. Dans ma tête, le Daredevil lui collerait parfaitement, étant donné qu'il était con à emplafonner de plein fouet un mur de dix mètres juste devant sa tronche. Il était aveugle au bon sens, il collectionnait les peaux de banane et autres ennuis, comme d'autres accumulaient les tickets de remises ou promotions en petits cartons, pour les refiler ensuite aux caissières. Francky s'était marré derrière sa face d'homme chauve-souris, il avait décrété qu'il ne restait plus qu'à souhaiter que je ne me mette plus en colère, sinon P'ti Louis allait devoir entreprendre des travaux de rénovation avant d’espérer pouvoir revendre son bastringue. J'avais poussé un grognement à la Hulk enragé, Le Gros était plié.
J'avais aussi jeté mon dévolu sur un magnifique STI EDGE 9x19, Francky avait validé, c'était un putain de bon flingue. Notre Joker à nous ne faisait pas dans la demi-mesure, un Glock sous chaque bras et un gros pompe en guise de canon anti-tout, anti-personnel, anti-vitrine, anti-bagnole et anti-connard-qui-viendrait-se-foutre-dans-mes-pattes. On avait regardé Teddy choisir, il ne s'était jamais équipé pour un coup, mais il avait déjà tiré avec son vieux et des potes à lui. Il avait choppé le SIG 226 direct, un truc bien voyant tout en chromes, mais un gentil pétard qui faisait le taf comme les autres. Francky avait son Beretta et comme on devait tous doubler au cas où, il avait pris un holster et y avait enfourné le gros Eagle dévastateur qui traînait en plein milieu de cette armurerie de campagne.
Y'en avait pour du pognon sur la table et ça sortait tout droit de la panoplie perso du Tueur. Il nous avait rassuré, y avait que du flingue propre, aucun n'avait déjà servi pour un coup ou pour fumer un pélo.
Le lendemain, le fourgon était passé comme prévu, donnant le signal du départ. Loomi était arrivé tranquillement, avait ouvert la porte du bistrot et avait lâché son info toute fraîche, heureux comme un pape. Le Gros avait rassemblé les troupes au comptoir, en tapant cinq coups secs avec le plat de son immense paluche. Il était allé fermer le verrou, tourner l'écriteau qui disait " Je reviens dans 10 minutes ". Il avait fait couler cinq cafés, sorti cinq verres minuscules et les avait rempli à ras d'un coup de vieux Don Papa qui dépassait légèrement les 50°. Il avait récité son bénédicité en tenant son verre lilliputien entre ses gros doigts. Il avait dit qu'il voulait tous nous voir entier dans une dizaine de jours, quand il nous rejoindrait en bas dans sa cabane. Que si chacun tenait sa place, faisait son taf, y aurait pas d'anguille ni de cailloux pour qu'elle se planque en dessous. Il avait conclu sur un Amen et envoyé l'ambre liquide dire bonjour à son gosier.
On l'avait imité, en répétant notre Amen nous aussi. Y avait eu ensuite quelques secondes de silence, chacun à ses pensées, chacun à se répéter mentalement peut-être, ce qui allait se dérouler le lendemain. Moi, j'avais joué avec le Don Papa avant de le laisser descendre, je lui avais roulé une galoche pour qu'il se répande bien partout. Les fûts brûlés, le sucre de la cane mélangé à un truc légèrement réglissé et cette puissance ensuite, l'alcool qui anesthésiait tout doucement l'ensemble de vos capteurs gustatifs.
On s'était mis d'accord, tout le monde rentrait chez soi se reposer, mettre en ordre les derniers trucs, faire disparaître aussi certaines choses si besoin. Sarah, qu'est-ce que j'allais en faire, qu'est-ce que j'allais lui dire ? Si elle avait capté depuis belle lurette qu'un truc se préparait, elle était restée complètement dans le flou pour ce qui était des détails. J'y avais veillé avec précaution. Je ne voulais pas qu'elle pâtisse de mes conneries. Mais pour la suite, je ne savais pas. L'embarquer avec moi dans quelques semaines, pour une vie de cavale, pour une vie à regarder un peu derrière soi, tout le temps, en permanence ? Est-ce que je lui souhaitais ça ? Est-ce que je m'étais suffisamment attaché à elle pour en faire ma Bonnie ? J'en étais là de mes pensées quand j'allais enfin arriver en bas de chez moi. C'est à ce moment que je les avais vu, adossés à leur caisse, garés juste en face sur l'autre trottoir. J'avais rentré le cou entre les épaules, joué avec mes clés dans la poche de ma veste à capuche, faisant mine de les chercher, puis j'étais allé ouvrir la lourde du bas.


Subitement, elle était dans mon dos. Elle s'était présentée, Capitaine LECLERCQ avec un Q à la fin. J'avais retenu d'extrême justesse ce qui m'était venu directement en tête au sujet de son fameux cul. Elle était de la BRB, ça sentait le brûlé ou au moins le truc en train de cuire plus que nécessaire. Son collègue derrière elle, légèrement en retrait, m'avait salué d'un hochement de tête et d'un bonjour qui du coup me semblait ne pouvoir s'adresser qu'à un honnête citoyen lambda. Elle m'avait rassuré dans la foulée, elle et son putain de regard à faire fondre le dernier des pires enculés. S'ils étaient là, c'était pas un hasard, juste parce qu'au cours d'une enquête, ils m'avaient repéré dans un bar, que mon physique ne passait pas inaperçu ( le tien ma cocotte, c'est de la pure bombe anatomique, bébé ) et qu'ils avaient, si je l'acceptais, quelques questions à me poser concernant un ou deux individus qui fréquentaient eux-mêmes ce bar. Après deux secondes d'hésitation, je leur avais dit en la fixant tout droit dans ses deux beaux lagons prometteurs, que c'était bon, qu'ils pouvaient balancer leurs questions.
C'était Le Tueur et Teddy. C'était eux qui les intéressaient. Devant mon chez moi, sur le trottoir, comme une pute certainement à leurs yeux, peut-être pas dans les siens finalement, je leur avais dit qu'effectivement, j'avais déjà vu les gars de leurs photos. Le premier, le vieux il faisait un peu peur avec toutes ses marques, j'avais entendu dire qu'il était parfois violent et qu'il ne fallait pas le chercher. Qu'il avait été ancien légionnaire, donc que selon moi, c'était plutôt du sérieux. J'avais repris mes airs de gamin pour leur dire ça, un peu enjoué, un peu l'air du mioche qui vient de découvrir qu'il a posé ses baskets en plein milieu d'un terrain de jeu défendu. L'autre, le jeune, c'était un genre de petit con qui se la pétait, il racontait aux clients ses petits coups foireux, il faisait le mariole avec certains habitués. Mais que dans l'ensemble, y avait pas grand monde qui pouvait le sentir.
Ils m'avaient demandé si je les avais vu plusieurs fois avec les mêmes personnes, j'avais fais mon étonné dans le doute complet, en lâchant un peu d'air entre mes lèvres pincées. Ça avait mis fin à l'interrogatoire. Ils m'avaient gentiment remercié pour ma disponibilité, j'avais répondu pas de soucis, elle m'avait tendu sa petite main délicate et je devais l'avoir peut-être un peu trop gardée dans la mienne sans m'en apercevoir. Son pote derrière souriait, amusé, il devait avoir l'habitude je pense. Et elle me regardait, ne bronchant pas, se contentant de me sourire, pis j'ai vu un léger truc rose apparaître.
J'étais allé passer la nuit chez Sarah. Elle avait préparé un gigantesque plat de lasagnes qui dégoulinaient la béchamel, la viande hachée et la tomate, un truc à se damner. Je les connaissais ses lasagnes, mais à chaque fois c'était une nouvelle extase. Elle aussi, elle envoyait du pâté, pas dans le même genre mais ça valait quand même le détour. Du coup, entre le fromage et le dessert, mes pensées allaient de l'une à l'autre, la fliquette avait débarqué avec sa commission rogatoire et avait lancé la grande perquise de tous mes petits placards à certitudes. Sarah m'avait demandé à quoi je pensais, j'avais fait allusion à un boulot le lendemain qui battait froid et chaud pour le moment. Puis elle avait quitté sa place de l'autre côté de la table et était venue s'asseoir sur mes genoux. Elle m'avait embrassé tendrement en me caressant les cheveux. J'avais commencé à la peloter un peu partout, je sentais le truc venir, un genre de petite pulsion lointaine mais qui déjà lâchait son jus de petit bonbon acidulé. Tout en continuant à l'embrasser, la ceinturant d'un bras autour de sa taille, je m'étais relevé, j'avais tout poussé de son côté, les assiettes, les couverts, j'avais fais gaffe à ne rien casser ni faire tomber. Je l'avais assise sur la table face à moi, ouvert son chemisier, plongé ma tête entre ses deux collines réconfortantes et après on avait baisé. D'abord sur sa table de cuisine, puis après sur le sol, avant d'aller rejoindre le canapé et de finir dans le lit. On avait retourné une partie de son appart, ça faisait longtemps que ça ne nous était pas arrivé avec cette intensité-là. On avait renversé des trucs, pas cassé grand chose mais mis suffisamment le bordel pour que ça nous occupe une petite heure en rigolant, en se chamaillant. Je lui pinçais les fesses à travers le coton blanc et fin de sa culotte, elle poussait des petits cris amusés. Comme j'insistais un peu trop, à un moment donné, elle s'était retournée, avait plongé une main dans mon boxer et avait saisi le manche fermement. "Ça, c'est à moi", qu'elle avait dit en me fixant sans broncher. Aussitôt, on était reparti pour une deuxième tournée. J'avais mis le réveil à six heures parce que j'aime bien profiter un peu du silence du matin, et parce qu'avant de partir rejoindre les autres, je comptais bien lui préparer le plus beau petit déjeuner de sa vie.


Dernière édition par Aldaron De Molégers le Jeu 11 Juin 2020 - 7:57, édité 2 fois

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Message  Aldaron De Molégers Mer 10 Juin 2020 - 20:57

Correction des 2 Opus par l'entremise amicale de m'Dame Pati, merci à elle et si ça peut accessoirement la remettre en selle, j'veux bien être son bourrin, elle pourra me taper sur le cul autant qu'elle voudra!  lol!

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Message  Zephyrine Jeu 11 Juin 2020 - 9:55

Laisse moi un peu de temps pour lire ton texte en détail!
Quel long travail!!!
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Message  Admin Jeu 11 Juin 2020 - 15:44

Je n’aime pas Frédéric dard alors San Antonio comment dire... Bref

Je n’ai pas été au bout de ta lecture, trop de violence ! J’ai du mal à comprendre qu’on puisse prendre plaisir à écrire ce genre de récit .

Je n’irai donc pas plus loin dans ma critique mais tu voulais un avis, voici le mien .

_________________
Bonjour Invité, je suis heureuse de te compter parmi les Kaléïdoplumiens  flower

Admi......ratrice de vos mots !!!!!.
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Message  Zephyrine Jeu 11 Juin 2020 - 16:41

J'ai pris le temps de lire ton texte que je trouve perturbant

La description fastidieuse des personnages qui vont sans doute ( mais quand?) faire partie de l'histoire est extrêmement violente et les scènes volontairement scabreuses m'ont déplu .
Il me semble que le vocabulaire argotique est trop présent dans ces lignes.

J'espère que tu ne m'en voudras pas, mais heureusement je ne ferai pas partie de jury.

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Message  trainmusical Jeu 11 Juin 2020 - 17:10

Tu voudrais notre avis, j'y ajoute mon grain de sel.
Difficile pour moi de répondre, car vu la longueur du texte, je n'ai lu qu'en diagonale, et surtout pas trop mon genre (Suis-je trop vieux? Very Happy )
Je ne pense pas être si prude et conservateur, mais le peu de ce que je vois, trop violent pour moi et beaucoup d'argot qui me semble friser le porno.
Mais je répète, pas pu tout lire.

_________________
Quelle noblesse d'avoir un ami, mais combien plus noble d'être un ami.
- Richard Wagner -
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Message  Aldaron De Molégers Ven 12 Juin 2020 - 16:25

Je comprends parfaitement vos divers points de vue, aucun soucis. Je sais que le parti pris peut s'avérer perturbant selon les sensibilités. Je m'en excuse et je l'avais donc indiqué sciemment dès le départ dans les barres de titres et en début de texte.
C'est mon choix pour tenter de rentrer dans cet univers Polar où je voulais une violence très présente.
Je conçois que ça puisse ne pas plaire. Il en faut pour tous les goûts... j'ai mis il y a quelques minutes mon point final à mon récit et je suis satisfait du travail effectué en 4 jours.

On verra bien ce que j'en ferai ensuite. 

merci à vous.

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Message  Aldaron De Molégers Ven 19 Juin 2020 - 20:37

[ltr]Elle tend la main depuis son transat à elle, réclamant du bout des doigts que je lui tende la mienne. Elle vient y faire danser ses doigts au creux de ma paume, puis nos doigts s'enlacent. Elle porte des lunettes fumées et un large chapeau feutre crème à galon de cuir couleur de vin. Elle porte à sa bouche sublime et nacrée son grand cocktail coloré et comme la première fois, où elle m'avait serré la main en bas de chez moi. Je vois à nouveau, un petit truc rose apparaître, le bout de sa langue entre ses lèvres et son sourire amusé.[/ltr]


[ltr] FIN[/ltr]

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Message  Feuille Mer 24 Juin 2020 - 10:51

Aldaron De Molégers a écrit:[...]Je vois à nouveau, un petit truc rose apparaître, le bout de sa langue entre ses lèvres et son sourire amusé.
Un petit truc ... ou un "bonbon" ?

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Message  alainx Mer 1 Juil 2020 - 17:42

Trash et violent ? Pourquoi pas ! Si c'est fait avec la verdeur et l'humour d'un San Antonio !
Mais là, c'est un peu trash pour trash ; violent pour violent.
C'est gratuit, et cela ne sert nullement une action qu'on aimerait suivre.
Impossible de s'attacher au narrateur on a du mal à le suivre et le comprendre dans un récit décousu.
Assez rapidement, je me suis ennuyé.
Il y a cependant trois ou quatre trouvailles  stylistiques intéressantes comme par exemple :
« Louis avait dit que ça serait pour la veuve et l'orphelin, qu’il ouvrait une caisse primaire d'assurance contre la connerie. »

Mais tout cela est noyé dans un texte trop lourd, assez convenu finalement, avec un abus extraordinaire du verbe « avoir ».
les scènes de violence apparaissent gratuites, n'étant pas justifiés par une dramaturgie pour les expliquer ; les scènes de sexe sont pornographiques outrancièrement provocatrices au point d'arriver à ce que le lecteur « décroche ».
L'ensemble  assez fouillis sans progression d'une dramaturgie qui retiendrait l'attention, d'un suspense qui donnerait envie de lire la suite.

Au final je n'ai pas lu jusqu'au bout. Pas tellement parce qu'il y aurait des choses qui m'auraient choqué, mais je le dis clairement, l'ennui grandissait de lignes en ligne…

Pourtant il y a quelque chose d'intéressant dans l'approche. Mais alors il y aurait encore ÉNORMÉMENT, mais ÉNORMÉMENT, à retravailler tout ça.
Il faudrait beaucoup plus de distance du narrateur, qu'il ait vraiment quelque chose à dire, qu'il est un minimum « d'épaisseur psychologique », et en réalité je ne crois pas qu'un tel récit puisse « s'écrire au je » sauf évidemment à avoir l'immense talent d'un San Antonio qui sait prendre du recul en même temps qu'il parle au je.
Ici ce n'est pas le cas. 

Désolé, et en même temps tu as souhaité t'exposer aux critiques…

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