A. Au fil de mon été. Myrte

Comme chaque été, je ne pars pas en vacances. Cela fait très longtemps que je ne pars plus en juillet ou en août. Nous préférons nous évader juste avant que la saison touristique ne démarre ou en automne.
Cette année est particulière car mon frère et ma soeur ne viendront pas. Je ne les ai pas vus depuis un an et ils me manquent. Je n’ai pas revu non plus ma mère car je ne suis pas retournée sur le continent depuis deux ans. L’animatrice de la résidence m’a permit de bavarder avec elle deux fois au téléphone depuis le confinement. Elle n’entend plus très bien, il faut répéter plusieurs fois mais ça m’a fait plaisir de l’entendre.
J’ai la chance d’avoir mes deux garçons et mes petits-enfants ici aussi. Je garde Laura et Louis une semaine sur deux. Je sais que tout le monde n’a pas ce plaisir.
Pourtant, je me sens parfois un peu à l’étroit dans cette île où nous avons choisi de vivre et j’aimerai m’en évader mais je n’ai pas le droit de me plaindre car j’ai autour de moi un cadre magnifique. C’est ça le problème : je suis dans une région où beaucoup aimeraient venir en vacances donc je n’ai pas le droit de me plaindre. On me dit : toi, tu es en vacances toute l’année entre la mer et la montagne. C’est vrai ! Donc, je ne me plains pas…