A. Mon rêve impossible
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Amanda
Admin
automne
Myrte
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A. Mon rêve impossible
La route s’arrêtait là, puis c’était la terre rouge et les palmiers à perte de vue. Mon père était mécanicien, responsable du bon fonctionnement des machines qui produisaient le froid aux entrepôts frigorifiques de Marrakech. On l’appelait le frigo. C’est là que j’ai grandi.
Perchée sur le muret qui entourait la maison, je regardais la route qui se finissait juste là, me donnant une impression de bout du monde. Ensuite, c’était le désert.
Le matin, parfois, j’étais réveillée par le bêlement des chèvres qui passaient en troupeaux, menés par un berger en djellaba de laine brute et d’un ou deux dromadaires. Je ne savais d’où il venait ni où il allait. C’était la seule vie qui animait l’endroit. Mon regard se perdait jusqu’à l’horizon. Cet espace infini était un grand mystère. Est-ce de là qu’est née mon gout pour les étendues inhabitées, les grandes places vides, la solitude, ma fascination pour le désert? Longtemps j’ai rêvé du désert. Il m’arrive d’en rêver encore.
J’ai côtoyé plus tard les confins du Sahara, bu le thé avec un touareg, cheminé sur les pistes en 4X4, traversé des chotts et des ksours mais jamais je n’ai dormi sous la tente khaima au rythme nomade des touaregs. Une âme nomade est-elle inscrite dans mes gènes par mes ancêtres voyageurs car, finalement, il est là mon vieux rêve impossible.
Il arriva un jour qu’un homme bleu proposât à l’ami qui m’accompagnait de m’échanger contre des dromadaires. L’idée était parfaitement saugrenue, qu’aurait-il fait de ces animaux et moi, aurais-été prête à changer de vie ? Nous avons supposé qu’il faisait cette proposition à toutes les touristes de passage pour le folklore, sachant qu’aucune n’accepterait, mais si j’avais dit oui, que serait ma vie aujourd’hui ? Je n’ai aucun regret mais un sourire amusé à cette idée.
Les touaregs disparaissent peu à peu, leur mode de vie traditionnel se perd, laissant mon rêve impossible enfoui : vivre dans une caravane avec ses peuples à la sagesse inouïe, à la philosophie de vie en lien étroit avec leur environnement qu’ils apprennent à apprivoiser et avec lequel ils recherchent l’harmonie. Leur connaissance du cosmos me laisse béate et j’admire le respect qu’ils ont pour tout ce qui les entoure. Les femmes y sont plus que respectées puisque ce sont elles qui détiennent le pouvoir des grandes décisions, une certaine liberté de leur corps et encore bien des choses qui pourraient servir d’exemple aux occidentaux. Ce peuple silencieux est riche de ne rien posséder.
Ce rêve s’enfuit, je sais que jamais je ne le réaliserai et, pourtant, c’est à lui que je pense pour cette consigne.
Perchée sur le muret qui entourait la maison, je regardais la route qui se finissait juste là, me donnant une impression de bout du monde. Ensuite, c’était le désert.
Le matin, parfois, j’étais réveillée par le bêlement des chèvres qui passaient en troupeaux, menés par un berger en djellaba de laine brute et d’un ou deux dromadaires. Je ne savais d’où il venait ni où il allait. C’était la seule vie qui animait l’endroit. Mon regard se perdait jusqu’à l’horizon. Cet espace infini était un grand mystère. Est-ce de là qu’est née mon gout pour les étendues inhabitées, les grandes places vides, la solitude, ma fascination pour le désert? Longtemps j’ai rêvé du désert. Il m’arrive d’en rêver encore.
J’ai côtoyé plus tard les confins du Sahara, bu le thé avec un touareg, cheminé sur les pistes en 4X4, traversé des chotts et des ksours mais jamais je n’ai dormi sous la tente khaima au rythme nomade des touaregs. Une âme nomade est-elle inscrite dans mes gènes par mes ancêtres voyageurs car, finalement, il est là mon vieux rêve impossible.
Il arriva un jour qu’un homme bleu proposât à l’ami qui m’accompagnait de m’échanger contre des dromadaires. L’idée était parfaitement saugrenue, qu’aurait-il fait de ces animaux et moi, aurais-été prête à changer de vie ? Nous avons supposé qu’il faisait cette proposition à toutes les touristes de passage pour le folklore, sachant qu’aucune n’accepterait, mais si j’avais dit oui, que serait ma vie aujourd’hui ? Je n’ai aucun regret mais un sourire amusé à cette idée.
Les touaregs disparaissent peu à peu, leur mode de vie traditionnel se perd, laissant mon rêve impossible enfoui : vivre dans une caravane avec ses peuples à la sagesse inouïe, à la philosophie de vie en lien étroit avec leur environnement qu’ils apprennent à apprivoiser et avec lequel ils recherchent l’harmonie. Leur connaissance du cosmos me laisse béate et j’admire le respect qu’ils ont pour tout ce qui les entoure. Les femmes y sont plus que respectées puisque ce sont elles qui détiennent le pouvoir des grandes décisions, une certaine liberté de leur corps et encore bien des choses qui pourraient servir d’exemple aux occidentaux. Ce peuple silencieux est riche de ne rien posséder.
Ce rêve s’enfuit, je sais que jamais je ne le réaliserai et, pourtant, c’est à lui que je pense pour cette consigne.
Mon père, ma mère, ma grande soeur et moi dans la palmeraie de Marrakech.
L'homme bleu. Séduisant non ?
Myrte- Humeur : Curieuse
RE A/ Mon rêve impossible ( Myrte)
Myrte , ton texte est si beau ,teinté d'exotisme !
Un rêve d'ailleurs , des souvenirs d'enfance, la photo d'une famille heureuse...
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Un rêve d'ailleurs , des souvenirs d'enfance, la photo d'une famille heureuse...
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automne- Humeur : égale
Re: A. Mon rêve impossible
Il est magnifique ton texte
Merci de nous avoir fait partager ton rêve impossible et de nous offrir ces émouvantes photos
Merci de nous avoir fait partager ton rêve impossible et de nous offrir ces émouvantes photos
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Bonjour Invité, je suis heureuse de te compter parmi les Kaléïdoplumiens
Admi......ratrice de vos mots !!!!!.
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A. Mon rêve impossible
On en apprend des choses en te lisant avec émotion et les photos complètent très bien ton rêve.
Amanda- Humeur : positivement drôle
Re: A. Mon rêve impossible
Quand le vécu et le rêve s'enchevêtrent pour forme une trame colorée, pleine d'émotions et de parfums divers. J'ai lu avec intérêt, attention et tendresse.
MESANGE- Humeur : colorée
Re: A. Mon rêve impossible
Merci pour ce texte qui permet de placer mieux dans ton histoire. Il est évocateur de belle manière.
Au final tu as quand même quelque peu réalisé ton rêve, au moins partiellement.
Je crois comprendre ce que tu rêves de désert, mais pas de solitude dans le désert. Plutôt une vie en tribu nomade.
J'aime beaucoup cette phrase : « ce peuple silencieux est riche de ne rien posséder »
Petit bémol :
N'idéalise-t-on pas ce style de vie ? Les règles y sont souvent très strictes, laissant peu de liberté individuelle, le collectif et l'autorité des patriarches s'imposant sans recours possible. Enfin, c'est ce que j'ai lu. Mais je n'ai aucune expérience de la chose… ce qui me semble certain pour moi c'est que cela ne me conviendrait absolument pas. J'aime trop l'indépendance rebelle et la solitude choisie !…
(Il s'agit donc là de réflexion purement personnelle… en marge de ton texte excellent)
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"Écrire, c'est brûler vif, mais aussi renaître de ses cendres. "
Blaise Cendrars
ICI : Le Blog d'AlainX
alainx- Humeur : ça va ! et vous ?
Re: A. Mon rêve impossible
En cette rentrée, tu commences fort!
Ce texte est magnifique, Myrte!
Tu te livres un peu et on est heureux de te connaître un peu mieux.
Les photos sont elles aussi très belles.
Ce texte est magnifique, Myrte!
Tu te livres un peu et on est heureux de te connaître un peu mieux.
Les photos sont elles aussi très belles.
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A. Mon rêve impossible
Merci pour vos commentaires, je suis contente que ce texte vous ait plu.
En réponse à celui d'Alain : effectivement, je pense que j'ai longtemps idéalisé cette vie nomade. Je suis beaucoup moins enflammée aujourd'hui mais, comme je le précise dans mon texte, c'est ce rêve qui m'est venu en premier à la lecture de la consigne, il y en a d'autres !
En réponse à celui d'Alain : effectivement, je pense que j'ai longtemps idéalisé cette vie nomade. Je suis beaucoup moins enflammée aujourd'hui mais, comme je le précise dans mon texte, c'est ce rêve qui m'est venu en premier à la lecture de la consigne, il y en a d'autres !
Myrte- Humeur : Curieuse
Re: A. Mon rêve impossible
J'aime beaucoup ton texte et les photos sont magnifiques, émouvantes
Une phrase à lire, à relire et à faire lire aux autresMyrte a écrit:Les femmes y sont plus que respectées puisque ce sont elles qui détiennent le pouvoir des grandes décisions, une certaine liberté de leur corps et encore bien des choses qui pourraient servir d’exemple aux occidentaux.
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Quelle noblesse d'avoir un ami, mais combien plus noble d'être un ami.
- Richard Wagner -
- Richard Wagner -
trainmusical- Humeur : la vie est belle
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