A - Potins de comptoir
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A - Potins de comptoir
Le Pierrot et le Jacquot sont en train de s’en envoyer un derrière la cravate tout en zieutant un copain en train de blablater.
- Non mais, t’as entendu comment qu’y jacte le Paulo ?
- Ouais, on dirait un bourge. Pourquoi qu’y cause comme ça d’ailleurs ?
- S’est dégotté une mousmée qui voulait s’encanailler.
- Sont pénibles ces belettes.
- Ouais, pas moyen de guincher tranquille dans une guinguette sans qu’y en ait une qui pointe sa bobine. Enfin, bref le Paulo, ben s’est fait alpaguer par c’te gazelle qui veut l’mettre à la page et comme y trouve que c’est un joli p’tit lot, ben y veut se faire bien voir c’t imbécile heureux.
- Mince tu crois qu’y va virer gigolo ?
- Sûr qu’il voudrait bien la croquer la gigolette, alors pas impossibe qui essaye de joindre l’utile à l’agréable comme y dise dans la haute, remarque si y fait ça, il pourra nous payer quéques godets.
- Ah ça s’rait tout bénef pour nos pommes ça de s’rincer l’gosier à l’oeil.
- Allez ramène ta fraise on va aller se bidonner à l’écouter jaser c’te corniaud.
Bras-dessus, bras-dessous, v’là que nos deux joyeux gouapes s’en vont s’accouder au zinc histoire de s’en payer une tranche à esgourder les couillonnades de l’autre mariolle de Paulo.
Ils se poussent du coude en le voyant se hausser du col et dégoiser comme un blasonné sur un ton haut perché.
- Voyez mes bons zamis, ma souris elle dit qui faut causer correct pour être admis dans le beau monde.
- Pasque tu crois qu’elle va t’emmener fricoter avec le beau linge, t’es maboul mon pov Paulo.
- Arrête de m’appeler Paulo mon blaze, c’est Paul.
- S’cusez Msieur Pôôl j’voulais pas vous manquer d’respect mon prince.
Et tout le troquet de s’esclaffer.
- T’es qu’un foutriquet mon pov Marco.
- Tu peux m’traiter de c’que tu veux j’entrave que dalle ! T’es juste malade.
- Non mon cher je ne suis point un vatulédinaire.
- C’est quoi c’bestiau ? L’a des rognons qui s’bouffent ?
- Veuillez m’excuser, je voulais dire valétudinaire, mais c’est un mot ben trop compiqué pour un mirliflore comme toi.
- Non mais, tu m’traites de quoi là, j’suis pas un mirliton moi.
- T’as rein compris pôv pomme. J’te parle pas musique, j’te dis que t’es un naze. Ou si tu préfères comme m’a dit ma poupée un zinjanthrope.
- C’est toi qu’est zinzin à croire que ta poulette va t’installer chez elle.
- Justement, m’a emmené voir sa turne, c’est du pimpant avec des rhododendrons et des bougainvilliers.
- Ca bouffe-t-y ça ?
- Non, pauvre branquignol, c’est des plantes.
- Et alors ça peut s’baffrer les plantes.
- C’est pas des salades, andouille, c’est pour faire beau.
- C’t idiot des trucs qu’on plante et qui se graillent pas.
Paulo, pardon, j’voulais gribouiller Paul soupire. Des indécrottables ces gonzes.
Au moment où il va les reprendre sévère, la lourde s’ouvre sur une gisquette bien appétissante qui zieute l’assemblée de lourdingues qui entoure son homme.
Elle leur adresse un sourire à leur faire sortir les yeux de la tête, s’approche de son Paulo, l’enlace et annonce.
- C’est ma tournée les gars.
Elle attrape Paulo par le bras et tous deux sortent sous les hourras.
Pierrot regarde Jacquot.
- J’a pas compris grand-chose à c’qu’il a baratiné, mais faut r’connaître qu’elle a la classe sa poupée.
- Ouais, va être vachement instructionné le Paulo si y continue comme ça.
Et là-dessus nos mecs s’en vont continuer à s’arsouiller à la santé du Paulo et de sa dulcinée.
- Non mais, t’as entendu comment qu’y jacte le Paulo ?
- Ouais, on dirait un bourge. Pourquoi qu’y cause comme ça d’ailleurs ?
- S’est dégotté une mousmée qui voulait s’encanailler.
- Sont pénibles ces belettes.
- Ouais, pas moyen de guincher tranquille dans une guinguette sans qu’y en ait une qui pointe sa bobine. Enfin, bref le Paulo, ben s’est fait alpaguer par c’te gazelle qui veut l’mettre à la page et comme y trouve que c’est un joli p’tit lot, ben y veut se faire bien voir c’t imbécile heureux.
- Mince tu crois qu’y va virer gigolo ?
- Sûr qu’il voudrait bien la croquer la gigolette, alors pas impossibe qui essaye de joindre l’utile à l’agréable comme y dise dans la haute, remarque si y fait ça, il pourra nous payer quéques godets.
- Ah ça s’rait tout bénef pour nos pommes ça de s’rincer l’gosier à l’oeil.
- Allez ramène ta fraise on va aller se bidonner à l’écouter jaser c’te corniaud.
Bras-dessus, bras-dessous, v’là que nos deux joyeux gouapes s’en vont s’accouder au zinc histoire de s’en payer une tranche à esgourder les couillonnades de l’autre mariolle de Paulo.
Ils se poussent du coude en le voyant se hausser du col et dégoiser comme un blasonné sur un ton haut perché.
- Voyez mes bons zamis, ma souris elle dit qui faut causer correct pour être admis dans le beau monde.
- Pasque tu crois qu’elle va t’emmener fricoter avec le beau linge, t’es maboul mon pov Paulo.
- Arrête de m’appeler Paulo mon blaze, c’est Paul.
- S’cusez Msieur Pôôl j’voulais pas vous manquer d’respect mon prince.
Et tout le troquet de s’esclaffer.
- T’es qu’un foutriquet mon pov Marco.
- Tu peux m’traiter de c’que tu veux j’entrave que dalle ! T’es juste malade.
- Non mon cher je ne suis point un vatulédinaire.
- C’est quoi c’bestiau ? L’a des rognons qui s’bouffent ?
- Veuillez m’excuser, je voulais dire valétudinaire, mais c’est un mot ben trop compiqué pour un mirliflore comme toi.
- Non mais, tu m’traites de quoi là, j’suis pas un mirliton moi.
- T’as rein compris pôv pomme. J’te parle pas musique, j’te dis que t’es un naze. Ou si tu préfères comme m’a dit ma poupée un zinjanthrope.
- C’est toi qu’est zinzin à croire que ta poulette va t’installer chez elle.
- Justement, m’a emmené voir sa turne, c’est du pimpant avec des rhododendrons et des bougainvilliers.
- Ca bouffe-t-y ça ?
- Non, pauvre branquignol, c’est des plantes.
- Et alors ça peut s’baffrer les plantes.
- C’est pas des salades, andouille, c’est pour faire beau.
- C’t idiot des trucs qu’on plante et qui se graillent pas.
Paulo, pardon, j’voulais gribouiller Paul soupire. Des indécrottables ces gonzes.
Au moment où il va les reprendre sévère, la lourde s’ouvre sur une gisquette bien appétissante qui zieute l’assemblée de lourdingues qui entoure son homme.
Elle leur adresse un sourire à leur faire sortir les yeux de la tête, s’approche de son Paulo, l’enlace et annonce.
- C’est ma tournée les gars.
Elle attrape Paulo par le bras et tous deux sortent sous les hourras.
Pierrot regarde Jacquot.
- J’a pas compris grand-chose à c’qu’il a baratiné, mais faut r’connaître qu’elle a la classe sa poupée.
- Ouais, va être vachement instructionné le Paulo si y continue comme ça.
Et là-dessus nos mecs s’en vont continuer à s’arsouiller à la santé du Paulo et de sa dulcinée.
Dernière édition par Martine27 le Jeu 4 Mar 2021 - 10:51, édité 1 fois
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Potins de comptoir
Le contraste est génial entre les deux clans. Et tout est bien qui finit bien. J'ai adoré !
Amanda- Humeur : positivement drôle
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Potins de comptoir
J'ai bien aimé, un texte qui m'a fait penser aux dialogues hauts en couleurs de Audiard.
Sphyria
Sphyria
Invité- Invité
Re: A - Potins de comptoir
Vraiment, chapeau Martine!
Un texte très bien imaginé et pas si facile à écrire.
On voit très bien le tableau, c'est très vivant!
Un petit s à " si tu préfères " et je mets
Un texte très bien imaginé et pas si facile à écrire.
On voit très bien le tableau, c'est très vivant!
Un petit s à " si tu préfères " et je mets
Zephyrine- Humeur : Parfois bizarre
Re: A - Potins de comptoir
@ Sphyria : Merci, les Tontons Flingueurs est un de mes films cultes ! Et à nouveau bienvenue parmi nous
@ Zéphyrine : Merci, le dictionnaire français-argot aide bien quand il faut trouver quelques synonymes, mais je m'amuse toujours autant avec la langue verte. Je m'en vais chercher ce S
@ Zéphyrine : Merci, le dictionnaire français-argot aide bien quand il faut trouver quelques synonymes, mais je m'amuse toujours autant avec la langue verte. Je m'en vais chercher ce S
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Potins de comptoir
Bravo Martine pour ce texte savoureux dont la lecture m'a fait du bien !
Myrte- Humeur : Curieuse
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Potins de comptoir
Quelle imagination débordante, Martine ! Et ces dialogues, chapeau ! J'ai adoré !
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Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c'est son génie.
(Charles Baudelaire)
FrançoiseB- Humeur : Positive
Re: A - Potins de comptoir
Merci Françoise, je me suis bien amusée à les écrire
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Potins de comptoir
rhooo tu as as comme qui dirait, noyé le poisson! en nous donnant, en plus des mots imposés, pleins de termes tout aussi obscurs les uns que les autres si on ne connait pas l'argot... et je ne le connais pas et ai bien besoin d'un dictionnaire. J'ai cependant pu suivre cette histoire désopilante que je ne chercherais cependant pas a traduire... car c'est impossible!!
BRAVO!!!
BRAVO!!!
sprite!- Humeur : variable
Re: A - Potins de comptoir
Merci Sherkane et Sprite. C'est sûr Sprite que l'argot est une langue en elle-même, il faut faire une formation expresse en regardant les films avec les dialogues d'Audiard ! Si tu as suivi l'histoire c'est l'essentiel
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Martine27
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
Re: A - Potins de comptoir
Ah j'aime beaucoup ce texte, Martine ! Le style est juste, alors ce que ce n'est pas si évident, l'histoire se tient et qui plus est, c'est drôle !
Ameliefg- Humeur : jamais celle du jour
Martine27- Humeur : Carpe diem ou Souris quand même
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