A. Mirliflore

Connaissez-vous l’histoire de Mirliflore, le zinjanthrope valétudinaire ? Non ?
Est-ce à dire que vous ne l’avez jamais croisé errant comme un pauvre hère de bougainvilliers en rhododendrons, toujours une plainte à la bouche…
Hier encore un ganglion subitement venu sur un de ses rognons le menait aux portes de la mort.
Avant-hier cet incurable égrotant réchappait de justesse à un accès de goutte foudroyant…
Et savez-vous pourquoi Mirliflore ainsi toujours se plaint de maux les plus improbables ?
Ce n’est pas comme on pourrait le croire par désir d’être vu, ni même pour le plaisir de se faire remarquer… Non, c’est pour une raison bien plus noble.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire au premier abord Mirliflore n’a rien d’un foutriquet, bien au contraire. Mirliflore est bel et bien malade, il souffre d’un mal incurable qui lui a été perfidement inoculé par ces missionnaires bien pensants qui l’ont ramené en Europe voilà maintenant dix ans et qui s’obstinent à ne pas l’écouter… Il a le mal du pays, son Afrique natale lui manque à en crever… Mais comme personne ne veut le laisser rentrer chez lui, que tout son peuple a été décimé par les maladies apportées par les Européens, il ne lui reste plus qu’à espérer mourir enfin d’une maladie bien européenne !

J'aime bien ton texte. En cette époque de pandémie où la maladie a pris toute la place et a changé l'ordre des choses, il en est une dont on parle peu et c'est le mal du pays. Pourtant il a toute sa place dans ces mouvements de populations et il fait aussi des dégâts.

Au départ ton histoire me fait penser à la chanson " J'ai la rate qui s' dilate...".
Mais c'est beaucoup plus profond que ça!
Le mal du pays, quelle triste maladie....

Une fin inattendue et un mal très répandu actuellement, surtout parmi les immigrés qui n'ont plus la possibilité d'aller rejoindre leur famille restée au pays. MErci d'en parler. J'en connais et ce n'est pas facile pour eux.

Et bien en ce moment il a des chances de mourir d'une maladie pas seulement européenne mais mondiale.
Commencée assez humoristiquement, ton histoire nous ouvre les yeux à la fin sur ce que nous ne voulons pas voir !

Un texte qui soulève des questions dramatiques et universelles !

Un texte qui, au début, nous fait sourire, mais ensuite qui nous touche et nous émeut par l'histoire de cet homme, loin de chez lui, cet homme envahi par le mal du pays...

Tu commences par nous faire sourire et ensuite tu nous amènes à la limite des pleurs, c'est bien vu

Un texte en deux teintes. Une première partie enlevée avec beaucoup d'humour et la deuxième qui parle de cette souffrance du mal du pays.

Chapeau Madeleine! tu nous ramènes du loufoque a l'essentiel.

Merci de vos commentaires.
Je connais bien la thématique du mal du pays, mes années d'enseignement à des allophones ont fait que j'y ai été bien, trop, souvent confrontée...